Le Maroc à la CAN 2023 : un rêve brisé et un avenir incertain

La soirée de mardi 30 janvier 2024 a été cauchemardesque pour les supporters marocains, qui ont assisté à un nouveau fiasco des Lions de l’Atlas à la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2023). En s’inclinant (2-0) face à l’Afrique du Sud en huitièmes de finale, le Maroc a été éliminé. Mais réellement, cette élimination précoce n’est pas une surprise totale, étant donné les performances mitigées et les signes d’instabilité affichés par l’équipe dirigée par Walid Regragui au cours du tournoi. Analyse.
Le parcours historique du Maroc en CAN reflète une réalité troublante : depuis deux décennies, la sélection nationale n’a connu la victoire en phase à élimination directe qu’une seule fois, contre le Malawi en 2021. En regardant plus largement dans le temps, le bilan n’est guère plus brillant. À part quelques rares succès en matchs à élimination directe, notamment contre l’Algérie et le Mali en 2004, les Lions de l’Atlas peinent à s’affirmer comme une force dominante en Afrique. Leur unique victoire en CAN remonte à 1976, et même cette victoire a été obtenue dans un format différent, sans matchs à élimination directe.
CAN 2023 : quel bilan ?
Le parcours du Maroc dans la CAN a été une aventure marquée par un démarrage prometteur, mais une fin prématurée et décevante. L’aventure avait pourtant débuté de manière spectaculaire avec une victoire éclatante (3-0) contre la Tanzanie. Cette performance avait suscité des espoirs quant à la capacité des Lions de l’Atlas d’aller loin dans le tournoi. Cependant, il s’est avéré que la Tanzanie n’était pas l’adversaire le plus coriace que le Maroc aurait pu affronter.
Le deuxième match, un nul (1-1) contre la RD Congo, a révélé des failles dans l’équipe nationale. Bien que la performance ait été jugée insuffisante, elle a été attribuée aux conditions climatiques extrêmes de San-Pédro, marquées par une forte chaleur et une humidité élevée.
Le dernier match de la phase de groupes contre la Zambie s’est joué dans un contexte où le Maroc était déjà qualifié. L’enjeu était de remporter la première place du groupe pour rester à San-Pédro, un objectif finalement atteint. Le Maroc a terminé en tête du groupe F avec 7 points, s’assurant ainsi une place en huitièmes de finale contre l’Afrique du Sud.
Cependant, le match décisif contre les Bafana Bafana a marqué un tournant amer dans la campagne marocaine. La gestion du match par le sélectionneur Walid Regragui a été critiquée, menant à une défaite (2-0) et une élimination décevante pour une équipe qui avait montré tant de promesses. L’élimination en 8?? a été un coup dur, mettant fin aux espoirs de toute une nation.
Les choix de Regragui, on en parle ?
Dans la composition de son équipe pour cette CAN, Walid Regragui a opéré des choix qui, initialement respectés, soulèvent désormais des interrogations après l’élimination surprise du Maroc. La liste des 27 joueurs comportait des figures clés aux prises avec des blessures et un manque de temps de jeu. Ce qui suscitait des doutes sur leur capacité à répondre aux exigences d’un tel tournoi.
Des joueurs comme Noussair Mazraoui, absent depuis deux mois en raison d’une blessure contractée avec le Bayern Munich, et Sofyan Boufal, également blessé, ont été sélectionnés. Le sélectionneur national a aussi misé sur Youssef En-Nesyri qui, lui aussi, a été un sujet de préoccupation pour les supporters marocains en raison de performances en deçà des attentes. De plus, des joueurs comme Selim Amallah et Sofyan Amrabat, qui manquent de temps de jeu régulier dans leurs clubs respectifs, le FC Valence et Manchester United, ont aussi été appelés, malgré leur forme jugée en baisse depuis la Coupe du monde 2022 au Qatar.
Outre ces choix controversés, Regragui a intégré dans son effectif plusieurs jeunes talents, découvrant pour la première fois l’ambiance particulière et le climat difficile de la CAN. Parmi eux, Oussama Azzouzi, Amir Richardson, Chadi Riad, Bilal El Khannouss, Abdelkabir Abqar, Amine Adli et Abde Ezzalzouli, tous novices en matière de compétitions africaines majeures.
Certes, ces choix ont sans doute été dictés par la volonté de Regragui de mélanger expérience et jeunesse. Cependant, l’élimination précoce du Maroc de la CAN soulève des questions sur l’efficacité de cette approche. La stratégie de Walid Regragui semble avoir été un pari risqué qui, cette fois, n’a pas porté ses fruits.
Partira, partira pas ?
Après cette élimination, Walid Regragui n’a pas masqué sa déception. Ses propos post-match traduisaient un sentiment de regret profond : une équipe qui aspirait à la victoire et qui est sortie prématurément de la compétition, des erreurs inhabituelles ayant contribué à leur perte.
Au cœur de cette déception se trouve une question cruciale pour l’avenir des Lions de l’Atlas. Walid Regragui, dont le contrat court jusqu’en juin 2025, continuera-t-il à diriger Achraf Hakimi et ses coéquipiers ? La réponse pourrait être révélée après une réunion décisive avec Fouzi Lekjaâ, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), annoncée par Regragui lui-même après l’élimination et dont la date est encore inconnue.
Il est à rappeler que Walid Regragui avait promis, lors d’une conférence de presse, qu’il démissionnerait si le Maroc n’atteignait pas les demi-finales. Cette promesse montre bien la pression sur le sélectionneur et les attentes autour de l’équipe. Maintenant que le Maroc est éliminé, on se demande si Regragui va quitter son poste. Toutefois, même s’il propose sa démission, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) pourrait fort probablement la refuser, préférant garder une certaine stabilité dans l’équipe, surtout en vue des prochaines échéances, notamment les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 et la prochaine CAN 2025 au Maroc.
Le 01/02/2024
Source web par : lebrief
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