Retour triomphal de feu S.M. Mohammed V le 16 novembre 1955
Feu S.M. Mohammed V : «Nous en avons terminé avec une petite bataille, nous nous devons d’entamer un grand combat»
Le Maroc célèbre, samedi 16 novembre, le 58e anniversaire du retour d’exil du père de la nation feu S.M. Mohammed V et de l’illustre Famille royale, commémorant une épopée historique symbolisant la symbiose entre le glorieux Trône alaouite et le peuple marocain mobilisés pour recouvrer l’indépendance.
Le retour d’exil, qui a duré deux ans, deux mois et 27 jours à Ajaccio en Corse et à Antsirabé à Madagascar, fut un événement phare de l’histoire contemporaine du Maroc augurant du recouvrement de l’indépendance, fruit d’une lutte héroïque engagée des années auparavant dans le Royaume pour s’étendre à l’ensemble du Maghreb et à d’autres pays du continent. Persuadé qu’aucun droit n’est jamais perdu aussi longtemps qu’il est revendiqué et ayant foi en la fidélité de son peuple, feu S.M. Mohammed V avait préféré l’exil à la signature de décrets par lesquels les autorités du protectorat entendaient imposer leur domination au Maroc.
Le 20 août 1953, le Sultan du Maroc, feu Sa Majesté Mohammed V, était déporté par les autorités du protectorat français, provoquant un soulèvement à l’unisson du peuple marocain qui a vaillamment lutté pour le retour de son Souverain. Les autorités du protectorat avaient imposé manu militari à feu S.M. Mohammed V de quitter le Royaume, prétendant l’isoler et réduire la force des liens qui l’unissaient à son peuple fidèle. D’impressionnantes vagues déferlantes de manifestations populaires avaient été alors organisées spontanément dans tout le pays pour réclamer le retour du père de la nation et stigmatiser la décision de l’occupant qui a hâté son départ en galvanisant des foules de Marocains mobilisés dans le cadre de la lutte pour la liberté et l’indépendance du Maroc.
Les populations de toutes les régions du Royaume avaient engagé des opérations militaires de grande envergure, mettant en garde les autorités du protectorat contre toute atteinte à la personne du Souverain et exprimant massivement leur dévouement, leur fidélité à feu S.M. Mohammed V, leur indéfectible attachement au glorieux Trône alaouite ainsi que leur détermination à lutter jusqu’au rétablissement de la légalité. Ulcérées par le coup de force de l’occupant, les populations se sont déchaînées dans le cadre de la lutte pour le retour du père de la nation et l’indépendance du pays. Des émeutes ont alors éclaté dans toutes les villes et campagnes du Royaume et des groupements armés se sont constitués pour lutter contre les troupes du protectorat. Le soulèvement des populations, toutes composantes et sensibilités confondues, a illustré la symbiose entre le glorieux Trône alaouite et le peuple ainsi que l’attachement des Marocains aux nobles idéaux incarnés par feu Sa Majesté Mohammed V.
La mobilisation du peuple marocain s’était poursuivie jusqu’au retour du regretté Souverain, accompagné de l’illustre Famille royale, le 16 novembre 1955 au Maroc. Ainsi, après trois années de lutte acharnée, l’envahisseur s’est rendu compte que le peuple marocain ne lui laissera aucun répit jusqu’au retour du Sultan. La lutte héroïque menée par le peuple marocain a été couronnée de succès, le 16 novembre 1955, feu S.M.
Mohammed V et l’illustre Famille royale regagnant le Royaume où un accueil triomphal leur a été réservé. Le retour triomphal de feu S.M. Mohammed V augurait du recouvrement de l’indépendance du Maroc. Triomphalement accueilli par le peuple marocain, feu S.M. Mohammed V exauçait les vœux des Marocains, leur annonçant l’heureuse nouvelle à laquelle aspiraient le père de la nation, l’illustre Famille royale et tout le peuple marocain : la fin du protectorat et l’indépendance. Le 16 novembre 1955, après un séjour de 15 jours à Nice (sud de la France) et à Saint-Germain-en-Laye, commune française située à vingt kilomètres environ à l’ouest de Paris, feu S.M. Mohammed V retrouvait son pays et son peuple.
Le Souverain était accueilli en tant que libérateur de la nation par tous les Marocains. Ni l’exil forcé, ni les multiples tentatives des forces du protectorat n’avaient eu raison de la détermination et de la résolution du père de la nation de libérer le pays et de l’inscrire dans une dynamique de démocratie et de développement. «À l’annonce du retour de feu S.M. le Roi Mohammed V, le pays tout entier laisse exploser sa joie», a fait valoir l’écrivain et journaliste français Jean Lacouture dans un article publié par le magazine «Match du Monde». La joie déferlante traverse tous les milieux et se propage jusque dans les profondeurs du Maroc, a fait prévaloir l’écrivain français, qui avait séjourné dans le Royaume de 1947 à 1949, mettant l’accent sur la liesse populaire après l’indépendance du Royaume. Pour sa part, le directeur général de la rédaction de l’hebdomadaire français «Paris Match», Alain Genestar, a tenu à saluer, dans l’éditorial de «Match du Monde», les «avancées spectaculaires» réalisées par le Royaume, «notamment dans le domaine de la démocratie et du respect des droits de l’Homme». Le magazine «Match du Monde» avait consacré un dossier au Maroc à l’occasion de la célébration du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Royaume qui demeure pour les Européens «un des pays les plus fascinants de la planète», avait-il souligné.
La journée du
16 novembre 1955, qui marqua le retour du Souverain augurant du
recouvrement de l’indépendance, était d’autant plus significative que sous la
conduite éclairée du libérateur de la nation, le Maroc allait s’engager dans
une vaste action de modernisation institutionnelle, politique, économique,
sociale et culturelle. Devant des milliers de sujets marocains venus de toutes
les régions du Royaume pour accueillir leur Souverain, symbole de la dignité de
tout un peuple, feu S.M. Mohammed V
déclara à sa descente d’avion : «Nous en avons terminé avec une petite
bataille, nous nous devons d’entamer un grand combat».
«Cher peuple, louons Dieu qui nous a permis de nous retrouver, a mis fin à
notre peine et récompensé nos efforts», s’était félicité le libérateur de la
nation, s’adressant à son peuple. Le 18 novembre 1955, feu
S.M. Mohammed V, aux côtés de son compagnon de lutte feu S.M. Hassan II, alors Prince Héritier, proclamait : «Nous nous
réjouissons de pouvoir annoncer la fin du régime de tutelle, du protectorat et
l’avènement d’une ère de liberté et d’indépendance».
15 novembre 2013 –
SOURCE WEB Par LE MATIN
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