BLAGNAC (France) (AFP) L'Airbus A350, nouvelle arme d'Airbus face à Boeing, prend son envo
Le nouvel A350 d'Airbus a effectué vendredi son premier vol d'essai et, pour l'avionneur, l'appareil a passé de main de maître ce test crucial dans l'âpre compétition avec l'américain Boeing sur le marché lucratif des long-courriers.
Le nouvel A350 d'Airbus a effectué vendredi son premier vol d'essai et, pour l'avionneur, l'appareil a passé de main de maître ce test crucial dans l'âpre compétition avec l'américain Boeing sur le marché lucratif des long-courriers.
Quand le biréacteur, concurrent annoncé du 787 Dreamliner de Boeing, s'est posé sous les vivats à Toulouse-Blagnac après quatre heures et cinq minutes de vol au-dessus du sud-ouest de la France, la crainte d'un retard ou une défaillance de dernière minute a cédé la place à une grande allégresse conjuguée à la fierté.
Avant d'atterrir, l'appareil s'est offert un passage aux allures de parade à moins de 100 mètres d'altitude au-dessus de la piste; puis il a décrit une grande boucle au-dessus de Toulouse sous un ciel bleu avant de toucher terre.
"L'A350 XWB qui vient de voler aujourd'hui est composé des toutes dernières technologies, et entame maintenant sa phase finale de développement. L'avion est prêt, fin prêt pour la certification et (l')entrée en service au deuxième semestre de l'année prochaine", a dit le PDG d'Airbus Fabrice Brégier. L'A350 pourrait même se payer une belle promotion en survolant le salon aéronautique du Bourget, haut lieu de l'affrontement Airbus-Boeing, en fin de semaine prochaine.
Sans attendre le Bourget, des milliers de salariés d'Airbus sont sortis des ateliers pour agiter de petits drapeaux bleus aux couleurs d'Airbus et acclamer leur dernier-né à l'heure du décollage, 10H00 précises, de la piste Concorde. Des centaines de Toulousains, de mordus d'aviation, d'officiels et de journalistes se sont aussi pressés à ce baptême de l'air.
"Dans les temps"
A mi-parcours au-dessus des Pyrénées, le pilote britannique Peter Chandler, à bord avec un copilote, un mécanicien et trois ingénieurs chargés de multiples tests, lâchait une première appréciation qui ne devait pas se démentir: l'appareil, construit à plus de 50% en matériaux composites plus légers que le métal (comme le Dreamliner) "se comporte extrêmement bien".
Il faudra encore analyser toutes les données de ce vol inaugural et, au-delà, en passer par une campagne d'essais de 2.500 heures de vol pour l'appareil qui a volé vendredi et quatre autres.
Mais, chez Airbus, on n'a pas oublié les déboires d'industrialisation de l'A380, qui n'avait pu être livré qu'à l'automne 2007, deux ans et demi après un premier vol pourtant très réussi. Aussi insistait-on, comme M. Brégier, sur le fait qu'on était "dans les temps" et qu'il y avait lieu d'être confiant: le premier A350-900, coeur d'une gamme d'appareils de 270 à 350 sièges consommant 25% de carburant de moins que les avions actuels de la catégorie et assurant des vols jusqu'à 15.000 km sans escale, devrait être livré, comme prévu, avant fin 2014 à Qatar Airways.
L'enjeu est majeur face aux Boeing 777 et 787, actuellement majoritaires sur le créneau long-courrier face à l'A330, même si ce dernier fait encore bonne figure vingt ans après sa mise en service et ne sera remplacé par l'A350 que progressivement.
Vingt ans pour la filière
Le succès du programme A350 "assurera l'avenir de la filière pendant vingt ans", à en croire M. Brégier.
Airbus estime que le marché du long-courrier pourrait approcher 7.000 appareils en 20 ans et M. Brégier, comme son directeur commercial John Leahy, ont affirmé leur volonté de capter la moitié de ces ventes.
Si les moyen-courriers de moins de 200 places comme l'A320, actuel point fort de l'avionneur européen face à Boeing, resteront trois fois plus nombreux que les long-courriers, le prix de ces derniers est trois fois plus important: près de 300 millions de dollars pièce pour les nouveaux modèles.
Ce premier vol est de bon augure pour Airbus avant l'ouverture lundi du salon du Bourget.
Tom Enders, le patron d'EADS, maison mère de l'avionneur, s'attend à ce qu'Airbus décroche plusieurs centaines de commandes au Bourget, où Boeing veut montrer que les difficultés techniques du Dreamliner appartiennent au passé.
La réussite du premier vol de l'A350 est susceptible de donner un coup de pouce aux commandes, encore inférieures à celles du 787 (613 contre 890). A Blagnac, M. Enders s'est déclaré "confiant dans l'énorme succès de cet avion".
SOURCE WEB Par © 2013 AFP La Vie éco
2013-06-14 - 15:53:13
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