AFFAIRE DU SAHARA BENKIRANE DÉCLINE LA STRATÉGIE DE L’ETAT

L’ACCÉLÉRATION DES RÉFORMES EST «LA GARANTIE DE LA SOLIDITÉ DE LA POSITION MAROCAINE»

LES MRE, LES ASSOCIATIONS, LES ARTISTES… MIS À CONTRIBUTION

MOBILISATION DANS LES STRUCTURES DE L’ONU POUR COUPER LA ROUTE AUX SÉPARATISTES

Loin des tiraillements qui caractérisent les séances mensuelles des questions de politique publique, le passage de Abdelilah Benkirane devant les députés concernant l’affaire du Sahara a été marqué par l’unanimité sur la défense de la cause nationale, même si l’opposition a mis l’accent sur certains dysfonctionnements

POUR sa première intervention devant la Chambre des représentants après la constitution du nouveau gouvernement, Abdelilah Benkirane a été interpellé par les députés sur les derniers rebondissements de l’affaire du Sahara. Le chef du gouvernement a d’emblée donné le ton. Il a rappelé qu’il s’agit d’une question qui fait l’objet d’une unanimité au sein du peuple marocain. C’est pour cela qu’il est «important de miser sur la complémentarité entre la diplomatie officielle et parallèle», a affirmé Benkirane, rappelant les orientations royales dans ce sens. Néanmoins, les députés de l’opposition, notamment Milouda Hazeb, chef du groupe du PAM, ont estimé que «le gouvernement n’applique pas concrètement l’approche participative dans la gestion du dossier du Sahara». Mais pour le chef du gouvernement, tous les intervenants sont appelés à s’impliquer davantage dans la défense de la question de l’intégrité territoriale. «Nous devons mutualiser les efforts des partis, notamment à travers une commission pour la formation de leurs cadres à la défense de notre cause nationale», a-t-il déclaré. Abdelilah Benkirane est également revenu sur les dernières évolutions au niveau international, comme le maintien de la position américaine appuyant le plan d’autonomie présenté par le Maroc, au même titre que la France et d’autres puissances mondiales. Néanmoins, il a regretté l’entêtement de l’Algérie qui «mobilise sa diplomatie et dépense des sommes considérables dans le soutien des séparatistes». «Cela n’empêche que nous restons toujours des frères. Mais il faut que les Algériens sachent que nous n’allons ménager aucun effort dans la défense de notre intégrité territoriale», a-t-il ajouté. Benkirane s’est félicité de l’évolution que connaît l’image du Maroc au niveau international, notamment en termes de crédibilité. Surtout «après la réussite du processus de réformes dans la stabilité». Toutefois, les députés de l’opposition, comme Mohamed Ameur de l’USFP, ont considéré que «les retards enregistrés au niveau de la mise en œuvre de ces réformes risquent de nuire à l’image du Maroc à l’international. Leur accélération est la meilleure garantie de la solidité de la position du Maroc dans ce dossier». Un constat partagé par Benkirane, qui a décliné une série d’actions qui s’inscrivent dans le cadre de la stratégie de défense de l’intégrité territoriale dans les prochains mois. Ainsi, «la diplomatie va poursuivre son action en mettant en avant le modèle marocain de réformes et relancer le processus de négociations sur la base du plan d’autonomie». Cela devra être accompagné par «une plus grande mobilisation et une participation effective à toutes les instances de l’ONU». Surtout que les séparatistes sont très présents dans les couloirs de ces institutions, appuyés par l’Algérie dans leurs actions de lobbying. Sur ce point, Benkirane a souligné que le Maroc poursuivra ses efforts en vue de pousser plus d’Etats à retirer leur reconnaissance du Polisario. Les MRE et les associations seront également mis à contribution dans la sensibilisation des opinions publiques étrangères à la légitimité des revendications marocaines. Le chef du gouvernement a également insisté sur la nécessité de «développer les méthodes de collaboration avec les médias, afin de garantir une meilleure communication autour de la question de l’intégrité territoriale». Benkirane entend également miser sur la force de l’image, en appuyant la production de films cinématographiques autour du dossier du Sahara. Parallèlement, «nous allons lancer, au niveau local, les chantiers favorisant l’implémentation de la régionalisation avancée, en se basant sur les orientations du modèle de développement élaboré par le CESE, dans le respect des droits de l’homme et des spécificités culturelles locales».

Diplomatie royale

Abdelilah Benkirane et les groupes parlementaires ont été unanimes à considérer que l’affaire du Sahara ne doit pas faire l’objet de surenchères. «C’est le Souverain qui conduit la gestion de ce dossier, et nous sommes tous derrière lui», a-t-il affirmé. En effet, la diplomatie royale est décisive dans l’évolution de ce dossier. La dernière visite royale aux Etats-Unis a été l’occasion de le confirmer, à travers l’appui américain au plan d’autonomie. Mieux, c’est l’intervention du Roi qui avait permis le dénouement de l’affaire liée à l’élargissement des attributions de la Minurso. Aujourd’hui, le chef du gouvernement a mis l’accent sur «les changements stratégiques profonds que connaît la région, et qui doivent pousser à une prise de conscience de la part des grandes puissance du rôle du Maroc dans la garantie de la stabilité régionale».

SOURCE WEB par Mohamed Ali MRABI

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