Agriculture Les dernières pluies ravivent les espoirs
Tout le monde a poussé un ouf de soulagement. La saison agricole est sauvée, du moins pour le moment. Les dernières pluies ont redonné espoir aux agriculteurs qui commençaient à s’inquiéter en raison du retard des précipitations cette année. Car, rappelons-le, à la date du 8 novembre, seulement 27 mm de pluies ont été enregistrés contre 160 mm durant la même période de l’année dernière. Mais malgré ce déficit, l’optimiste reste de mise.
D’après les analyses statistiques du ministère de l’Agriculture, la saison 2013-2014 est considérée comme «normale» puisque sur les 25 dernières années, 11 saisons ont été marquées par une pluviométrie de moins de 40 mm à fin octobre. Mieux encore, le département de M. Akhennouch indique que durant certaines saisons la production céréalière a été importante. Tel était le cas par exemple en 1995-1997 qui a connu une production de céréales de près de 97 millions de quintaux alors que les précipitations n’avaient pas dépassé 25 mm à fin octobre. C’est dire que l’économie marocaine peut toujours tabler sur une bonne année agricole. D’autant que le ministère de l’Agriculture souligne que les précipitations qui ont lieu durant la deuxième moitié du mois de novembre et durant le mois de décembre ont un impact crucial sur les récoltes. L’optimisme affiché par le ministère de l’Agriculture semble donc reposer sur des données fiables. Mais, il n’y a pas que cela.
Cette assurance procède également de ce que l’agriculture au Maroc dépend de moins en mois des précipitations pour beaucoup de cultures : le secteur irrigué contribue en moyenne à hauteur de 99% pour la production de sucre, 82% pour les cultures maraîchères, 100% pour les agrumes, 75% pour les fourrages et 75% pour le lait. En tout état de cause, le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhennouch, affirme que son département prend toutes les mesures nécessaires pour que la campagne agricole se déroule dans les meilleures conditions. Devant les conseillers de la deuxième Chambre, il a déclaré il y a quelques jours que pour consolider les acquis réalisés en 2012-2013, le ministère veillerait à assurer l’approvisionnement en deux millions de quintaux de semences sélectionnées, soit plus de 25% de plus que l’année passée.
De même, il a ajouté que son département renforcerait l’aide fournie aux agricultures en accordant une subvention allant de 60 à 100% des prix des plants de 17 arbres fruitiers. Il s’agit aussi, toujours selon Akhennouch, de maintenir la subvention accordée à la culture de la betterave sucrière et d'introduire une nouvelle subvention pour la canne à sucre.
Et pour encourager davantage l’utilisation des engrais, le ministère compte approvisionner les agriculteurs de 1,2 million de tonnes de ces substances soit 20% de plus que l’année dernière. S’agissant de la gestion des eaux d’irrigation, le ministère compte mobiliser 4 milliards de m3 pour couvrir les besoins des agricultures dans les grands périmètres irrigués. Mais, M.Akhennouch promet d’autres formes d’appui aux agriculteurs en difficulté en fonction de l’évolution de la situation. Espérons que la météo sera clémente et que ce faisant ils n’en auront pas besoin.
Question à : Mohamed Saidi, Directeur de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural
«Le plus important, c’est la bonne répartition des pluies dans le temps»
Les agriculteurs commençaient à s’inquiéter en raison des retards enregistrés au niveau pluviométrique. Est-ce que la situation est alarmante ?
Non,
pas du tout. Ces retards n’affectent pas la saison agricole pour le
moment.
Cela dit, il faut savoir que vu le nombre d’exploitants agricoles au Maroc, il
est tout à fait normal et légitime que des inquiétudes soient exprimées. Les
agriculteurs qui ont préparé le sol se sont approvisionnés en semences, en
engrais et tous les autres ingrédients et se font du souci quand ils constatent
un retard des pluies.
Est-ce que ce retard est mauvais pour la campagne agricole ?
En fait, le plus important pour une campagne agricole, c’est la répartition de la pluie. Si on arrive à avoir 200 à 250 mm bien répartis dans le temps, c’est l’idéal. Car, même si on a une grosse quantité de pluie en début de saison, mais que cette quantité n’est pas bien répartie, ça ne sert pas à grand-chose. En revanche, s’il y a un déficit de pluie au départ, il pourrait être rattrapé par la suite au cours des mois de janvier et février… Ce qui est donc important c’est la répartition des pluies dans le temps.
Mais
quelles seront les conséquences sur le secteur si jamais les pluies ne sont pas
au rendez-vous ?
Nous ne souhaitons pas être dans cette situation. D’autant plus que cela fait
quatre ou cinq ans qu’on est entré dans une phase un peu pluvieuse. Mais quoi
qu'il en soit, il faut savoir aussi qu’il y a un million soixante mille
hectares qui sont irrigués et que les retenues des barrages sont bonnes. Ainsi,
tout ce qui est arbres fruitiers, culture de terrain… pourront faire face au
manque de pluies. Mais on espère que la pluie sera au rendez-vous cette année
encore. Propos recueillis par Brahim Mokhliss
Publié le : 18 novembre 2013 –
SOURCE WEB Par Abdelwahed Rmiche, LE MATIN
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