Festival national du film à Tanger Le succès de Adios Carmen fait l’unanimité du public
Moment de partage et d'émotion en présence du réalisateur Mohamed Amin Benamraoui.
Un rêve l’ayant poursuivi depuis son très jeune âge, après qu’il eut découvert le cinéma grâce à la vraie Carmen qui habitait dans la même maison collective à Zghenghan (Nador) où il vivait avec sa famille. D’où la présence d’éléments autobiographiques qui ont donné la force et la crédibilité cinématographique à son film. «Je ne m’attendais vraiment pas à ce succès. Mais, quand le film est passé à Dubai, les gens m’ont dit qu’il y avait des échos positifs. Aujourd’hui, c’est une autre saveur, parce qu’il est projeté dans mon pays. Je suis touché doublement par toute cette émotion qui se dégage dans la salle. Car, la magie du cinéma est de voir le film ensemble avec le public. Et là, j’évoque le sujet des salles de cinéma qui n’existent plus dans la région du Rif. C’est très malheureux, puisqu’on ne peut plus voir un film ensemble ni le montrer au public. C’est-à-dire qu’on va perdre de plus en plus cette ambiance et ces sentiments ressentis dans une salle de cinéma», souligne le cinéaste qui considère ces moments de partage rares et uniques que seul le 7e Art peut nous offrir.
Mohamed Benamraoui a désiré, à travers cette production cinématographique en Rifain, nous faire part de toutes les idées qui ont longtemps germé dans sa tête, tout en les intégrant dans une période déterminante dans l’histoire du Maroc : celle de la marche verte où les relations maroco-espagnoles n’étaient pas aussi brillantes. Durant cette époque historique, une mère d’un jeune garçon souffre le martyre, car son frère l’a contrainte à se marier avec un immigré en Belgique, tout en laissant son fils au Maroc. Après le départ forcé de la maman, Amar, âgé de 10 ans, reste avec son oncle, grand buveur et très violent. Leur voisine Carmen qui vit avec son frère, fuyant tous les deux le franquisme, s’attache à Amar et lui fait découvrir le cinéma, du fait qu’elle travaillait au guichet de la salle.
«On est toujours frustré lors d’un tournage d’un film, parce qu’on veut rajouter des choses, des scènes et bien d’autres idées qu’on a dans la tête. Mais, avec les moyens qu’on avait, je pense qu’on a fait le maximum, parce que durant le tournage j’ai travaillé avec mon cœur. J’ai essayé d’y mettre toute mon énergie et mes connaissances dans le domaine. Et je pense aussi qu’il a été fait avec simplicité et sincérité», précise Mohamed Amin qui a voulu, également, faire passer des messages de paix entre le Maroc et l’Espagne. Car, selon lui, un film a plus d’impact quand il traite des situations politiques importantes et historiques. «C’est toute une réflexion après l’écriture et la maturité de l’idée. J’ai écrit le scénario pendant six mois, puis il y a eu d’autres réécritures avant la finale. Celle qui a été réalisée. Cela m’a pris deux ans de préparation et de travail avec les acteurs. Puis, il y a eu des rectifications durant le tournage. Ce sont les enfants qui m’ont pris du temps pour les trouver. Sinon tout s’est très bien déroulé dans une ambiance d’amour et de passion pour le cinéma. J’ai été bien entouré avec mon admirable équipe. J’en suis très fier, car elle a fait un travail magnifique.
Ce sont presque tous mes amis et je connais leurs réactions, leurs comportements. Avec un peu de conscience, ce n’était pas difficile pour moi de les diriger. Quant à l’Espagnole, c’est une actrice très connue en Espagne et qui travaille, également, dans des séries américaines», explique le cinéaste qui, avant de se lancer dans cette magnifique aventure, a déjà tourné plusieurs courts métrages ayant eu beaucoup de succès et de Prix.
Le film hassani pour la première fois
La 15e édition du Festival national du film a été marquée par la présence de longs métrages amazighs et pour la première fois d’une expérience en hassani qui nous a fait découvrir la beauté des paysages du Sahara marocain et les traditions du Sud à travers «Aria Delma» d'Ahmed Baidou. Celui-ci raconte dans son premier film l’histoire de Ali qui décide d’immigrer d’une manière illégale vers l’Espagne. Mais, le destin en a voulu autrement, puisque le bateau où il se trouvait a été renversé et Ali a pu survivre grâce à Dieu pour revenir dans sa ville natale où il se refait une nouvelle vie.
La perte de sa bien-aimée en était la fâcheuse conséquence.
Comme quoi les histoires des femmes et des hommes se ressemblent partout dans le monde.
Publié le : 13 février 2014SOURCE WEB Par Ouafaâ Bennani, LE MATIN
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