Tempêtes de sable. La nature en colère

La ville ocre de Marrakech qui a accueilli la COP 22, en 2016, et la ville d’Agadir, ont subi des tempêtes de sable. Des signaux à ne pas négliger, annonçant une accélération du dérèglement climatique. Beaucoup de discours, d’études et de rapports d’experts sur le climat, peu de solutions pratiques et surtout d’actions concrètes pour faire face à un problème planétaire.
Les catastrophes «naturelles» se multiplient. Des incendies de forêts presque partout dans le monde. Des niveaux élevés de température, jamais atteints. Des tempêtes de sables annonçant la désertification. Les sécheresses sont plus fréquentes et plus durables. L’eau potable devient rare dans plusieurs régions du monde. Le niveau des océans et des mers monte (…). Face à cette réalité, l’humanité semble terriblement aveugle. Alors que le problème est planétaire, les Etats demeurent enfermés dans des logiques nationalistes. Les COP (conférences internationales sur les changements climatiques) annuelles sont devenues des rencontres où l’on parle beaucoup et agit très peu.
La pandémie du Covid-19 a été presque une «petite récréation mondiale» où les espèces autres que l’espèce humaine ont pu vivre un «petit moment de répits» sur Terre. Et puis, une fois le Covid-19 affaibli et neutralisé, les humains sont revenus à leurs vieilles habitudes, comme si de rien n’était. La crise mondiale du pétrole et du gaz provoquée par la guerre en Ukraine a même poussé de nombreux Etats à rouvrir et à réexploiter d’anciennes mines de charbon, principale source des gaz à effets de serre. Les frontières ont été ouvertes. Les avions ont repris leur cadence et sillonnent le ciel. Le «jour de dépassement» a été atteint cette année, le 2 août. La prochaine COP 28 est prévue à Dubaï, Etat membre de l’OPEP.
Elle sera présidée par le ministre de l’industrie aux Emirats Arabes Unis, qui est en même temps PDG de la Compagnie nationale Abu Dhabi National Oil Company. Plus de 1900 ONG environnementales, regroupées dans «Climate Action Network», critiquent cette décision. La dernière COP (COP 27), présidée par le ministre des affaires étrangères de l’Egypte, s’est déroulée à Charm el-Cheikh, en 2022. Ce fut, en même temps, la 17ème réunion des parties au Protocole de Kyoto (CMP 17) qui apporta beaucoup d’espoir, et la 4ème réunion des parties à l’Accord de Paris de 2015. La COP 22, organisée à Marrakech, en 2016, immédiatement après l’adoption de l’Accord de Paris, a eu pour objectif de définir les modalités d’application et d’actions dudit Accord. Dans les débats, il a aussi été question du financement Nord/Sud, de la question des pertes/préjudices et dommages mais aussi les problématiques spécifiques au continent africain comme l’adaptation de l’agriculture.
Le bilan de toutes ces COP devrait être fait lors de la prochaine rencontre prévue à Dubaï. Le contexte international actuel est moins favorable. L’Afrique n’est responsable que de 4% des émissions mondiales des gaz à effet de serre, mais en séquestre bien davantage. Avec le soleil, la force du vent, ses grandes forêts (160 millions d’hectares de forêts tropicales rien que pour la République Démocratique du Congo), sa jeunesse, le continent Africain est capable de freiner le dérèglement climatique et de proposer de nouveaux modèles alternatifs de développement respectueux de l’environnement naturel et de la dignité humaine.
Les principaux Etats, notamment ceux regroupés dans le G20, responsables de plus de 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, doivent assumer leur responsabilité. La température moyenne à la surface du globe a dépassé de 1,15°C, la moyenne de la période préindustrielle (1850-1900), sous l’effet des activités humaines. L’été 2023 a enregistré les plus hautes températures qu’a connues la planète. Plusieurs villes du monde, en particulier en Irak, ont connu une température proche ou supérieure à 50°C. Agadir, ville côtière du Royaume du Maroc, a ainsi enregistré une température variable de 49,2°C à 49,7°C. En Irak, Khanaqin a atteint 51,1°C.
De nombreuses études et rapports ont été élaborés par des experts, notamment le GIEC. A quoi ont-ils servi ? La cause principale réside dans le modèle de production et de consommation actuellement dominant, né initialement en Europe occidentale, et généralisé ensuite au monde. Ce modèle est basé essentiellement sur l’exploitation des ressources d’origine fossile. C’est ce modèle qui s’est avéré inadapté à la survie de la planète. A la base de ce modèle, c’est la notion même de «besoins humains» qui est à revoir radicalement, pour ouvrir la voie, de toute urgence, à l’émergence d’un nouveau modèle de développement où les humains peuvent continuer à produire et à consommer sans détruire.
Le 12/08/2023
Source web par : challenge
www.darinfiane.com www.cans-akkanaitsidi.net www.chez-lahcen-maroc.com
Les tags en relation
Les articles en relation

