FORUM DE PARIS CASABLANCA ROUND LES ENSEIGNEMENTS DU CHAOS MONDIAL
PLUS DE COORDINATION DANS LA MISE EN OEUVRE DES SOLUTIONS
MEZOUAR PENCHE POUR UN NOUVEAU MODE DE GOUVERNANCE MONDIALE
Jean Pierre Chevènement, ancien ministre français et sénateur de Belfort : «la formation technique, professionnelle… est essentielle. Elle est au coeur de la transformation de la Chine»
LE propos sur la complexité économique et géopolitique du monde ainsi que le chaos ambiant a passionné hommes d’affaires et politiques venus nombreux: une salle archicomble pour cette cinquième édition du Forum de Paris-Casablanca Round tenu mercredi 5 février à Casablanca et organisé par le groupe Eco-Médias (L’Economiste, Assabah et Atlantic Radio), Albert Mallet et Saga Communication avec le soutien de l’OCP, Inwi, Attijariwafa bank et Alliances. Un rendez-vous où chacun essaye de trouver une réponse, peut-être même une solution aux risques et aux incertitudes qui s’accroissent. «L’incapacité à prévoir et à anticiper, c’est là la première grande défaillance dévoilée par cette crise», lance Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des Finances. Pour lui, la sortie de crise sera commune, avec des politiques partagées, ou elle ne le sera pas. Salaheddine Mezouar ministre des Affaires étrangères, penche pour la nécessité de trouver un nouveau mode de gouvernance mondiale. Les analyses et enseignements tirés par les différents intervenants se complètent. Que ce soit à un niveau macro ou microéconomique, tout le monde est à la recherche de plus de visibilité et aussi de stabilité. «Les entrepreneurs se battent sur tous les fronts face aux défis de la technologie et de la croissance. Et ce sans compter le nouveau défi d’être compétitif sans sacrifier le capital humain, pierre angulaire de l’entreprise», relève Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM. Elle a même appelé les responsables politiques à «s’engager autrement en pariant sur l’avenir quitte à être impopulaires».Comme l’explique Albert Mallet, président du Forum de Paris-Casablanca Round, si les progrès techniques et scientifiques ont toujours transformé les modes de vie, aujourd’hui ils évoluent à une vitesse inouïe. Au point que les organisations sociales peinent à suivre donnant ainsi l’impression d’être dépassées.Mais il faut reconnaître une chose, les crises ont toujours constitué des périodes intéressantes de transformation et de mutation. Et cette mutation est en marche sur un niveau géopolitique avec l’arrivée certaine oublié l’objectif final de la construction européenne, un projet politique» .Chevènement qui se dit inquiet pour la stagnation de l’Europe indique ne pas «trop croire au ralentissement des pays émergents». Car ils ont les moyens d’asseoir leur croissance sur les facteurs internes. L’Afrique peut, selon lui, être une source de croissance si la sécurité et la stabilité y sont assurées. Sur ce continent, des exceptions existent comme c’est le cas du Maroc qui a su introduire les réformes nécessaires au moment du printemps arabe. «Le Maroc offre un cadre juridique stable et la diversification en marche est souhaitable. En dehors de la France, il y a de la place pour d’autres pays», soutient Chevènement, rejoignant ainsi la position défendue par les Finances. Car, comme l’a expliqué Mohamed Boussaid, avec la lenteur de la croissance de la zone euro, il est nécessaire d’assurer une diversification des marchés en faveur des pays à fort potentiel de croissance comme les pays émergents et les pays africains. L’accélération de la construction de l’intégration maghrébine, la consolidation de l’espace euro-méditerranéen et la mise en place de politiques de co-développement avec la zone subsaharienne et la zone de l’Afrique de l’Ouest, constituent aussi des choix stratégiques pour le Maroc. Et sur le plan des finances publiques, le propos du ministre ne prêtait point à confusion : les réformes concernant le système fiscal, la compensation et les régimes de retraite ont un caractère urgent. Ils contribueraient à reconstituer les marges budgétaires et à réorienter les financements vers l’investissement et les secteurs sociaux.
Verbatim
Salaheddine Mezouar: «Cette période est intéressante parce qu’elle est porteuse d’opportunités pour ceux qui font l’effort de s’adapter, d’anticiper et d’évoluer. Elle amène à des remises en cause et à des reconfigurations régionales et mondiales».
José Pique: «Le monde n’est pas en crise mais l’Europe est en crise.
- Il faut réformer et opérer les changements pour éviter les révolutions. Nous
savons comment elles commencent mais jamais comment elles se terminent.
- Il y a un déplacement du centre de gravité du monde de l’Europe à travers le pacifique. Probablement le centre de gravité sera au détroit de Malaga.
- Nous sommes dans un processus de désoccidentalisation».
Jean-Pierre Chevènement: «Le codéveloppement est un défi civilisationnel, il ne peut se faire que de manière équilibrée.
- Je ne pense pas que le futur soit déjà là.
- Les Etats-Unis ont les moyens de gérer leur déclin sur une longue période».
SOURCE WEB Par Khadija MASMOUDI L’Economiste
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