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Reprise du trafic touristique international : les prévisions de Othman Cherif Alami

Reprise du trafic touristique international : les prévisions de Othman Cherif Alami

Après une saison estivale remarquable, le président de la holding Invest Tour (groupe Atlas Voyages) avance que les hôtels classés réaliseront, en basse saison, un taux d’occupation moyen de 50%. Tout en se voulant optimiste, Othman Cherif Alami estime que cette performance devra nécessairement s'accompagner de l’injection au secteur touristique d’un budget conséquent de l’Etat, sous peine de rater la reprise.

Après deux années de crise et un été très satisfaisant en termes d’arrivées, la basse saison qui a démarré en même temps que la rentrée scolaire devrait, selon plusieurs opérateurs sondés par Médias24, bénéficier du grand retour du tourisme d’affaires, qui permettrait de remplir leurs établissements en attendant les fêtes de fin d’année qui correspondent à un pic de fréquentation.

Le tourisme d’affaires redémarre en force

C’est le cas d’Othman Cherif Alami, président de la holding Invest Tour (groupe Atlas Voyages), qui cite la tenue de plusieurs salons locaux de taille moyenne (200 à 300 personnes), ainsi que d’évènements internationaux beaucoup plus importants en termes de fréquentation et, par conséquent, de remplissage hôtelier.

Selon lui, ces salons dédiés à l’agro-alimentaire, à la technologie, à la santé et à de nombreux autres secteurs vont drainer un nombre important de professionnels venus de tout le Maroc.

Sur le volet international, Marrakech ne sera pas en reste avec le grand retour du Festival international du film (FIFM) qui entraîne une forte affluence de visiteurs étrangers ; l’organisation d’un congrès réservé aux dirigeants des aéroports de la planète ; celle d’une réunion des agents internationaux de voyages…

La confiance des marchés étrangers se traduit par des réservations anticipées

“D’ailleurs, Atlas Voyages a reçu beaucoup de demandes pour organiser des séjours de groupes de 100 à 200 personnes issues notamment du marché français, pour les six premiers mois de 2023.”

“La grande nouveauté est qu’un tiers de ces demandes réservent avant de confirmer dans les 60 jours”, se félicite Alami, laissant entendre que la confiance est de retour. Ainsi, le “last minute” qui consiste à acquérir son séjour au dernier moment ne constitue plus la règle, comme c’était le cas récemment.

Marrakech sur la carte des destinations mondiales incontournables

Concernant les fêtes de fin d’année, notre interlocuteur, habituellement prudent, affirme que la ville de Marrakech sera particulièrement bien placée sur la carte mondiale des destinations.

“La crise énergétique et le froid glacial de l’hiver en Europe, qui suivent deux ans de quasi-confinement, devraient encourager nos marchés émetteurs à passer quelques jours sous le soleil de la ville ocre.”

L’ONMT mobilise les grands moyens pour répondre à la forte demande européenne

Interrogé sur les raisons de son optimisme qui tranche avec ses positions passées, Alami fonde ses prévisions sur la tendance actuelle des prescripteurs de voyages qui indique une très forte demande des clients européens.

“Ainsi, notre profession sera présente au salon français du tourisme Top-Résa, du 20 au 23 septembre à Paris, puis à son équivalent anglais, le World Travel Market qui se tiendra à Londres en novembre, et où l’ONMT aura pour la première fois un stand énorme de 600 mètres carrés”, explique Alami. Il ajoute que l’offensive de charme de l’ONMT et de ses accompagnateurs du secteur privé se poursuivra au salon de Madrid en janvier prochain, avant de clore la tournée à Berlin.

Des écueils et des failles qu’il ne faut pas sous-estimer

Sur les écueils qui pourraient entraver la dynamique actuelle de reprise, le président d’Atlas Voyages rappelle que 30% de la capacité hôtelière n’est toujours pas commercialisable aux standards internationaux pour cause de vétusté, de fermeture ou d’absence de personnel ou encore de moyens pour redémarrer.

“De plus, il y a de grandes inconnues comme l’hôtel Atlas Asni de Marrakech qui comporte 400 chambres et qui est toujours fermé pour cause de rénovation, tout comme le Marrakech de 325 chambres.”

“Même constat pour l’hôtel El Bordj de 150 chambres de luxe qui est fermé depuis dix ans et pour les hôtels de la chaîne Mogador, toujours dans la ville ocre, qui sont fermés ou sur le point de l’être”, explique Alami en soulignant que la capacité aérienne n’est pas revenue à son niveau d’avant la crise.

“Nécessité d’accompagner la reprise avec un gros budget de l’État”

Afin de corriger ces inconnues qui pourraient enrayer la dynamique de reprise, le président espère que la feuille de route, récemment lancée par la ministre du Tourisme, aboutira dans quelques semaines à une grande déclaration du chef du gouvernement pour soutenir le ciel marocain.

“Elle porterait sur le versement à l’ONMT d’un gros budget de co-marketing pour lancer de nouvelles lignes et sur une forte recapitalisation de la RAM”, conclut Alami en insistant sur le fait que la réussite de la feuille de route passera nécessairement par l’injection des moyens financiers nécessaires.

Le 14 septembre 2022

Source web par : medias24

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