Yokohama Le Giec planche sur un rapport alarmiste sur le climat
Pour parvenir à un accord mondial et contraignant pour faire face au réchauffement climatique, les experts de l'ONU sur le climat passent au peigne fin un rapport alarmiste sur l'état du climat de la planète. Cette étude sera rendue publique le 31 mars.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) réuni le 25 mars 2014 à Yokohama./afp.com
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a commencé mardi à Yokohama, près de Tokyo, à plancher sur un rapport alarmiste sur l'état climatique de la planète.
“Cette réunion est d'une énorme importance. Ce rapport va élargir notre compréhension des questions liées à l'impact du changement climatique”, a déclaré à l'ouverture des débats Rajendra Kumar Pachauri, le président du Giec.
“En fait, on regarde comment combiner, adapter, transformer la société. C'est un effort qui peut vraiment nous aider à bâtir un monde mieux préparé au changement climatique, un monde meilleur tout court.”
CHRIS FIELD, ASSOCIÉ AUX TRAVAUX ET MEMBRE DE L'INSTITUT AMÉRICAIN CARNEGIE.
Aggravation des événements météorologiques extrêmes, déclin de la survie des espèces animales et végétales, rendements agricoles modifiés, évolution des maladies, déplacements de population : les conséquences à venir du changement climatique sont de nature à déstabiliser une grande partie des équilibres actuels, avertissent les scientifiques auteurs de ce rapport qui sera rendu public le 31 mars. Menace sur l'eau D'après une version non définitive du rapport du Giec, pour chaque degré Celsius supplémentaire, la disponibilité des ressources en eau potable se trouverait diminuée de 20% pour l'équivalent de 7% de la population mondiale. Les risques d'inondations, notamment en Europe et en Asie, seraient sensiblement augmentés par les émissions de gaz à effet de serre (GES). La production de céréales (blé, riz, maïs) pourrait baisser de 2% par décennie, alors que la demande risque de s'élever de 14% d'ici à 2050.
La pauvreté, la migration et la faim qui résultent des catastrophes naturelles sont des facteurs de conflits, car ils attisent la concurrence sur fond de diminution de ressources, met en garde la version préliminaire du rapport. Pour ce deuxième tome, plus de 300 chercheurs ont compilé des milliers d'études, soumis leurs écrits aux commentaires de la communauté scientifique et proposé un document synthétique aux responsables politiques.
Trouver un accord Avant sa publication à Yokohama, cette synthèse appelée “résumé aux décideurs” devra être approuvée par 195 pays. “Il est très important d'avoir cet accord sur le constat scientifique pour donner une chance à la négociation”, expliquait récemment à l'AFP Sylvie Joussaume, climatologue au CNRS français et membre du Giec. L'objectif de la communauté internationale est de parvenir, lors de la Conférence des Nations unies de 2015 à Paris, à un accord mondial et contraignant pour contenir le réchauffement à 2 degrés à l'horizon 2100 par rapport à l'ère pré- industrielle, seuil au-delà duquel les scientifiques prévoient des conséquences dramatiques inévitables. Cet objectif s'annonce très ardu : les émissions de GES - pour les trois quarts dues aux énergies fossiles - continuent à augmenter alors qu'il faudrait qu'elles amorcent une décrue pour espérer ne pas dépasser les 2 degrés. En marge de la réunion de Yokohama, l'organisation écologiste Greenpeace a lancé “un SOS” : “le changement climatique dévaste déjà des nations, détruit déjà des vies et fait déjà des milliards de dollars de dégâts”.
Le 3e et dernier volume du nouveau rapport du Giec, consacré à l'atténuation du réchauffement climatique, sera publié en avril à Berlin.
Dernière mise à jour : 25/03/2014 à 14:30_SOURCE WEB Par aufait avec AFP
Tags : réchauffement climatique, les experts de l'ONU sur le climat passent au peigne fin un rapport alarmiste sur l'état du climat de la planète. Cette étude sera rendue publique le 31 mars- Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec)- Rajendra Kumar Pachauri, le président du Giec- CHRIS FIELD, MEMBRE DE L'INSTITUT AMÉRICAIN CARNEGIE-les conséquences à venir du changement climatique sont de nature à déstabiliser une grande partie des équilibres actuels, avertissent les scientifiques auteurs de ce rapport qui sera rendu public le 31 mars- émissions de gaz à effet de serre (GES)- La production de céréales (blé, riz, maïs) pourrait baisser de 2% par décennie, alors que la demande risque de s'élever de 14% d'ici à 2050- plus de 300 chercheurs ont compilé des milliers d'études- Sylvie Joussaume, climatologue au CNRS français et membre du Giec- Conférence des Nations unies de 2015 à Paris- Le 3e et dernier volume du nouveau rapport du Giec, consacré à l'atténuation du réchauffement climatique, sera publié en avril à Berlin-