L’exode des infirmiers marocains vers le Québec continue
Entre novembre 2021 et fin mai, quelque 400 infirmiers marocains ont choisi d’immigrer au Québec, aggravant ainsi le déficit de personnel qui plombe le système de santé au Maroc.
Cet exode des cadres marocains est facilité chaque année par les missions Journées Québec, qui s’organisent au royaume, rapporte Hespress, précisant que la province compte recruter 3 000 nouveaux travailleurs étrangers d’ici mars 2023.
Pendant ce temps, le Maroc fait face à une grave pénurie d’infirmiers qualifiés. Ce besoin est estimé à plus 50 000 professionnels, selon le ministère de la Santé et à 34 000 selon le Mouvement des Infirmiers et techniciens de santé du Maroc (MITSM).
Interpellée, Fatima-Zahra Belline, membre du MITSM, s’est dite « choquée » par ce chiffre, soulignant qu’il s’agit d’un phénomène réel qui s’accentue de jour en jour. Et d’ajouter qu’« au sein du Mouvement, nous avons tiré la sonnette d’alarme à maintes reprises sur ce fléau d’exode des infirmiers. Nous avons dans ce sens appelé les responsables à se pencher sur cette catégorie de cadres de santé vu que leur doléance principale, et qui les pousse à fuir le pays, ne coûtera rien à l’État. »
Pour expliquer cette fuite des cerveaux, la responsable dénonce un climat de « congestion » et des conditions de travail défavorables. « Ce ne sont pas les mauvaises conditions de travail, ou encore les salaires médiocres que touche cette catégorie de cadres de santé qui les poussent à fuir le pays. Mais plutôt les poursuites judiciaires à leur encontre. Ils risquent à tout moment, en raison du faible arsenal juridique qui réglemente la profession, de se retrouver derrière les barreaux », a-t-elle déploré.
Le 19 juin 2022
Source web par : bladi
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