Priorités économiques pour les 3 ans à venir La feuille de route de Mohamed Boussaïd
Le ministre de l'Economie et des finances Mohamed Boussaïd, a présenté mercredi à Rabat la loi de Finances 2014, entrée en vigueur le 1er janvier. L'occasion de décliner également les grandes priorités du gouvernement pour les trois prochaines années. Il s'agit notamment d'accélérer les réformes structurelles, de rétablir les équilibres macroéconomiques et de mettre en place un plan de relance économique.
Le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaïd, mercredi à Rabat, lors de la conférence de presse pour la présentation de la loi de Finances 2014. /DR
“Nous entamons l'année 2014 avec sérénité et confiance”. C'est avec ces mots que le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaïd, a débuté, mercredi à Rabat, sa présentation de la loi de Finances 2014.
Le ministre a exposé les grandes mesures adoptées par cette loi, en faveur du citoyen, de l'entreprise et de l'investissement. Il a, à cet égard, souligné la poursuite de la prise en charge des hausses des prix de certaines matières premières sur le marché international, à travers 35 milliards de dirhams (MMDH) alloués à la Caisse de compensation.
Le citoyen, l'entreprise et l'investissement
M. Boussaïd a indiqué que 2,9 MMDH ont été alloués à l'avancement d'échelon et de grade du personnel de l'administration, et que 4,6 MMDH seront destinés au règlement des rappels antérieurs.
Il a évoqué l’augmentation du nombre d'étudiants boursiers de 216.000 à 230.000, ainsi que le renforcement des crédits réservés à l’achat des médicaments et des produits pharmaceutiques pour 1,2 milliard de dirhams, dans le cadre de l’accompagnement de la généralisation du RAMED.
M. Boussaïd n'a pas manqué de préciser que “53 % du budget de l’Etat est orienté vers les départements sociaux”.
Pour les mesures en faveur de l'emploi, le ministre a cité l’indemnité pour la perte de l'emploi, rappelant à cet égard l'enveloppe budgétaire de 500 millions de dirhams qui lui a été réservée. Il a également mis en exergue l'institution d'un régime fiscal de l'auto-entrepreneur.
“Il y a d'ailleurs un projet de loi sur les auto-entrepreneurs qui a été approuvé par le gouvernement. Mais nous avons décidé de profiter de l'année 2014 pour introduire, dans le cadre de la loi de Finances, une disposition fiscale qui sera la clé de réussite de ce programme.”
Mohamed Boussaïd, ministre de l'Economie et des finances.
S'agissant des mesures en faveur de l'entreprise, 20% de la commande publique sera réservée aux petites et moyennes entreprises nationales, une mesure consacrée par le nouveau décret des marchés publics, a dit M. Boussaïd. Il a aussi évoqué l'institution de la procédure de remboursement du crédit TVA (butoir).
L'autre mesure phare est l'accélération des délais de déduction de la TVA, avec la suppression de la règle du décalage d'un mois.
“Les entreprises déduisaient les achats du mois n-1 et payent la TVA du mois n. Ce qui est logique, c'est qu'au niveau du même mois que l'entreprise effectue des achats et des ventes, la TVA soit liquidée. En 2014, la déduction de la TVA ne sera pas faite sur 12 mois, mais plutôt sur 12 mois plus 1/5 du mois de décembre. Ce dernier étant le mois de référence divisé sur cinq tranches.”
Mohamed Boussaïd.
D'autres mesures en faveur des entreprises marocaines figurent dans cette nouvelle loi. Il s'agit notamment de l'institution de la neutralité fiscale au titre de la transformation d’une personne physique, exploitant agricole, en société soumise à l’impôt sur les sociétés.
186 milliards de dirhams
186 milliards de dirhams, soit plus de 6 milliards qu'en 2013, constituent l'enveloppe budgétaire allouée par le gouvernement, pour le renforcement de l'investissement public.
Rétablir les équilibres macroéconomiques
Le gouvernement ambitionne aussi de réduire progressivement le déficit budgétaire à 3,5% à l'horizon 2016, à travers l'amélioration des recettes et la rationalisation des dépenses, grâce notamment à la nouvelle loi organique des finances.
Une réduction progressive du déficit du compte courant de la balance des paiements se fera également afin d'atteindre 5% du PIB, et ce, à travers plusieurs mesures dont le développement des exportations, l'application des normes de qualité et de sécurité à l'importation, et la lutte contre les opérations de dumping et de contrebande. Sans oublier l'activation des mesures incitatives aux IDE.
On parle également d'une relance économique à travers la consolidation et l’enrichissement du modèle de croissance économique, grâce à l'industrialisation et l'appui à l’export.
Au niveau des réformes, celle relative aux systèmes de retraites connaîtra une accélération cette année.
“L'année 2014 sera l'année des réformes. Pour les retraites, nous sommes tous d'accord sur la nécessité mais également l'urgence de cette réforme. Le gouvernement n'a pas encore tranché, mais dans le monde entier, cette réforme passe par trois outils: l'âge de la retraite, la cotisation et le service. C'est à travers ces trois éléments qu'on pourra assurer la pérennité de ce système.”
Mohamed Boussaïd.
“Aujourd'hui et dans ces conditions difficiles, nous avons vraiment besoin du renforcement de la confiance dans notre économie, dans nos moyens et dans notre futur. Ce renforcement ne se basera pas sur les discours et les promesses, mais sur des actes sur terrain, sur le respect des engagements. Une confiance également dans le rôle du gouvernement à clarifier les visibilités des partenaires”, a par ailleurs commenté M. Boussaïd.
Le ministre a estimé que cette confiance “nécessite un retour progressif des équilibres macroéconomiques de l'Etat, seul moyen pour attirer des investissements et assurer les partenaires et des investisseurs”.
SOURCE WEB Par Yassine Benargane Aufait Maroc
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