#MAROC_ALGERIE_SOMMET_UA: Prochain sommet de l'UA : Affrontement en perspective entre l’Algérie et le Maroc
Depuis plusieurs années, l'Algérie n'est plus dans l'action mais dans la réaction. Elle tente à la dernière minute de préparer à sa manière le sommet de l'Union africaine tandis que le Maroc, tout en restant discret, ne cesse de gagner du terrain.
Moins d’un mois avant le 34ème sommet de l’UA, prévu le 6 février à Addis-Abeba, le MAE algérien Sabri Benkadoum a entamé une tournée où il a mené des entretiens avec ses homologues d’Afrique du Sud, du Lesotho et de l’Angola. Depuis plusieurs années, l'Algérie n'est plus dans l'action mais dans la réaction. Elle tente à la dernière minute de préparer à sa manière le sommet de l'Union africaine tandis que le Maroc, tout en restant discret, ne cesse de gagner du terrain.
Après la reconnaissance par la première puissance mondiale de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud, suivie de l’inauguration d’un consulat américain à Dakhla, la diplomatie algérienne tente, après quelques semaines de sidération, de réagir pour inverser le cours de l'histoire.
Dans ce round up, Medias24 tente de répondre aux questions posées par la tournée improvisée du ministre algérien des AE et par ses éventuelles répercussions sur la cause nationale du Maroc.
Une contre-attaque improvisée tardive
Tétanisée par l'annonce du 10 décembre 2020, la diplomatie algérienne a d'autant plus accusé le coup qu'elle s'était totalement investie dans l'activisme anti-marocain, devenu son principal fond de commerce à l'international.
Du coup, toute victoire diplomatique du Maroc apparait désormais aux yeux du monde et de l'Algérie comme une défaite où Alger est pris à son propre piège.
Mobilisation algérienne tous azimuts pour consolider le front anti-marocain
En effet, tenu responsable des revers diplomatiques à répétition par la presse algérienne et souhaitant renverser une dynamique qui devrait aboutir, lors du sommet de l’UA, au moins à une marginalisation croissante du polisario, Sabri Benkadoum a entamé une tournée dans trois pays d'Afrique australe pour s’assurer du soutien de ses hôtes.
Dans le cadre de sa tournée en Afrique du Sud, au Lesotho puis en Angola, il n’a ainsi pas manqué de réaffirmer à ses homologues la nécessité de renforcer le front anti-marocain pour soutenir les séparatistes.
Une tournée africaine sous le signe d'un soutien au polisario
A Johannesburg, il a d’abord exprimé avec le MAE sud-africain Naledi Pandor, « sa profonde préoccupation face à l'escalade des affrontements militaires [imaginaires, NDLR] dans les parties occupées du Sahara occidental » avant « d’exiger la tenue d'un référendum d'autodétermination et la nomination urgente d'un envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental ».
Même exigence au Lesotho où le diplomate et son homologue Matsepo Ramkoae ont souligné « l’impératif pour l’UA et l’ONU d’œuvrer, de concert, pour le lancement d’un véritable processus politique à même de permettre le parachèvement du processus de décolonisation ».
Arrivé à Luanda en Angola mercredi 13 janvier, pour une visite de deux jours, Benkadoum s'est livré au même exercice avec ses hôtes en se réjouissant de leur convergence sur plusieurs dossiers internationaux dont le soutien au règlement du conflit du Sahara.
Une suspension ou une exclusion du pseudo rasd n’est pas à exclure
Si l’on ne connaît pas encore ses prochaines destinations, sa récente tournée a manifestement pour but d’éviter que le Maroc ne parvienne à imposer au prochain sommet une résolution qui permettra de suspendre voire d’exclure le pseudo rasd des rangs de l’organisation africaine.
En fait, si ce carton rouge semble d'ores et déjà inéluctable, la seule véritable question est de savoir à quelle date prendra-t-il effectivement effet ?
Ainsi avec la récente reconnaissance américaine de la souveraineté des territoires marocains du Sud où une vingtaine de consulats ont déjà été ouverts en deux ans, le Maroc pourrait créer la surprise en mobilisant en février assez de voix pour exclure les séparatistes de l’organisation.
Le Maroc parviendra-t-il à mobiliser 37 voix contre 28 en 2016 ?
Pour cela, les statuts imposent que les 2/3 de ses membres votent en faveur de la requête qui sera déposée, soit pour exclure cette entité, soit pour changer les statuts. Une requête nécessitant un minimum de 37 voix sur les 55 que compte actuellement l’organisation continentale.
Sachant qu’une première motion déposée en juillet 2016 par le président gabonais Ali Bongo avait déjà recueilli une majorité relative de 28 voix, il suffirait de 9 votes de plus pour suspendre l’activité ou exclure le pseudo « république arabe sahraouie démocratique ».
Le prochain sommet permettra de mieux cerner l’avenir du polisario à l'UA
Un scénario plus que plausible sachant que le retour du Maroc à l’UA, le 30 janvier 2017, avait été obtenu à une majorité écrasante de 39 pays soit avec 2 voix de plus que les 37 voix nécessaires pour l’exclure.
En dehors du sort qui lui sera réservé au sein de l’UA, l’issue du sommet permettra de mieux cerner l'avenir du pseudo rasd, surtout après l’élection d'un nouveau commissaire à la tête du Conseil de paix et de sécurité, poste détenu depuis 12 ans par des Algériens opposés au Sahara marocain. Conçu comme une sorte de Conseil de sécurité africain, ce CPS a été dessaisi du dossier du Sahara à Nouakchott.
En effet, le sommet tenu en Mauritanie en 2018 avait définitivement tranché en affirmant que l'affaire du Sahara était « du seul ressort du SG de l’ONU mais qu’une troïka, composée du président de l’UA, de son prédécesseur et de son successeur pouvait lui faciliter la tâche ».
Pas plus, sachant que désormais plus aucune interférence ni même avis du CPS ne seront possibles. En effet, le Maroc a su déminer à l'avance les manoeuvres habituelles des adversaires de son intégrité territoriale en posant des limites et en verrouillant juridiquement les choses.
Une influence africaine désormais mesurable en nombre de consulats ouverts
Si l’affrontement entre partisans et adversaires de l’intégrité territoriale du Maroc sera aussi l’occasion de mesurer son avancée en termes d'influence, notons que depuis son retour à l’UA, sa diplomatie n’a cessé d’accueillir de nombreux ministres africains pour des visites officielles.
A ce propos, la vingtaine de consulats ouverts depuis 2019 dans les villes de Dakhla et de Laâyoune sera certainement un bon indicateur d’autant plus que le ministre Nasser Bourita a promis, lors de son discours au consulat US de Dakhla, 10 ouvertures imminentes en 2021.
Une liste qui comprend ceux du Bahreïn, des Emirats arabes unis, USA, Haïti, Burundi, Comores, Gambie, Gabon, Guinée, Libéria, Guinée Bissau, Jordanie, Djibouti, Guinée équatoriale, Zambie, Centrafrique, Sao Tomé-et-Principe, Côte d’Ivoire, Eswatini, Burkina Faso.
Au final, c'est donc un véritable affrontement qui se prépare entre un Maroc dynamique et tourné vers l'avenir et un voisin dépassé, dont le rayonnement a fortement décliné, qui a opté pour un statu quo qui n'est plus en phase avec notre époque ...
P.S: Sachant que la discrétion a toujours caractérisé les succès de la diplomatie marocaine, nos tentatives de joindre le MAE pour connaître ses préparatifs au sommet africain sont logiquement restées vaines.
Le 16/01/2021
Source web Par : medias24
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