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Instabilité en Afrique La concertation, passage obligé pour contrer l'insécurité

Instabilité en Afrique  La concertation, passage obligé pour contrer l'insécurité

La fragilité de certains états africains offre un terrain propice au développement des activités des trafiquants d'armes.

La problématique fondamentale de la fragilité et la complexité des aspects de déséquilibre et les déficits sécuritaires en Afrique du Nord et dans la zone sahélo-saharienne attirent l’attention de différents États africains, et le Maroc en particulier. Car l’extension préoccupante des zones de fragilité en cette zone, corollaire d’un vide sécuritaire endémique gangrenant la stabilité de toute cette région, est de plus en plus préoccupante. Dans cet ensemble hétérogène, où trois couloirs distincts géographiquement se juxtaposent – l’espace sahélien, l’espace saharien et l’espace méditerranéen – transcendent un marqueur géopolitique commun matérialisé par une insécurité emblématique résultant de l’imbrication de plusieurs facteurs structurels et conjoncturels échappant à l’emprise des différents acteurs locaux, régionaux et internationaux. Face à cette situation, le Maroc se trouve menacé à plus d’un titre.

Car un premier danger, qui a été relevé lors des travaux de la cinquième édition de Marrakech Security Forum (organisé la semaine dernière par le Centre marocain des études stratégiques), est celui de l’extension des groupes terroristes. Ceci est dû à la confrontation militaire qui a permis aux terroristes de se réorganiser en adoptant de nouvelles techniques de combat et en se redéployant dans le triangle formé entre les frontières libyenne, tunisienne et algérienne. Plusieurs combattants ont également trouvé refuge au sein des zones contrôlées par le Polisario et le danger consiste à voir ces différentes organisations, devenues riches grâce à l’argent collecté du commerce des otages et de toutes sortes de trafics illicites, disposer d’une partie des stocks d’armement libyens. Constat qui a amené les participants au Forum de Marrakech à appeler à «combattre fermement les velléités séparatistes partout où elles se manifestent».

Par ailleurs, le plus alarmant est assurément le nombre croissant des candidats au jihad qui se comptent actuellement en milliers. Les observateurs mettent en avant les méthodes de lavage de cerveaux et de mobilisation des groupes jihadistes. Ce qui donne une idée de ce phénomène qui est en train de se répandre dans toute la région du Maghreb. Certes, les services de sécurité marocains arrivent à démanteler dans leur berceau ces cellules terroristes, mais le danger reste alarmant aux frontières (la dernière cellule a été démantelée il y a quelques jours). Un état de fait qui est très difficile à affronter, étant donné qu’il touche le cœur du tissu social dans les pays maghrébins. Au point que des experts parlent du «facteur d’atteinte le plus grave à la sécurité intérieure des États d’Afrique du Nord. Ce sera également l’une des causes essentielles de l’instabilité de la région».

Un autre danger qui menace le Maroc et toute la région, c’est l’éventualité de voir le terrorisme prendre plus d’ampleur avec le retour des centaines de combattants partis combattre en Syrie. Pour les responsables sécuritaires réunis la semaine dernière à Marrakech, ce sera le facteur le plus décisif dans l’accentuation des déséquilibres sécuritaires en Afrique du Nord. Ce sera, sans conteste, la menace la plus grave à laquelle fera face, également, l’Europe dans les prochains mois. «Le danger vient du fait que des groupes salafistes, profitant des réseaux de passeurs de migrants clandestins, ont formé des cellules dormantes dans plusieurs villes européennes et s’organisent, au cœur de la Syrie, pour le grand Jihad», affirme le politologue et ancien ministre tunisien, Hatem Ben Salem.

C’est pourquoi l’une des principales recommandations adoptées à l’issue de la rencontre sécuritaire de Marrakech, c’est de «développer la coopération entre les services de renseignement et la mise en commun des moyens d’information intelligente entre les pays concernés». Il a aussi été demandé de mesurer, de manière préventive, les impacts sécuritaires de la participation des ressortissants de l’Afrique du Nord à la guerre civile en cours en Syrie.

Publié le : 28 janvier 2014 –SOURCE WEB Par Brahim Mokhliss, LE MATIN

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