Comment la surpêche fait des ravages dans les océans
Du cabillaud et d'autres poissons de fond commerciaux sont pris dans un filet dans le golfe du Maine. Notre appétit pour les poissons sème le chaos parmi les populations aquatiques du monde entier. Le groupe de protection environnemental World Wildlife Fund (WWF) estime qu'il n'y aura plus de cabillaud à l'horizon 2022 si leur pêche se poursuit au rythme actuel. « 75 % des stocks de poissons sont concernés par la surpêche, » déclare Enric Sala, biologiste de la vie marine. « Si rien ne change, ils seront décimés en 2050. » La solution, indique Sala, également tributaire d'une bourse de la National Geographic Society, est d'impliquer tous les niveaux de la société, des consommateurs aux décideurs. « Les solutions existent, nous avons simplement besoin de la volonté politique de les mettre en œuvre à grande échelle, » ajoute-t-il.
Photographie de Bill Curtsinger
Dans l'océan Austral, une senne est utilisée pour remorquer les thons jusqu'aux parcs côtiers où ils seront nourris. Ingrédient récurrent des sushis, le thon rouge du Sud peut atteindre 3,70 m de longueur, peser jusqu'à 680 kg et vivre 30 ans. Autrefois, ils migraient par millions à travers le basin Atlantique et la mer Méditerranée mais les populations connaissent aujourd'hui un déclin. Au milieu des années 1990, les stocks de thon rouge du Sud n'atteignaient plus que 6 à 12 % de leur quantité initiale suite à leur pêche dans les océans Pacifique sud et Indien.
Photographie de Paul Sutherland
Des pêcheurs remontent un thon rouge capturé selon la méthode ancestrale de la Mattanza. Autrefois, le thon rouge traversait chaque année le détroit de Gibraltar pour atteindre la Méditerranée afin de s'y reproduire. Au fil des millénaires, les pêcheurs ont mis au point une méthode consistant à déployer les filets depuis le rivage pour intercepter les poissons et les piéger dans un labyrinthe de filet, la tonnara, au bout duquel ils étaient abattus. Aujourd'hui, cette technique de pêche n'est pratiquée que par une dizaine d'exploitants, en raison du manque de poisson mais également à cause de l'aménagement des côtes et de la pollution.
Photographie de Brian Skerry
Le thon rouge d'Atlantique capturé dans la mer Méditerranée puis engraissé dans des parcs offshores est régulièrement revendu au prix de 50 000 dollars pièce sur les marchés japonais. Ce poisson est prisé pour sa chair onctueuse qui donne l'un des meilleurs sushis au monde.
Photographie de Justin Guariglia
Un requin marteau est pris au piège d'un filet maillant au large du Mexique, dans le golfe de Californie. Près de 40 millions de requins sont tués chaque année pour leurs ailerons considérés comme un mets raffiné en Asie et généralement consommés en soupe.
Photographie de Requin marteau, Mexique
Un temps pièce maîtresse du célèbre Fish & Chips de nos voisins britanniques, le cabillaud de l'Atlantique évolue dans la partie nord de l'océan Atlantique. Dans ces eaux, les activités de pêche commerciale se poursuivent toute l'année à l'aide de chalutiers et de filets maillants. Le cabillaud peut vivre jusqu'à 20 ans et peser plus de 32 kg.
Photographie de Randy Olson
Les ailerons de requins-renards sont coupés et amassés sur les rives de l'île de San Marcos, au Mexique. Les ailerons de requins sont utilisés, principalement en Asie, pour préparer de la soupe d'ailerons de requins, un mets consommé en Chine au moins depuis le début de la dynastie des Sung, en 960. À mesure que le niveau de vie augmente en Asie, la demande en ailerons de requins s'intensifie.
Photographie de Brian Skerry
Des pêcheurs prennent la pose aux côtés d'une carpe géante qu'ils viennent de capturer dans la rivière Tonle Sap au Cambodge. Le poisson a été remonté puis relâché dans le cadre du projet Megafishes de la National Geographic Society, un programme s'étalant sur trois ans et initié par Zeb Hogan, bénéficiaire d'une bourse National Geographic, visant à documenter les plus grandes espèces de poissons d'eau douce. Les poissons géants étudiés par Hogan mesurent au moins 2 m et pèsent 100 kg au minimum. La plupart des espèces qu'il étudie sont menacées ou en danger à cause de la surpêche, du développement et de la pollution.
Photographie de Andy Eames/AP
Des guitares de mer (Rhinobatidae), des raies et d'autres poissons morts sont rejetés à la mer depuis un crevettier sillonnant le golfe de Californie, au large du Mexique. Des tonnes de poissons sont rejetées chaque année à la mer. L'attention internationale portée aux méthodes conduisant au gaspillage a ouvert la voie à la conception de nouveaux filets et hameçons qui permettent de limiter les prises accessoires. « Historiquement, la surpêche est la plus ancienne et la plus importante des menaces qui pèsent sur la vie océanique actuelle, » déclare l'explorateur National Geographic Enric Sala. « À cause de la mauvaise gestion et de l'inefficacité, l'industrie de la pêche perd chaque année 50 milliards de dollars, » selon un rapport publié en 2008 par la Banque mondiale, ajoute Sala.
Photographie de Brian Skerry
L'aquaculture s'est rapidement développée en Tasmanie depuis les années 1990 avec pour fers de lance le saumon Atlantique et la truite arc-en-ciel. Les contrôles stricts de quarantaine imposés à l'importation des produits issus des salmonidés permettent de protéger l'industrie de la pisciculture contre les maladies graves.
Photographie de Ian Waldie/Getty Images
Les pêcheurs capturent plusieurs tonnes de carpes vivantes dans un élevage de carpes près de Varsovie, en Pologne. La pisciculture reste une pratique controversée car les maladies et les parasites qui harcèlent les poissons confinés dans les parcs peuvent souvent infecter les stocks sauvages voisins. Cela dit, dans un monde aux ressources halieutiques limitées, les élevages permettent d'alléger la pression subie par les populations sauvages.
Photographie de Katarzyna Mala/AP
Source web Par national geographic
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