Visite de SM le Roi aux Etats-Unis Délires obsessionnels de la gérontocratie alg&eacu
Avant le début de la visite de SM le Roi Mohammed VI aux Etats-Unis comme après sa rencontre avec le président Barack Obama, fidèle à sa tradition, la presse algérienne n’a pas tari d’articles à ce sujet, dont il n’est nul besoin d’expliciter la teneur. Que ce soit pour tenter de ternir l’image de marque du Royaume ou pour se lamenter des résultats de la rencontre au sommet entre les deux chefs d’Etat et des prises de positions de Washington en faveur de la proposition marocaine d’autonomie élargie des provinces du Sud du Maroc, il n’y a rien de nouveau, dira-t-on, dans la réaction algérienne. Si ce n’est le fait que cette quasi-obsession qu’ont développé les dirigeants et les médias algériens envers le Maroc est plus qu’inquiétante pour l’avenir de la région maghrébine. Il suffit de se mettre à l’esprit que toute une génération d’Algériens a été allaitée depuis son plus jeune âge et gavée jusqu’à l’intoxication tout le long de son existence d’une haineuse propagande anti-marocaine. Seule l’ancienne génération connaît le caractère factice de cette inimitié pour avoir été présente depuis la fabrication de ce conflit.
Les Américains sont réputés pour leur pragmatisme. Les qualificatifs utilisés par les officiels étasuniens concernant le plan d’autonomie marocain pour le Sahara sont : « sérieux, crédible et réaliste ». En d’autres termes, il tient compte des attentes des deux parties en conflit et il est effectivement applicable. Bref, grâce à ce plan, il est possible de clore cette vielle affaire, qui n’a que trop duré, afin de pouvoir passer à autre chose. La menace terroriste jihadiste au Sahara, au Sahel et même en Afrique de l’Ouest est plus que pesante, même après l’avortement de la tentative de créer un émirat takfiriste au Nord du Mali. Et plus personne ne doute de la véracité des avertissements, lancés depuis de nombreuses années par le Maroc, sur la transformation des camps polisariens de Lahmada, en Algérie, en un foyer de recrutement de combattants à solde pour les bandes de narco-terroristes qui sévissent dans cette région. Une situation de moins en moins tolérable pour les Américains, qui se montrent de plus en plus intéressés, par ailleurs, par le potentiel croissant du marché africain. Or, terrorisme et affaires n’ont jamais fait bon ménage.
Le Maroc, outre sa vielle alliance avec les Etats-Unis, se présente désormais sur la scène internationale comme l’un des rares pays arabes ayant su gérer intelligemment et sans dégâts sa transition démocratique, assurant ainsi la pérennité de sa stabilité sociopolitique, et adopter toutes les réformes nécessaires pour accroître la compétitivité de son économie et renforcer son attractivité auprès des investisseurs étrangers, étant acquis de longue date au libéralisme. Ses réserves de phosphates en font un important acteur de la sécurité alimentaire mondiale dans les prochaines décennies et les résultats prometteurs de la prospection des hydrocarbures au large de sa côte atlantique augurent d’un net recul de sa dépendance à l’importation d’énergie et son impact sur sa balance commerciale.
Mafieuse rancune
Le Royaume agit formellement, par ailleurs, pour concrétiser son ambition de plateforme régionale et de porte d’entrée du continent africain, et ce, à travers les accords de libre-échange conclus avec l’Union Européenne, les Etats-Unis et plusieurs pays arabes et des accords commerciaux avec plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. La qualité de ses troupes et l’efficacité de son armée ont été prouvées aussi bien dans la défense de l’intégrité territoriale de la nation que dans les opérations de maintien de la paix auxquelles les Forces armées royales ont pris part, outre un degré assez élevé d’interopérabilité avec les forces de l’OTAN, dont le Maroc est un partenaire stratégique. Ciblé par le terrorisme qaïdiste en tant que symbole de l’Islam tolérant et pour son attachement aux valeurs de l’ouverture et de quête de la modernité dans le respect des traditions, le Royaume est fermement engagé dans la guerre contre le terrorisme et la réputation de ses services spéciaux n’est plus à faire ce sujet.
Pour
s’ériger en partenaire crédible et respecté d’une grande puissance comme les
Etats-Unis, il ne suffit pas d’avoir un sous-sol riche en hydrocarbures, les
Américains devenant, d’ailleurs, de moins en moins dépendant de leur
approvisionnement extérieur en la matière avec l’exploitation progressive du
gaz de schiste. Encore faut-il ne pas présenter l’image d’une gérontocratie
toujours coincée dans le carcan idéologique de la guerre froide et d’une
économie sclérosée par un appareil bureaucratique survivant grâce à la rente
gazière.
Développer ses relations avec les Etats-Unis ne relève pas pour le Maroc d’une
stupide compétition régionale, mais de la promotion d’intérêts stratégiques et
économiques bien compris. Et il serait idiot de s’imaginer que la politique
étrangère des Etats-Unis est guidée par autre chose que la promotion de leurs
propres intérêts. La solidité des liens d’amitié entre les deux nations est
tissée des fibres de la maturité politique, du respect mutuel et des intérêts
partagés. Si ça dure depuis 1786 et que ça s’est même renforcé avec le
temps, c’est bien parce que chacun y trouve son compte et sait pouvoir compter sur
l’autre quand le besoin s’en fait ressentir. Il serait tout aussi erroné de
croire que la Russie, la Chine et les autres pays du fameux BRICS s’apprêtent à
remettre au goût du jour le monde bipolaire disparu avec l’écroulement du mur
de Berlin. La carte géopolitique du monde est en train d’être redessinée selon
une logique plutôt multipolaire, générant un plus grand nombre de possibilités
de relations multiples et diversifiées, plus orientées par des considérations
économiques et géostratégiques qu’idéologiques.
Le sort du Maghreb est l’otage de vieux parrains mafieux qui se rêvaient des césars. Le moment de repentance va-t-il enfin arriver ou s’éteindront-ils comme ils ont sombrement vécu ?
SOURCE WEB Par L’Opinion
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