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Cliniques privées : les introductions en bourse se suivent

Cliniques privées : les introductions en bourse se suivent

La Bourse séduit de plus en plus les opérateurs dans le domaine médical. Alors que le Maroc met en œuvre la généralisation de la couverture médicale, le secteur médical privé prévoit des investissements colossaux avec le marché boursier comme piste privilégiée pour le financement des futurs projets. Radioscopie.

La généralisation de la couverture médicale est en train de doper les investissements dans le secteur en particulier pour le secteur privé. Ce dernier semble s’orienter de plus en plus vers le marché boursier à la recherche de financements. La première expérience du Groupe Akdital est ainsi en train de faire des émules. Aujourd’hui, c’est au tour de l’opérateur Oncorad d’annoncer une future introduction en Bourse. L’information avait été révélée par l’agence internationale Reuters. «L’opérateur marocain de cliniques Oncorad prévoit une introduction dans la Bourse de Casablanca dans trois ans pour financer son plan d’expansion, profitant de la demande croissante de services de santé alors que le Maroc généralise l’assurance-maladie», avait déclaré le PDG Redouane Semlali à Reuters quelques heures seulement après que la société a réussi à lever 458 millions de dirhams (45,5 millions de dollars) auprès de sociétés de capital-investissement : le marocain CDG Invest Growth et le français Stoa le même jour. «Cette augmentation de capital est propice à une introduction en Bourse dans trois ans», avait-il déclaré. «Oncorad prévoit de dépenser 3 milliards de dirhams pour porter ses installations à 30 d’ici 2026 contre 13 actuellement», a déclaré M.Semlali à Reuters après la cérémonie de signature. Le secteur privé marocain doit créer au moins 700 cliniques privées supplémentaires au cours de cette décennie pour améliorer l’offre de santé, notamment dans les régions mal desservies. Près de 80% des cliniques marocaines sont concentrées dans la capitale Rabat et le pôle économique Casablanca, soit 15% du territoire marocain, a-t-il précisé.

Des médecins étrangers

Les hôpitaux marocains manquent de 32.000 médecins et 65.000 infirmiers et les services de santé sont inégalement répartis, laissant de nombreuses régions comme des déserts médicaux, selon le ministère de la santé. M. Semlali a déclaré à l’agence internationale que son groupe avait commencé à embaucher une douzaine de médecins étrangers, car il prévoyait également de créer son propre centre de formation dans la ville de Nador, dans le nord du pays. «Le secteur privé contribuerait à alléger le fardeau» des hôpitaux publics, car la demande de services de santé devrait augmenter avec l’expansion de l’assurance-maladie, a-t-il déclaré. Avec l’annonce d’une future introduction en Bourse, Oncorad suit les traces d’un «concurrent». En effet, Akdital, un autre opérateur de cliniques privées, a lancé la dernière introduction dans la Bourse de Casablanca en décembre 2022 dans une opération plutôt réussie. En effet, l’introduction en Bourse (IPO) du Groupe Akdital avait été souscrite 3,77 fois par 8.225 souscripteurs, selon Kamal Mokdad, président du conseil d’administration de la Bourse de Casablanca. Le montant global souscrit à l’issue de cette opération s’est élevé à plus de 4,5 milliards de dirhams (MMDH), correspondant à 15.076.359 actions demandées, avec un taux de satisfaction global de près de 26,53%, avait précisé Mokdad lors de la cérémonie de première cotation du Groupe. Akdital a initié une IPO pour une levée globale de 1,2 MMDH à travers une augmentation de capital portant sur l’émission de 2.666.660 nouvelles actions (800 millions de dirhams – MDH), avec suppression du droit préférentiel de souscription et une cession de 1.333.400 actions (400 MDH), ajoute Mokdad. Le nombre d’actions attribuées a atteint 100% des actions demandées. Les 12 régions ont souscrit à l’IPO de cet acteur privé de la santé au Maroc, dont le prix de l’action a été fixé à 300 dirhams. A la veille de l’introduction en Bourse, Rochdi Talid, PDG du Groupe, avait indiqué que «Akdital constitue un acteur de référence de la santé au Maroc intégré dans son écosystème, qui propose une offre multidisciplinaire accessible par tous et pour tous. Il a un modèle unique caractérisé par la séparation des entités opérationnelles et des entités immobilières ayant contribué à la croissance rapide du groupe». Et de préciser que «cette introduction en Bourse permettra d’accroître la notoriété du groupe et sa proximité auprès, entre autres, de ses partenaires et du grand public». Le responsable avait affirmé que l’opération permettrait par ailleurs de lever des fonds pour le financement des projets de développement futurs, d’offrir aux actionnaires de la liquidité, d’optimiser les coûts de financement ainsi que de faciliter le recours à des financements externes et ce grâce à un accès direct aux marchés financiers.

