BPI FRANCE PRÉPARE SON OFFENSIVE SUR L’AFRIQUE

LES AMBITIONS DU NUMÉRO 1 DU CAPITAL RISQUE EN FRANCE

UN PRÊT DE 3 MILLIONS D’EUROS AUX PME QUI VONT EN AFRIQUE

La BPI accorde des prêts aux TPE, PME et ETI innovantes. «Nous privilégions les secteurs stratégiques d’avenir comme la transition énergétique, le numérique, les biotechnologies, les technologies médicales, l’économie sociale… », précise Nicolas Dufourcq, DG

CONJONCTURE oblige…  «il y a très peu de visibilité en France, mais beaucoup plus de visibilité à l’export. Il faut donc foncer sur l’international», soutient Nicolas Dufourcq, DG de la banque française publique d’investissement (BPI). En marge du Forum SMB Africa qui se tient à Casablanca, le patron de BPI France a annoncé l’ambition de son groupe de renforcer le partenariat en Afrique. «Nous allons mettre la priorité sur l’Afrique et convaincre les entrepreneurs clients d’aller vers ce continent. Nous allons financer le crédit acheteur à l’export, en plus de l’accompagnement avec UBI France et, le cas échéant, nous allons mettre du capital pour permettre aux entreprises de structurer leur stratégie à l’export», confie Nicolas Dufourcq à L’Economiste. Au-delà  du potentiel et des multiples opportunités d’affaires et d’investissement en Afrique, le management de la BPI se dit conscient de la composante  risque. D’ailleurs, l’un des enjeux majeurs des bailleurs de fonds consiste à mieux «dé-risquer».  Mais il faut relativiser, le risque n’est pas le propre de l’Afrique. Il y a de grands pays des BRIC’s qui ne sont pas faciles non plus. C’est le cas du Brésil, de la Russie ou encore l’Inde et  la Chine qui est très difficile pour une PME. Je ne vois pas pourquoi l’Afrique serait particulièrement plus difficile», tient à préciser le patron de BPI France. En général, les modalités d’intervention de la banque publique portent sur le crédit et les fonds propres. Les principaux métiers de la BPI vont de la garantie au crédit en passant par le fonds PME, innovation et les ETI (entreprises de taille intermédiaire). La mission de la banque française est double: elle accorde des prêts essentiellement aux TPE,  PME et ETI ainsi que les entreprises innovantes et celles opérant dans des secteurs dits «d’avenir». «Par secteurs stratégiques d’avenir, l’on entend surtout la transition énergétique, le numérique, les biotechnologies, les technologies médicales (Med Tech), l’économie sociale… », précise Dufourcq. La banque apporte également des crédits à l’exportation aux PME. Et c’est sur ce front que la BPI devra capitaliser en Afrique. La banque devra convaincre ses clients d’aller vers l’Afrique avec un prêt de 3 millions d’euros. Elle fournira également conseil et accompagnement. Ceci étant, des experts recommandent à la banque d’assurer suffisamment d’étanchéité entre les métiers de financement et ceux d’investissement. Sur ce point, le management précise qu’il n’y a absolument aucun risque. «Les processus de décision sont séparés. Il y a des comités pour l’investissement et d’autres pour la banque». Aux yeux de Dufourcq, la BPI est aujourd’hui le numéro un du capital risque en France. La banque y finance près de 90 fonds de capital risque. De plus, elle apporte une souplesse et une valeur ajoutée à l’activité bancaire car elle garantit les crédits les plus risqués. «La BPI intervient sur les 10% les plus risqués du marché», précise le DG. La BPI se veut un modèle économique assez novateur et flexible. Le business model est «duplicable» par ailleurs.  Car il promet à l’entrepreneur, selon le management,  une sorte de guichet unique pour tous les dispositifs de soutien.

SOURCE WEB Par Amin RBOUB L’Economiste

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