Prospections pétrolières Tarfaya soulagement espagnol
L’annonce du retrait des compagnies pétrolières du site de Tarfaya a fait des heureux auprès des contestataires des forages dans l’archipel canarien. Toutefois, Repsol confirme le maintien de son calendrier, malgré les résultats peu concluants dans les eaux marocaines.
L’archipel canarien a poussé un ouf de soulagement. Le communiqué de la compagnie pétrolière Cairn Energy, annonçant l’abandon des prospections dans le gisement offshore Juby Maritime-1, situé à Tarfaya, a fortement été salué par les autorités canariennes. Les contestataires du projet du groupe pétrolier Repsol, lequel envisage de mener des prospections à quelques encablures du site marocain, sont confiants à l'idée de voir la «menace pétrolière» s’éloigner. C’est en tout cas le souhait du président de la municipalité de Fuerteventura, Mario Cabrera. Dans une déclaration à l’agence EFE, le mandataire canarien a estimé que l’abandon des recherches au niveau du puits JM-1 «est une bonne nouvelle». De fait, la classe politique canarienne suivait avec beaucoup d’intérêt l’évolution des recherches menées par l’écossaise Cairn Energy et sa partenaire anglo-turque Genel Energy. Les nationalistes au pouvoir croisaient les doigts afin que les prospections se soldent par l’échec et dissuadent de facto le groupe Repsol de mener son projet à terme. Cependant, l’euphorie des anti-activités pétrolières n’affecte en rien le moral du groupe espagnol Repsol, détenteur de la licence de forage dans les eaux canariennes. Contacté par nos soins, une source autorisée au sein de la compagnie ibérique nous a assuré que «les annonces faites par Cairn Energy et Genel Energy ne modifient en rien les plans de Repsol, qui prévoit la réalisation de deux explorations dans les eaux espagnoles à partir de l’été, à condition que le projet surmonte le processus d’évaluation environnementale». Et d’ajouter que «les travaux de Repsol n’ont jamais été dépendants des résultats des perforations dans les eaux du Maroc». Le groupe pétrolier ibérique ne manque pas de rappeler que le Maroc continue à «promouvoir l’exploration d’hydrocarbures, étant donné qu’il est prévu que des compagnies mènent des explorations durant les prochaines années». Ces déclarations retentissent comme une réprimande à l’adresse de l’aile contestatrice des projets pétroliers dans l’archipel canarien. Repsol laisse entendre que tôt ou tard, les eaux partagées avec le Maroc connaîtront une activité liée au secteur des hydrocarbures. Sur un autre registre, et à en croire un spécialiste canarien des gisements en offshore, rien n’est encore joué. Selon sa version, les deux compagnies opérant à Tarfaya n’ont pas abandonné le site, mais ont reporté les recherches, étant donné que les tests requièrent le recours à un pétrolier pour transporter la substance trouvée vu qu’elle ne peut être brûlée, s’agissant de pétrole lourd. Sur ce point, l’ONYHM avait précisé que si «les opérations de forage au large de Tarfaya, au niveau du jurassique supérieur à une profondeur de 2.112 mètres ont permis de rencontrer une colonne d’huile lourde, il n’en restait pas moins que cette colonne d’huile lourde est un pétrole lourd plus complexe à exploiter que le pétrole léger». Mieux ou pire encore, «ce forage n’a pas montré de réservoir de bonne qualité». Voilà qui démontre clairement que, contrairement aux entreprises Cairn Energy et Genel Energy, l’ONHYM reste serein quant aux annonces de découvertes de pétrole au Maroc. D’ailleurs, l’Office a du faire une sortie pour «tempérer en quelque sorte les ardeurs» de l’entreprise anglo-turque qui a été la première à annoncer la découverte d'un potentiel pétrolier. Cette annonce a été faite lors de la présentation de ses résultats 2013. Il faut également retenir dans cette affaire la réaction de l’ONHYM qui a tenu à préciser que «les travaux de forage ont commencé le 8 janvier et n’ont atteint la profondeur cible que le 9 mars», tandis que l’annonce de Genel Energy a été faite bien avant cette date. Elle a été publiée sur le site de la compagnie le 6 mars dernier. Aujourd’hui, les compagnies anticipent de plus en plus la découverte de pétrole avant la fin du forage, mais cela ne peut en aucun cas être interprété de quelque manière que ce soit pour affirmer l’existence ou non de pétrole exploitable au Maroc. D’ailleurs, les grandes compagnies de forage poursuivent les recherches. Pour mémoire, le Maroc a mené 18 explorations depuis 1968 dans les eaux à proximité de l’archipel canarien. La dernière en date est le forage entamé par l’américaine Komos Energy. Celle-ci a annoncé avoir commencé des forages, dimanche dernier, dans le bloc Foum Assaka, à Agadir, un site à 300 km de l’île de Lanzarote.
Publié le 21-03-2014 à 10:06 _SOURCE WEB Par Amal Baba Ali aufait
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