Private equity

En attendant l’introduction en Bourse à l’instar de Akdital, Oncorad a opté d’abord pour l’option private equity. Il y a quelques jours, Oncorad, groupe marocain de cliniques privées, avait signé un accord pour un investissement de 458 millions de dirhams auprès de STOA, fonds d’investissement français expert dans les infrastructures à impact, et CDG Invest Growth, leader marocain du private equity. Cette signature vise à soutenir le développement d’une offre de soins de qualité à travers le Maroc, plus particulièrement en matière de traitement des cancers et médicochirurgicale. STOA et CDG Invest Growth injecteront des fonds dans Oncorad pour accélérer l’ambitieux plan de développement de la société et capitaliser sur le savoir-faire et l’expertise du groupe. En effet, Oncorad a pour objectif de porter le nombre total de cliniques à 12 d’ici à 2025, en plus des structures déjà existantes, notamment dans des villes actuellement peu desservies en termes d’infrastructures de santé, telles que Nador, El Jadida, Ksar El Kébir, Safi et Bouskoura. Cet investissement se place dans la lignée de la politique de généralisation de la couverture sanitaire universelle initiée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. En effet, le gouvernement marocain a réaffirmé son engagement à promouvoir l’accessibilité de la santé, notamment à travers l’inclusion de nouveaux protocoles thérapeutiques pour le traitement du cancer dans le périmètre de couverture de l’assurance-maladie obligatoire (AMO).

Le développement d’infrastructures de pointe par Oncorad à travers le Royaume permettra à un plus grand nombre de Marocains de bénéficier de ces avancées, et d’accéder à des traitements de qualité et de proximité. Cette levée de fonds permettra de mobiliser davantage de partenariats immobiliers et de financements bancaires et de mettre éventuellement à la disposition du Groupe Oncorad plus de 2 milliards de dirhams, dont une partie sera dédiée au développement de l’expertise médicale au Maroc ainsi qu’à la mise en place de structures améliorant l’accès aux soins pour les patients marocains situés dans les déserts médicaux.

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Il y a quelques jours, Oncorad, groupe marocain de cliniques privées, avait signé un accord pour un investissement de 458 millions de dirhams auprès de STOA, fonds d’investissement français expert dans les infrastructures à impact, et CDG Invest Growth, leader marocain du private equity. (D.R)

Genèse

Oncologie : Fondé en 2000 par deux oncologues de renom, le Dr. Omar Hajji et le Pr. Redouane Semlali, Oncorad est depuis devenu un leader national dans le traitement des cancers et la radiologie, grâce à son équipement technologique de pointe, son expertise médicale et sa présence dans les principales villes du pays. Oncorad avait ouvert son capital en 2019 au fonds Capmezzanine II, géré par CDG Invest Growth. Pendant les quatre années d’accompagnement par le fonds, Oncorad a fait croître son chiffre d’affaires de plus 20% par an et son EBITDA de 16% par an. C’est ainsi que le groupe s’est institutionnalisé et a doublé de taille en quatre ans et est valorisé aujourd’hui à plus d’un milliard de dirhams. Le groupe est présent à travers cinq cliniques spécialisées dans l’oncologie et une clinique généraliste, employant un total d’environ 600 salariés. Désormais, les ambitions du groupe vont au-delà de l’oncologie pour proposer une offre de soins multidisciplinaire au travers du concept de cliniques « Océanic ». Cette signature représente également le premier investissement de STOA dans le secteur de la santé et réaffirme l’engagement du fonds à renforcer sa présence au Maroc et en Afrique, aux côtés d’acteurs financiers clés du continent, tels que CDG Invest Growth. Marie-Laure Mazaud, directrice générale de STOA, a déclaré: « STOA se réjouit de travailler aux côtés des équipes d’Oncorad et de CDG Invest Growth, autour d’une vision commune de la durabilité et du développement, en mettant l’accent sur les outils de pilotage opérationnel et financier et le renforcement des capacités indispensables pour soutenir l’entreprise dans une nouvelle étape de sa croissance. Nous espérons que cet investissement pourra contribuer à l’amélioration de l’offre de soins auprès de la population marocaine, dans le cadre des objectifs économiques et sociaux définis par le gouvernement».

Le 16/05/2023

Source web par : Aujourd'hui Le Maroc

www.darinfiane.com    www.cans-akkanaitsidi.net    www.chez-lahcen-maroc.com

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