Responsabilités Par Nadia Salah

L y a deux questions de gestion publique qu’aucun gouvernement ne veut affronter: les fonctionnaires fantômes et les recrutements-passe-droit. Mais aujourd’hui le gouvernement d’Abdelilah Benkirane vient de renvoyer des fonctionnaires qui ne se présentaient pas à leur travail sans qu’ils aient été délégués à d’autres services publics. C’est peut-être la fin des fonctionnaires fantômes (cf. ci-contre), même si on peut regretter que ce travail n’ait pas reçu la communication politique qu’il méritait amplement.

Ce même gouvernement Benkirane ne veut pas entendre parler de recrutements sans concours, fussent-ils ceux de diplômés chômeurs installés depuis des lustres dans la protestation médiatique. Jusqu’à présent, l’équipe gouvernementale a tenu bon et elle a eu raison.
Dans les deux cas, c’est la première fois que les règles fondamentales de l’Etat sont protégées. Rien de moins et rien de plus que cela.  Il faut en avoir pleinement conscience. Cet engagement politique contre les passe-droits doit être salué car les pressions sont fortes et pernicieuses.
Pour en mesurer l’ampleur, il faut bien se souvenir que Basri lui-même y avait cédé. Sous son mandat, à tour de bras et sur ordre, les collectivités locales avaient recruté n’importe qui et n’importe comment.

On en voit aujourd’hui le résultat désastreux: des budgets malades de boursouflures, des services publics éreintés et le clientélisme installé dans les gènes de la démocratie locale. Est-il possible de remonter cette pente-là?

En tout cas, pour l’instant la chasse aux fantômes reste au niveau de l’Etat central. Le deuxième pas, celui qui donnera toute sa crédibilité à l’opération, est de réformer les procédures, de remettre un peu de responsabilité de la gestion des ressources humaines dans les  administrations et de rétablir l’idée de «rendre compte» de cette responsabilité, chacun à son poste.

SOURCE WEB Par Editorial L’Economiste_03 Février 2014

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