Produits du terroir Les coopératives appelées à monter en qualité
Le règlement relatif à l’obligation de l’attestation de l’unité de valorisation sera activé
Les meilleurs opérateurs vont tirer toute la filière vers le haut
4.000 hectares de terrains mobilisés en 2013
Mohamed El Guerrouj, directeur général de l’Agence de développement agricole, précise que ne sont présentés aux appels d’offres que les terrains assainis. «Car nous ne voulons pas que l’attributaire soit bloqué par les problèmes relatifs à l’occupation illégale»
-L’Economiste: Vous avez mis en place une stratégie pour la promotion des produits du terroir. Quels sont vos objectifs pour l’année prochaine?
- Mohamed El Guerrouj, directeur général de l’ADA: Nous avons constaté qu’il s’agit d’un secteur qui recèle une valeur ajoutée sûre, mais qui n’est pas suffisamment valorisé. C’est pour cela que nous avons prévu une série d’actions pour accompagner les Groupements d’intérêt économique. L’année prochaine, nous visons l’accompagnement de 50 GIE qui représentent 220 coopératives. Nous allons également prendre en charge le packaging de 10 produits phares. Mais cela ne veut pas dire que nous allons délaisser les autres opérateurs. L’objectif est de baliser le terrain afin que les meilleurs opérateurs favorisent une montée en qualité de toute la filière.
- Vous organisez des tournées à l’international au profit des coopératives. Quels sont les critères de sélection des bénéficiaires?
- Nous sommes très rigoureux en matière de sélection des coopératives. Car c’est l’image du Maroc qui est en jeu. Nous exigeons que chaque coopérative dispose de l’autorisation de l’Office de développement de la coopération (ODCO). Elles sont également tenues d’obtenir l’accord du directeur régional de l’agriculture. Nous prévoyons également d’activer, avec l’Onssa, le règlement relatif à la nécessité de présenter l’attestation de l’unité de valorisation pour pouvoir commercialiser les produits. L’idée est d’éviter de faire la promotion de produits qui ne répondent pas aux normes de qualité.
- En plus de l’appui à la commercialisation, votre action se situe également en amont à travers la mobilisation des terres agricoles. Où en êtes-vous dans cette opération?
- Durant les 10 dernières années, nous avons lancé trois tranches de terrains domaniaux. Cette année, nous sommes à cinq tranches, depuis avril dernier. Elles ont porté sur 4.000 hectares, via des appels d’offres en continu, contrairement à ce qui se passait auparavant. Néanmoins, nous avons insisté sur le fait de ne présenter aux appels d’offres que les terrains assainis. Car nous ne voulons pas que l’attributaire soit bloqué par les problèmes relatifs à l’occupation illégale du terrain. D’ailleurs, les directions régionales du ministère de l’Agriculture se chargent du suivi et du contrôle au niveau local.
- Mais certains opérateurs déplorent le blocage à cause de l’inadéquation des terrains avec le projet soumis…
- C’est pour cela que nous avons introduit plus de
souplesse dans le traitement des dossiers des attributaires qui ont rencontré
des difficultés. Par exemple, certains ont remporté l’appel d’offres sur la
base d’un projet, mais qui s’est avéré irréalisable à cause de l’absence
d’accès à l’eau. Aujourd’hui, nous avons l’autorisation d’examiner le
changement de plan, mais avec le même montant d’investissement. Nous pouvons
également autoriser aux attributaires de construire l’unité de valorisation dans
un agropole, s’ils y acquièrent un terrain, alors que les cahiers des charges
exigent la mise en place de cette unité sur le même foncier attribué.
- Il y a également les critiques concernant le faible intérêt accordé aux
petits opérateurs…
- Effectivement, il y a eu des critiques concernant la marginalisation des petits agriculteurs. Or, lorsque nous vérifions les appels d’offres, nous constatons que 42% des parcelles lancées ont une superficie inférieure à 20 hectares. Il s’agit de terrains destinés surtout aux petits agriculteurs. Mieux, nous avons mis en place, pour cette catégorie, des cahiers des charges souples. De plus, nous n’exigeons pas une assiette financière, et même la caution de participation a été réduite à 5.000 DH au lieu de 10.000.
Accompagnement
Pour renforcer l’implication des opérateurs dans les efforts de promotion des produits du terroir, l’Agence de développement agricole (ADA) a misé sur des programmes concrets, comme celui portant sur le packaging, «au lieu de gaspiller les efforts dans des études». L’ADA a également changé d’approche en matière d’accompagnement des coopératives dans les salons à l’international. «Nous mettons en place un stand officiel Maroc, et les coopératives qui souhaitent participer se prennent en charge elles-mêmes», indique Mohamed El Guerrouj. De même, précise-t-il, l’agence accompagne ces opérateurs en termes de coaching, mais également à travers l’organisation de rencontres B to B.
SOURCE WEB par M. A. M. L’Economiste
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