Les défis du Maroc dans le développement des énergies renouvelables : le cas de la centrale solaire Noor Ouarzazate III

Depuis 2009, le Maroc mise sur le développement des énergies renouvelables. Cependant, ces dernières années, la dynamique semble s’essouffler en matière d’énergie solaire, en grande partie à cause de la technologie adoptée pour produire l’énergie à la centrale solaire Noor Ouarzazate III.
Atteindre l’autosuffisance énergétique grâce à l’énergie solaire était l'ambition des autorités marocaines avec l’inauguration en 2018 de la centrale Noor Ouarzazate III, utilisant la technologie CSP (concentrated solar power). Mais, depuis plusieurs semaines, cette centrale, détenue à 75 % par le Saoudien Acwa Power et à 25 % par la société publique marocaine Masen, est à l’arrêt.
Acwa Power a annoncé fin mars qu'une fuite dans le réservoir de stockage de « sels fondus » était à l’origine de cette situation. La reprise de la production est espérée pour novembre, ce qui représente une interruption de huit mois et des pertes estimées à 47 millions de dollars pour la compagnie. Toutefois, la panne ne devrait pas affecter significativement le réseau électrique marocain. Selon Amin Bennouna, professeur de physique et spécialiste en énergie, « l’arrêt de Noor III ne devrait pas faire perdre plus de 0,9 % de production nette locale d’énergie électrique » en 2024.
Depuis 2009, le Maroc développe un vaste et ambitieux programme d’énergies renouvelables, bénéficiant d'atouts naturels comme un ensoleillement constant et des vents puissants. Cependant, la panne de la centrale Noor Ouarzazate III soulève des questions sur la stratégie énergétique solaire adoptée. En 2020, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) avait exprimé des réserves sur le choix de la technologie CSP pour Noor Ouarzazate III, indiquant que « au regard des prix du photovoltaïque et de l’éolien, la technologie CSP s’avère dorénavant, malgré l’avantage du stockage, relativement chère et n’est plus justifiée à l’avenir ».
Le Maroc visait 42 % de production d’énergies renouvelables en 2020, un objectif non atteint, la production n'ayant jamais dépassé 37 %. Le charbon reste la principale source de production d’électricité du royaume. « La stratégie adoptée en 2009 était très ambitieuse. Mais elle n’était pas à notre portée, nous n’en avions pas les moyens », remarque Amin Bennouna. Désormais, les autorités marocaines visent 52 % d’énergies renouvelables d’ici 2030. « Le secteur arrive finalement à maturité et la mise en service des projets s’accélère. Cet objectif devrait être atteint », estime l’expert.
Le 22/05/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
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