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Dévoiement Par Nadia Salah

Dévoiement  Par Nadia Salah

Les élus de la Chambre des représentants ne sont pas contents du travail de la Conservation foncière. Il n’y a pas qu’eux, fera-t-on remarquer à juste titre. Il est un fait que, dans les tribunaux, le nom de la Conservation est fréquemment associé à de vilaines affaires de scandales de biens fonciers, pratiques qui valent au Maroc d’être dégradé dans les classements internationaux.

Ce qui nous intéresse ici, c’est que le travail de la Commission parlementaire a failli capoter.  Il faut ici citer Saïd Chbaâtou (USFP, ancien ministre chargé des Eaux et Forêts) qui a remis la Commission au travail et évité que les élus dévoient leur charge.

De quoi retourne-t-il? Une très mauvaise habitude a été prise au fil des ans: en même temps le pouvoir des parlementaires a augmenté face à celui du gouvernement, quelques élus ont commencé à se servir de leur mandat pour marchander des avantages individuels: «ma voix contre un agrément» ou contre un passe-droit, ou contre un privilège…

On a vu ce mécanisme se déployer spécialement lors des réformes difficiles comme le code du travail, les redressements d’établissements publics, le code de la route, le projet logistique…
Les Chambres marocaines n’ont pas inventé ce système de marchandage qui développe toute sa puissance entre les Etats membres, au sein de la Commission européenne. Ce qui n’excuse rien au Maroc. Bien évidemment, ceux des élus qui profitent de leur mandat, pour traiter leurs problèmes individuels avant ceux de leurs électeurs, perdent leur autorité morale et leur pouvoir de surveiller ou de réformer. Même s’ils ne sont pas majoritaires, ils empoisonnent le climat dans les deux Chambres.

Plus grave, ils pervertissent le fonctionnement de la démocratie marocaine, une démocratie en construction qui a grand besoin d’être protégée et renforcée. Pendant ce temps, la Conservation foncière peut repartir libre d’engagement, défrayer les chroniques judiciaires.

SOURCE WEB  Editorial  par Nadia Salah  L’Economiste

Tags : la Chambre des représentants - Conservation foncière- scandales de biens fonciers- Saïd Chbaâtou (USFP, ancien ministre chargé des Eaux et Forêts)- ma voix contre un agrément» ou contre un passe-droit, ou contre un privilège-