Économie solidaire La science citoyenne s’interroge sur la mer et l’énergie solaire
La solution future sera de bien connaître le mécanisme de fonctionnement du soleil pour pouvoir produire notre énergie.
Quelque 20 à 30% des pêches mondiales sont réalisées tout au long des côtes marocaines.
«Le développement, c’est quand la science devient culture», indique un slogan de l’Unesco. Dans le cadre de la promotion de la Culture scientifique et technique (CSTC), l’Association marocaine des petits débrouillards, a organisé cette année la deuxième édition des Rencontres «Jeunes, science et citoyens» en partenariat avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) France.
Une série de six rencontres thématiques (énergies du futur, mer, économie sociale et solidaire, santé et éthique, réseaux sociaux) se sont déroulées à partir de décembre pour s’achever en juin à Rabat avec la restitution des résultats. «Désormais, les énergies fossiles (pétrole, charbon, etc.) commencent à peser lourdement sur le plan économique et environnemental. Face à cette situation, les nouvelles stratégies mondiales s’orientent de plus en plus vers les énergies renouvelables», a indiqué Samir Kadiri, professeur à la Faculté des sciences de Rabat, lors de l’atelier consacré aux énergies du futur.
À l’avenir, l’univers sera la source de notre énergie. «La solution future sera de bien connaître le mécanisme de fonctionnement du soleil pour pouvoir produire notre énergie», a ajouté M. Kadiri.
Pour Mohamed Berdai, consultant en énergies renouvelables et ayant participé lui aussi cette rencontre, «l’énergie du futur sera propre et démocratique (dans la mesure où chacun pourra la produire selon ses propres besoins). Elle sera aussi pacifique contrairement aux énergies fossiles qui ont été à l’origine de plusieurs conflits».
Autre sujet traité lors de ces rencontres, la mer. Sur ce registre, les participants ont fait part des grandes potentialités dans ce domaine.
«Quelque 20 à 30% des pêches mondiales sont
réalisées tout au long des côtes marocaines».
Mais toutes ces richesses ne resteront pas inépuisables si les pouvoirs publics
ne s’engagent pas dans une pêche durable. Les Rencontres «Jeunes, science et
citoyens», ont également débattu de l’économie
sociale et solidaire (ESS), qui est considérée par certains comme une
solution à la crise actuelle.
Ce mode de production regroupe un ensemble de coopératives, mutuelles, associations, syndicats et fondations, fonctionnant sur des principes d’égalité des personnes (une personne = une voix), de solidarité entre membres et d’indépendance économique.
La notion d’économie sociale est née à la fin du XIXe siècle et s’est progressivement structurée sous l’impulsion du socialisme utopique, du mouvement ouvrier et du catholicisme social. La notion d’économie solidaire se rapporte à des activités visant à expérimenter de nouveaux modèles de fonctionnement de l’économie, tels le commerce équitable ou l’insertion par l’activité économique. «L’économie sociale et solidaire combine engagement social et initiative économique pour mettre la personne humaine au centre des activités et replacer l’économie dans son contexte : les activités économiques sont un moyen au service d’un projet de société. Elle s’est construite à partir d’un projet qui consiste à penser et agir autrement en société et donner du sens à l’acte d’entreprendre», a souligné Mohammed El Youssi, professeur à la Faculté des sciences à Rabat.
Pour Rémi Barré du Centre national des arts et métiers (CNAM) de Paris, intervenant lors de la table ronde «Rôle des jeunes dans le débat citoyen sur la science», il existe aujourd’hui une nouvelle génération de jeunes scientifiques qui deviendraient peut-être des entrepreneurs dans un monde complexe, inquiétant, mais aussi plein d’opportunités. «Actuellement, l’accès à l’information partout dans le monde grâce aux nouvelles technologies de l’information permet à ces jeunes d’être parmi les premiers à en profiter».
Questions à : Badr Bellahcen, président de l’Association marocaine des petits débrouillards
«Il faut investir dans les jeunes»
Vous avez organisé
en 2010 à Skhirat en partenariat avec le Centre national de la recherche
scientifique (CNRS) France, un forum «Jeunes et science» durant trois jours.
Cette année, vous avez opté pour des rencontres thématiques sur six mois.
Pourquoi ce changement ?
Effectivement que nous avons procédé à une reconfiguration du Forum en optant
pour des rencontres thématiques au lieu d’un rassemblement de trois jours. Les
contraintes budgétaires liées au désengagement de quelques partenaires nous ont
obligés à procéder à ce changement. Toutefois, nous ne regrettons pas cette
formule, car elle a permis la survie des rencontres et nous a permis de
consolider nos équipes du comité scientifique et d’organisation. L’autre
avantage est de construire un noyau solide d’un groupe de jeunes étudiants et
de les faire fédérer autour de la philosophie de ces rencontres, dont les
principales valeurs sont l’échange et le partage des connaissances.
Allez-vous renouveler les rencontres «Sciences et jeunes» ? Si oui, quels seront les thèmes choisis et pourquoi ?
Sûrement qu’il y aura une suite à ces rencontres, sauf que la formule à adopter n’est pas encore arrêtée.
Nous sommes en phase d’évaluation de cette expérience et nous prendrons une décision probablement à la prochaine rentrée universitaire en concertation avec les partenaires qui souhaiteraient nous accompagner. Nous avons quelques propositions pour les thèmes des prochaines rencontres comme les sciences et média ou bien l’agro-écologie, etc. Mais rien n’est encore arrêté.
Des rencontres thématiques ont été organisées notamment sur les
énergies du futur et la mer. Le Maroc possède de grands atouts dans ces deux
domaines. Comment les valoriser ?
Le Maroc possède de grands atouts non encore exploités à ce jour. Les énergies
renouvelables, la mer, etc. en sont certes des gisements sectoriels non
négligeables. Mais les principales potentialités de notre pays restent, à mon
sens, le capital humain et notamment la jeunesse sur laquelle il faut investir
en priorité pour la prochaine décennie et également la recherche scientifique.
Nous ne pouvons pas développer tout secteur d’activité si la composante humaine n’est pas prise en charge avec en parallèle le développement de l’innovation et la créativité.
Enrichissement des connaissances
Importée du Québec depuis une vingtaine d’années, l’Association marocaine des petits débrouillards (AMPD) se veut une structure d’éducation et de loisirs axée principalement sur les activités scientifiques, techniques et environnementales.
Le concept des Petits Débrouillards, né au Canada en 1982, offre la possibilité aux enfants de 4 à 12 ans de s’initier aux sciences d’une manière ludique et interactive en leur proposant de participer à des animations scientifiques où chaque enfant peut observer, manipuler, expérimenter, apprendre en s’amusant en s’émerveillant et en se posant des questions. L’AMPD porte également un intérêt particulier à la jeunesse, en veillant à la création de moments d’échange, de débat et de partage afin de contribuer à l’enrichissement et au développement des connaissances ainsi qu’à l’épanouissement de la jeunesse du pays.
Repères
- Depuis le 8 décembre 2012, plus de 75 étudiants universitaires et 25 chercheurs ont assisté aux rencontres «Jeunes, sciences et citoyens».
- Ces rencontres ont aussi débattu de la santé et de l’éthique ainsi que des réseaux sociaux.
- Développer des réflexions autour des thématiques proposées et se forger sa propre opinion est le résultat attendu de chacune de ces rencontres.
Publié le : 8 Juin 2013 –
SOURCE WEB Par Rachid Tarik, LE MATIN
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