Gazoduc Maroc-Nigéria: Un véritable tournant pour le Royaume, un modèle unique en Afrique
Le projet de gazoduc Maroc-Nigéria sera révolutionnaire aussi bien pour le Royaume que pour l’Afrique. Il ralliera le Nigéria au Maroc en traversant 14 pays, et deviendra « la » référence de la coopération Sud-Sud, tant au niveau économique que politique. Il permettrait de connecter les ressources gazières nigérianes aux pays de l’Afrique de l’Ouest et au Maroc pour desservir l’Europe par la suite.
Il existe déjà deux gazoducs dans la zone Afrique du Nord-Ouest, le «West African Gas Pipeline», qui relie le Nigéria au Ghana, en passant par le Bénin et le Togo, et le gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui relie l’Algérie à l’Europe via l’Espagne en passant par le Maroc, mais ce dernier a été arrêté sur décision unilatérale de l’Algérie.
Le projet de gazoduc Maroc-Nigéria, de son côté, devrait devenir le plus grand gazoduc d’Afrique, et relier le West Africain Gas Pipeline. Ce projet s’inscrit également dans la diplomatie ouest-africaine puisqu’il impliquerait la plupart des pays membres de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest).
En somme, que des atouts pour ce grand projet promu par l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) du Maroc et la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) du Nigeria, qui deviendra un modèle de réussite de la coopération sud-sud entre les Etats africain, et favorisera ainsi l’intégration économique de cette région du continent.
Le gazoduc devrait faire plus de 7 000 km de long et la société d’ingénierie australienne WorleyParsons a annoncé que le Maroc et le Nigeria lui ont attribué le contrat pour les études techniques préliminaires du projet.
Une fois terminé, ce sera le plus long gazoduc offshore au monde et le deuxième plus long au total. Il reliera le Nigeria au Maroc, traversera 11 pays d’Afrique de l’Ouest et s’étendra jusqu’en Europe.
L’ensemble des services FEED sera géré par Intecsea BV, l’activité de conseil en ingénierie offshore de Worley à La Haye, aux Pays-Bas. Cela comprend l’élaboration du cadre de mise en œuvre du projet et la supervision de l’étude technique.
Le périmètre FEED onshore, l’évaluation d’impact environnemental et social (EIES) et les études d’acquisition de terres (LAS) seront réalisés par l’équipe de Worley à Londres, au Royaume-Uni. Le projet sera également soutenu par le réseau de bureaux de la société en Afrique et son équipe de livraison intégrée mondiale à Hyderabad, en Inde.
Un projet qui vise la durabilité
Advisian, l’entreprise mondiale de conseil de Worley, explorera l’accélération de l’électrification et la faisabilité de l’autosuffisance énergétique dans la région. Les bureaux de Worley au Royaume-Uni et à Madrid présenteront le potentiel d’utilisation des ressources d’énergie renouvelable pour alimenter le pipeline et réduire l’empreinte carbone du projet.
« Faire partie d’un projet qui non seulement vise la durabilité, mais contribue également à stimuler l’économie régionale et soutient le développement des communautés locales est une opportunité incroyable », a déclaré Ping Liu, directeur général d’Intecsea BV.
« Le NMGP est un projet qui reflète notre objectif de créer un monde plus durable. Nous sommes impatients de travailler avec l’ONHYM et la NNPC alors que nous entrons dans un nouveau chapitre pour l’Afrique de l’Ouest Gazoduc Maroc-Nigéria », ajoute la même source.
L’étude de conception et d’ingénierie du gazoduc Nigéria-Maroc a été approuvée le 20 décembre par la Banque islamique de développement (BID), le ministère de l’Économie et des Finances et l’Office national marocain des hydrocarbures et des mines (ONHYM) dans des accords de financement signés.
La BID a déclaré dans un communiqué officiel que le Maroc et le Nigeria « partageront à parts égales le coût du projet, qui est estimé à 90,1 millions de dollars », ajoutant qu’elle allouera 15,5 millions de dollars (143,75 millions de MAD) pour soutenir la contribution du Maroc au projet. sous l’opération « Service Ijara ».
Selon la même source, la BID vient d’approuver un financement d’un montant de 29,8 millions de dollars (276,36 millions de dirhams) pour la part nigériane, portant la participation de la Banque à 50% du coût de la recherche sur le gazoduc Nigéria-Maroc.
L’accord vise à financer les recherches de Front-End Engineering Design (FEED), une étape clé dans l’exécution de cette initiative stratégique soutenue par le roi Mohammed VI et le président nigérian Muhammadu Buhari.
La BID a expliqué que l’étude fournira les données nécessaires et aidera à prendre la décision finale d’investissement pour le projet d’infrastructure du gazoduc d’ici 2023.
L’organisme panislamique a cité l’évaluation de l’impact environnemental et social et l’acquisition des terrains nécessaires à la construction des tronçons onshore et offshore du gazoduc reliant le Nigeria et le Maroc comme objectifs spécifiques de son financement.
Importance stratégique du gazoduc Nigeria-Maroc
Des intervenants du gouvernement marocain, de l’ONHYM et de la BID ont exprimé l’importance stratégique du gazoduc Nigeria-Maroc, soulignant qu’il renforcera la sécurité énergétique dans la région et contribuera au développement économique et social de tous les pays traversés par le gazoduc.
Le projet a été officiellement lancé fin 2016, mais les travaux ont pris plus de temps que prévu en raison de la planification approfondie requise pour un projet de cette ampleur.
En juin 2021, Yusuf Usman, directeur général de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) a annoncé que le gouvernement nigérian avait finalisé les plans pour commencer la construction de cet énorme projet.
Ce projet d’envergure reliera les ressources gazières du Nigéria, de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Maroc, avec de l’énergie propre et durable.
Pour rappel, en 2015, la Commission de la CEDEAO, sur recommandation des chefs d’Etats et de Gouvernement, avait initié une étude de faisabilité pour l’extension du réseau de gazoduc de l’Afrique de l’Ouest. Cette étude s’était avérée nécessaire compte tenue de la demande largement exprimée dans la région pour l’utilisation du gaz naturel pour la production d’électricité mais aussi la nécessité de trouver des solutions durables aux difficultés rencontrées par le gazoduc existant.
Le 28/04/2022
Source web par : hespress
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