#TOURISME_ANNEE_2020 : Elle aura été la pire année de l’histoire du tourisme avec 1 milliard d�
En 2020, à l’échelle mondiale, les destinations ont reçu 1 milliard d’arrivées internationales en moins par rapport à l’année précédente, par suit...

COP27 : le financement des pertes et dommages au cœur des négociations
Le financement des pertes et dommages devrait bien être à l'ordre du jour de la COP27, qui se tient à Charm-el-Cheikh du 6 au 18 novembre. Une victoire m...

Covid-19/Maroc : 13 cas en réanimation
Au Maroc, le taux d’occupation des lits de réanimation s’établit ce samedi 28 mai à 0,2 %. Ainsi, le total des cas sévères admis en réanimation au Roy...

A la veille de la COP 22 à Marrakech/ Pour un monde « Zéro Exclusion, Zéro Carbone, Zéro Pauvre
Dans un contexte international particulièrement riche, avec l’adoption de l’accord de Paris en décembre dernier, l’organisation de la Conférence Habita...

COP22 : Une levée de fonds ce 15 juin
Salaheddine Mezouar et son comité d’organisation de la COP22 devraient inviter quelques 80 hommes d’affaires, ce 15 juin 2016, pour une levée de fonds. Po...

Environnement : lancement du Conseil de la jeunesse arabe pour le changement climatique
Quelques jours après la publication du rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), le Centre de la jeunesse arab...

Trois questions à Mohammed Abouabdellah, président de la FMPL: Découvrir la richesse du produit d
Trois questions à Mohammed Abouabdellah, président de la FMPL: Découvrir la richesse du produit de la pêche en eau au Maroc Sous le thème: « le pêcheu...

Changement climatique : Deux tiers des émissions mondiales de CO2 produites par dix pays
Alors même que se tient la COP27 (conférence réunissant la communauté internationale afin d'intensifier la lutte contre le réchauffement climatique) à...

Virus: le bilan explose en Chine après un changement de calcul, des têtes tombent
La Chine a annoncé jeudi quelque 15.000 contaminations supplémentaires par le coronavirus, un bond record qu'elle justifie par une nouvelle définition de...

Tourisme et voyages : Le Maroc recule de 4 places dans le classement du World Economic Forum
Le Maroc s'est classé 71e sur 117 pays dans l’indice de développement des voyages et du tourisme pour 2021, publié par le Forum économique mondial, en...

4e vague de la pandémie : les 3 scénarios possibles au Maroc, selon Tayeb Hamdi
La gestion de la 4e vague de la pandémie que les experts prévoient pour le mois de décembre dépendra en grande partie de deux facteurs clés à savoir : la ...

Arabie saoudite : ce qu’il faut retenir de la visite de MBS en France
Le prince héritier saoudien a été reçu pour la première fois à l’Élysée depuis l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018. Docteur ès scie...