TSGJB BANNER

Infos région

Pour relancer la croissance, Pékin réduit à nouveau plusieurs taux

Pour relancer la croissance, Pékin réduit à nouveau plusieurs taux

La Banque centrale chinoise a abaissé lundi une nouvelle fois cette année deux de ses taux d'intérêt de référence, une mesure destinée à soutenir une économie fragilisée par une crise de l'immobilier et les restrictions sanitaires. La Chine est la dernière grande économie à maintenir une stricte politique sanitaire dite «zéro Covid», qui entraîne confinements et mises à l'arrêt inopinées d'entreprises dès la découverte de cas positifs, pénalisant l'activité.

De son côté, l'immobilier, qui représente avec la construction plus du quart du PIB de la Chine, est en souffrance depuis les mesures adoptées par Pékin en 2020 pour réduire l'endettement du secteur. Au deuxième trimestre, le géant asiatique a vu sa croissance fortement ralentir sur un an à +0,4%, soit sa pire performance depuis 2020. La Chine a de nouveau dévoilé des indicateurs économiques décevants en juillet.

Dans ce contexte, Pékin, qui cherche à stimuler la reprise, a procédé lundi à une nouvelle baisse de taux. Le «loan prime rate» (LPR) à un an, qui constitue la référence des taux les plus avantageux que les banques peuvent offrir aux entreprises et aux ménages, a été réduit de 3,70% à 3,65%, et celui à cinq ans, référence pour les prêts hypothécaires, a été abaissé de 4,45% à 4,3%, a annoncé la banque.

Ces deux taux sont désormais à leur plus bas historique, à rebours des autres grandes économies qui tendent, elles, à les remonter. Le LPR à un an avait été baissé la dernière fois en janvier, celui à cinq ans, en mai. La mesure est censée encourager les banques à accorder davantage de crédits à des taux plus avantageux, ce qui devrait par ricochet soutenir l'activité.

Difficultés en cascade

Cela va permettre «d'alléger la pression sur les entreprises endettées», souligne l'analyste Julian Evans-Pritchard, du cabinet Capital Economics. Néanmoins, cette décision risque d'être insuffisante pour revigorer l'économie, prévient M. Evans-Pritchard.

 

Le pays est confronté ces dernières semaines à un rebond épidémique, limité en termes de cas mais qui touche de nombreuses provinces et pénalise la reprise. Des dizaines de milliers de touristes sont notamment confinés sur l'île tropicale de Hainan (sud), une destination très prisée en Chine à cette période de l'année. Des cas positifs au Covid-19 ont également été enregistrés au Tibet (ouest) et au Xinjiang (nord-ouest), deux régions très dépendantes du tourisme pour l'économie locale.

Par ailleurs à cause des fortes chaleurs, plusieurs provinces rationnent l'électricité avec nombre d'usines et d'entreprises à l'arrêt et des coupures de courant intermittentes pour une partie des habitants. Ces difficultés viennent s'ajouter aux défis qui pesaient déjà sur l'économie chinoise: consommation atone, tour de vis de Pékin contre plusieurs secteurs dynamiques dont celui de la tech, essoufflement de l'économie mondiale et crise de l'immobilier.

L'endettement d'Evergrande

Ces derniers mois, les ventes et les prix des biens immobiliers s'affichent en repli dans de nombreuses villes. La faute au promoteur Evergrande, dont l'endettement à hauteur de 260 milliards d'euros et le risque de faillite entraînent une crise de confiance auprès d'acheteurs potentiels. Fragilisés financièrement, certains groupes peinent aujourd'hui à poursuivre leurs chantiers et à remettre en temps voulu des logements vendus avant leur construction. Au risque d'aggraver la crise du secteur, un nombre croissant de propriétaires, furieux, refusent en représailles de payer leurs mensualités.

Pour soutenir son économie, Pékin avait déjà abaissé de façon inattendue lundi dernier son taux de refinancement pour les banques (Repo), après la publication en juillet d'indicateurs économiques décevants. Pékin s'est fixé comme objectif cette année une hausse de son produit intérieur brut «d'environ 5,5%». Ce chiffre marquerait le rythme de croissance le plus faible pour la Chine depuis le début des années 1990, hors période Covid.

Mais nombre d'économistes doutent qu'il sera atteint. Ce ralentissement de la croissance intervient dans une année politiquement sensible qui devrait voir, sauf cataclysme, le président Xi Jinping être reconduit à la tête du Parti communiste chinois (PCC) à l'automne.

SOURCE WEB PAR LEFIGARO

Les tags en relation

 

Les articles en relation