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Les administrateurs de la fonction publique s’invitent au débat sur la défaillance des

Les administrateurs de la fonction publique s’invitent au débat sur la défaillance des

L’initiative de l’Union marocaine des administrateurs marocains (UNAM) s’inscrit dans le sillage des débats en cours autour de la réforme des retraites. Une réforme qui s’avère plus que jamais nécessaire. De par son extrême importance, la question des retraites trouve toujours sa place dans les agendas des institutions de différents horizons afin d’identifier les pistes possibles de la réforme. L’UNAM, en tant qu’association professionnelle fédérant les administrateurs de la fonction publique a, ainsi, choisi d’aborder la problématique des retraites vu son importance pour l’avenir des salariés ou des fonctionnaires, a indiqué Fatema Benaddi, présidente de l’UNAM. D’après cette dernière, «le départ à la retraite revêt une importance capitale pour un employé dans la mesure où il génère une situation nouvelle aussi bien socio-économique que psychologique». D’où la nécessité de garantir la pérennité des systèmes de retraites.

Pour mieux comprendre les causes ayant induit le déficit de la CMR, l’UNAM a fait appel aux responsables de cette Caisse ainsi qu’aux représentants de la Fédération des retraités. Ali Zaki, chef de la division des Études et de Veille stratégique et juridique à la CMR, s’est attelé ainsi à établir le diagnostic des systèmes couverts par la Caisse. Il a tenu à expliquer que «la CMR reste un simple organisme de gestion des régimes qui sont du ressort de sa compétence. Ainsi, il est erroné de parler d’une crise de la Caisse, mais plutôt d’une crise des régimes de retraites». Sur ce dernier point, Ali Zaki a réaffirmé le constat déjà fait par les différents rapports sur les régimes de retraites, en particulier le rapport de la Cour des comptes. D’après le responsable de la CMR, la problématique des retraites revêt plusieurs dimensions : économiques, sociales, politiques, techniques et démographiques. Se focalisant seulement sur l’aspect technique, Ali Zaki a avancé que les causes des difficultés vécues par les régimes de retraite sont de plusieurs ordres.

Parmi les causes citées par M. Zaki, figurent les changements ayant touché les périodes de cotisation et qui ont fait que ces dernières sont de plus en plus courtes en raison de l'embauche tardive. Dans les années 80, l’âge moyen d’intégration de la fonction publique se situait autour de 24 ans. Aujourd’hui, l’âge d’intégration s'élève à 28 ans. L’allongement de l’espérance de vie a également impacté les Caisses de retraites. Pour ce qui est du rapport actifs cotisants/retraités, appelé rapport démographique, il est passé de 12 actifs pour un retraité en 1986, à moins de 3 actifs pour un retraité en 2013. Ce rapport devrait atteindre 1 dès 2024. Parmi les causes principales de ce dysfonctionnement, la diminution progressive des postes budgétaires dans la fonction publique. Corollaire : le régime des pensions civiles comportera, dans les années à venir, plus de retraités que d’affiliés cotisants.

À cela s’ajoute, le flux important des départs à la retraite. En effet, sur les 600 000 fonctionnaires civils de l’État, près de 100 000 devraient partir à la retraite entre 2013-2017, toujours selon les explications de Ali Zaki. À défaut d’une réforme, la Caisse sera obligée de puiser dans ses réserves à partir de 2015. En 2021, la Caisse n’aura plus de réserves avec un déficit de près de 20 milliards de DH, a fait savoir le responsable de la CMR. La fragilité des régimes de retraites de la CMR tient également à des facteurs liés aux mesures encadrant les textes de loi régissant lesdits systèmes. Sur ce registre, l’accent a été mis sur la politique salariale menée par l’État qui fait du dernier salaire une assiette de liquidation de la pension de retraites. Autrement dit, la pension de retraites est liquidée sur la base du dernier salaire et non du salaire moyen de la carrière ou d’une partie de la carrière, ce qui génère un déséquilibre entre les pensions servies et les cotisations consenties. «Il s’agit d’une disposition qui pose un problème d’équité entre les affiliés cotisants», a déclaré Ali Zaki avant d’ajouter qu’«aucun pays au monde ne liquide les pensions de retraites sur la base du dernier salaire». 

La diversité des modes de gouvernance, la non-convergence des régimes ainsi que le faible taux de couverture qui ne dépasse pas 33% de la population active sont aussi autant de facteurs qui fragilisent les systèmes de retraites.

Recommandations

L’UNAM a appelé à une réforme urgente prenant en considération le vécu des retraités ainsi que le contexte socio-économique général du pays, caractérisé essentiellement par l’augmentation des prix et la cherté de la vie. Ainsi, les propositions de réformes de l’UNAM vont dans le sens de l’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, le changement des méthodes de calculs de la pension des retraites (en adoptant comme assiette le salaire moyen d’une carrière de 10 à 15 ans) ainsi que la réduction du taux de pension à 2% au lieu de 2,5% appliquée actuellement. L’UNAM recommande, par ailleurs, de porter le taux de participation aux retraites civiles à 30% au lieu de 20% actuellement.

Publié le : 25 novembre 2013 –

SOURCE WEB Par Soumaya Bencherki, LE MATIN

Tags : l’Union marocaine des administrateurs marocains (UNAM)- la réforme des retraites- Fatema Benaddi, présidente de l’UNAM- En 2021, la Caisse n’aura plus de réserves avec un déficit de près de 20 milliards de DH, a fait savoir le responsable de la CMR- les propositions de réformes de l’UNAM vont dans le sens de l’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans- en adoptant comme assiette le salaire moyen d’une carrière de 10 à 15 ans-