Les accords d’Abraham à l’épreuve de la guerre

Il y a une certitude incontestable. Ce scénario de la guerre et de la déflagration et les équations nouvelles qu’il a créées au sein de l’opinion, n’a pas pris par surprise les pays signataires des accords d’Abraham.
Un jour ou l’autre, d’une manière ou d’une autre, le conflit entre Palestiniens et Israéliens s’enfermant dans une logique d’impasse, les pays arabes ayant signé la paix avec Israël allaient se trouver dans de pareilles situations, où il faut à la fois défendre l’esprit de paix qui motive les accords d’Abraham, et critiquer la situation militaire effervescente et sanglante qui caractérise les relations entre les deux protagonistes de ce conflit de territoire.
Au-delà de l’émotion légitime provoquée par les massacres et les horreurs de l’incursion des terroristes du Hamas dans les colonies limitrophes, les pays signataires des accords d’Abraham ont été médiatiquement acculés à faire des choix tranchants, sous la pression des événements. Dès leurs premières réactions, les pays signataires de ces accords ou ceux qui s’apprêtaient à le faire, ont tenu à rappeler qu’ils n’ont pas cessé de tirer les sonnettes d’alarme pour que les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens puissent être relancées pour que justement éviter ce genre de déflagration.
Au cours de cette crise, les accords d’Abraham sont mis à rude épreuve. Dans tous les commentaires qui ont essayé d’éclairer ces positions, il était opportun de rappeler que signer la paix, normaliser ses rapports avec Israël ne veut en aucun cas signifier un abandon en rase campagne des droits des Palestiniens à jouir de leur foyer national et de leurs droits légitimes. Or, ce qui semble nourrir ce concentré de haine de part et d’autre, ce qui offre des opportunités de manipulation politique aux multiples forces qui haïssent la paix est la totale absence de perspectives pour une population de plusieurs millions d’habitants acculés à enterrer leurs rêves d’une identité nationale affirmée et reconnue.
Aujourd’hui, les accords d’Abraham sont au cœur de cette explosion de violence au Proche-Orient. Elle est intervenue dans un contexte où la région allait connaître une structurante accélération à travers le rapprochement inédit entre Israël et le royaume d’Arabie Saoudite. On prête au régime iranien, un des parrains militaires et financier du Hamas, la stratégie d’avoir encouragé, inspirer cette sanglante opération du Hamas pour faire avorter ce rapprochement. Et il faut dire que cet objectif est relativement atteint puisque dans les fureurs de la guerre et de la vengeance, ce projet politique est au minimum reporté à des jours meilleurs dont il est difficile d’imaginer un agenda ou un calendrier.
Et c’est justement le défi majeur qui attend les pays signataires des accords d’Abraham comme le Maroc ou les Emirats Arabes Unis. S’il n’est évidemment pas question ni de céder à la panique ni au chantage, ces pays se voient involontairement investis d’une nouvelle mission, celle de tenter de rétablir les ponts du dialogue et pourquoi pas la recherche demain d’une solution acceptable à cette discorde territoriale qui pourrait calmer les esprits et apaiser les amertumes.
Aujourd’hui, c’est le langage de la guerre qui domine, les volontés de représailles qui imposent les agendas. L’armée israélienne défiée a déjà annoncé la couleur et le programme. Elle n’acceptera comme lot de consolation que la décapitation, voire l’éradication totale du Hamas. De la réalisation de cet objectif dépendra la durée de la guerre et le possible retour de la voie diplomatique dans laquelle les pays signataires des accords d’Abraham auront un rôle certain à jouer. Auparavant, la défense et la mise à l’abri des civils palestiniens, innocents de cette déflagration de haine, est des premières urgences pour la diplomatie de ces pays.
Les signataires des accords d’Abraham seront aussi challengés par un autre scénario catastrophe, celui du possible élargissement du diamètre de cette confrontation avec l’intervention éventuelle du Hezbollah libanais, instrument militaire iranien par excellence ou possiblement une implication directe de l’Iran ou même de la Syrie dans cette crise. Les angoisses de cette hypothèse ont été pointées dès le début de cette séquence lorsque le président américain Joe Biden, après avoir redit la solidarité américaine à l’égard d’Israël, avait adressé un avertissement clair aux pays qui seraient tentés par un opportunisme de situation de faire avancer leurs agendas. C’est en tous cas le message compris des ordres donnés au groupe aéronaval du porte-avions US Gerald Ford, le plus gros navire de guerre du monde, de faire route vers la Méditerranée orientale, aux frontières maritimes de cette région au bord de l’explosion.
Le 11/10/2023
Source web par : laquotidienne
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