Tourisme: L’hécatombe sociale guette l’hôtellerie

C’est l’hécatombe sociale qui guette le secteur de l’hôtellerie. Fermés depuis le confinement, des établissements n’ont pas vu l’ombre d’un touriste depuis mars dernier et plusieurs d’entre eux sont en train de préparer des plans sociaux pour licencier le personnel. Après 7 mois d’arrêt, les trésoreries sont à sec et les perspectives ne sont pas bonnes, alertent les patrons des unités.
En effet, malgré les dispositions d’aide mises en place pour le secteur, ce dernier reste sinistré et ses entreprises n’ont plus les moyens de repousser l’échéance du licenciement alors que les frontières sont maintenues fermées. La Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH) vient de saisir le chef du gouvernement pour le sensibiliser à cette crise sans précédent. «L’inaction risque de mettre en péril le secteur et les efforts déployés pendant de longues années», peut-on lire dans un courrier (dont L’Economiste détient copie) adressé au chef du gouvernement le 7 octobre dernier.
«Les établissements et leur personnel sont aujourd’hui au bord de la faillite et le manque de visibilité ne fait qu’augmenter cette probabilité minant ainsi toute la cohésion sociale du secteur», souligne la FNIH. Seule l’ouverture des frontières ainsi que des lieux touristiques pourront réduire ce carnage. «Cette ouverture devra être contrôlée et accompagnée de toutes les mesures qui s’imposent pour être en cohérence avec la stratégie du pays dans la lutte contre la pandémie», indique Lahcen Zelmat, président de la fédération.
Pour rappel, le prochain Notam (message aux navigants aériens ou notice to airmen) de la Direction générale de l’aviation civile sera publié le 10 octobre et indiquera si le Maroc va lever ou proroger la suspension du trafic aérien. Par ailleurs, les hôteliers appellent aussi à l’allégement de la circulation inter-villes pour permettre de relancer le tourisme interne en même temps que le tourisme international. Malgré les mesures d’assouplissement annoncées par les autorités pour le déplacement des voyageurs marocains détenteurs de réservation, sur le terrain, ces derniers sont bloqués à l’entrée et à la sortie des villes.
«Nous avons reçu plusieurs plaintes dans ce sens», indique Zelmat. «A défaut de ces ouvertures nationales et internationales, plusieurs établissements se verront fermer leurs portes à jamais». C’est la deuxième fois que le secteur hôtelier fait appel au chef du gouvernement pour sauver le secteur. En juin dernier, ses opérateurs avaient sollicité Saâdeddine El Othmani. Ce dernier les a rencontrés et écouté pendant deux heures, mais ne s’est avancé sur aucune promesse (voir L’Economiste n° 5787 du 22 juin 2020).
Les hôteliers demandent aujourd’hui de la visibilité sur l’avenir du secteur et aucun ministre, pas même le chef de l’exécutif, n’ose aborder le sujet. «Il faut savoir que le secteur va rester sinistré même après la reprise et la réouverture des frontières, mais certains établissements pourront sauver les meubles», indique un opérateur. En attendant, l’hécatombe sociale n’est plus loin. A noter que le secteur hôtelier est pourvoyeur de plus de 500.000 personnes sans parler des 2,5 millions d’emplois indirects.
(Ph. L'Economiste)
A défaut d’une ouverture aérienne, le Maroc a décidé d’un assouplissement des conditions d’accès au territoire marocain pour les étrangers et ce, dans le cadre des vols spéciaux. Depuis le 1er octobre 2020, les conditions d’accès au territoire national ont été allégées. Ainsi, les voyageurs doivent disposer d’un test PCR négatif ne dépassant pas les 72 heures au lieu de 48 heures exigées auparavant et le test sérologique n’est plus exigé. Sauf que le trafic aérien disponible à travers les vols spéciaux est très limité avec une capacité de 285.000 sièges. Marrakech, ville touristique par excellence reçoit 18 avions par semaine alors que son aéroport comptait plus de 480 rotations hebdomadaires avant la Covid.
Le 09/10/2020
Source web Par : l'économiste
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