La Gazelle d’or assaillie par ses créanciers et les ventes aux enchères
Parallèlement au litige autour de sa propriété, l'ancien fleuron de l'hôtellerie marocaine doit gérer les attaques de ses créanciers, qui ont obtenu des jugements favorables et des ventes aux enchères.
De l’affaire de la Gazelle d’or, on retient surtout le litige opposant Ghita Bennis aux héritiers Adham. Les deux s’écharpent autour de la propriété de cet ancien joyau de l’hôtellerie marocaine. Parallèlement à ce conflit interminable, l’établissement doit faire face aux assauts judiciaires de ses créanciers.
Délabré, à l’arrêt et sans ressources, le palace situé à Taroudant vient de recevoir une notification d’un jugement rendu en début d’année. Emis par le tribunal de commerce de Casablanca, il reconnaît à la BMCE une créance de 26,9 millions de dirhams sur la Gazelle d’or.
C’est l’issue d’un contentieux vieux de trois ans (première instance). Au principal, il faut ajouter le montant des intérêts légaux à compter de la date de demande – initiée en juillet 2018 par la banque – à celle de l’exécution du jugement.
L’établissement hôtelier conteste la dette. Via une « demande reconventionnelle », ses avocats avaient même invoqué « la responsabilité de la banque » et réclamé l’annulation des deux contrats de crédit à sa base, ainsi que l’hypothèque couvrant l’emprunt. La patronne de l’établissement, Ghita Bennis, ne reconnaît pas ce crédit contracté par Mechaal Adham, l’un des héritiers de son ancien associé Kamal Ibrahim Adham.
Toutes ces demandes ont été rejetées par le tribunal. Le jugement a nécessité une « expertise bancaire » réalisée par Mohammed Amane, nommé à cet effet par le tribunal.
Si le ballotage est favorable à la BMCE, la décision n’est pas définitive. Intervenant plus de dix mois après le jugement, la notification, effectuée par curateur, ouvre enfin la voie à un recours possible.
« En matière de notification d’un jugement ou d’un arrêt, les délais d’appel ou de pourvoi ne court contre la partie à laquelle la décision a été notifiée à curateur, qu’après affichage de ladite décision sur le tableau, destiné à cet effet, de la juridiction qui l’a rendue, pendant une durée de trente jours et publication aux frais avancés de la partie bénéficiaire du jugement ou de l’arrêt, par tout moyen de publicité en rapport avec l’importance de l’affaire » (article 441 du code de procédure civile).
Entretemps, la BMCE a déjà diligenté les démarches pour récupérer sa créance. La banque a obtenu une ordonnance actant la vente aux enchères du fonds de commerce de la Gazelle d’or. Cette décision a été rendue fin 2020 par le tribunal de commerce d’Agadir. Elle vient d’être notifiée au débiteur. Ce jugement a été assorti de l’exécution provisoire. Le recours en appel ne permet pas d’en suspendre l’exécution.
En janvier 2021, le prix initial du fonds de commerce la Gazelle d’or avait été établi à 30 millions de dirhams. Ce montant a été fixé lors d’une vente judiciaire organisée au profit d’un autre créancier : la perception de Taroudant. L’administration fiscale fait valoir des arriérés autour 10 MDH.
La dette totale de la Gazelle d’or s’élève à près de 50 MDH. Une pacotille pour un palace aussi réputé.
Le 20 décembre 2021
Source web par : medias24
Les tags en relation
Les articles en relation
La France a-t-elle troqué l’Afrique contre l’Europe ?
Certes, il travaillait pour BFM TV, mais à chacun ses défauts et nul n’est parfait. Cependant, le problème réside ailleurs. Son licenciement, les motifs m...
L'IS sur les hôtels et les écoles privées risque de passer de 17,5% à 20%
Le projet de loi de finances pour l’année 2020 prévoit de faire passer le taux de l'impôt sur les sociétés (IS) de 17,5 à 20%, entre autres pour l�...
Tourisme Interview avec Hamid Bentahar : « l’envie de voyage n’a jamais été aussi forte que m
La pandémie du Covid-19 est une crise sans précédent pour le tourisme, un secteur à forte intensité de main d’œuvre au Maroc. Hamid Bentahar, président...
La Gazelle d’or à Taroudant : Grandeur et décadence
La Gazelle d’or a longtemps été le palace favori des écrivains, artistes, milliardaires et des... Chirac. Un héritier surgit du néant, une bataille d’a...
Rahou Belghazi n’est plus
Qui, parmi les pionniers de l’hôtellerie marocaine, ne connaissait pas Rahou Belghazi, ce grand gaillard toujours affable, hospitalier dans les gênes et ém...
L'histoire de la monnaie marocaine du «rial hassani» et «franc marocain» au dirham
En 1881, le sultan Moulay El Hassan instaure le «rial hassani» comme monnaie locale. Avec l'avènement de la protection française, le «rial» sera aband...
Bourse : la progression du marché devrait se situer entre 5% et 10% en 2022 (M.S.IN)
La société de bourse M.S.IN anticipe une poursuite de la progression du marché boursier en 2022. Cette croissance devrait être comprise entre 5% et 10%. Ana...
L'affaire "La Gazelle d'Or" s'éternise dans les tribunaux
Des délibérés qui durent depuis deux mois. Un litige qui dure depuis six ans. Un patrimoine national en péril. L’affaire la « Gazelle d’Or » attend to...