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Sept pays amazoniens signent un « pacte » pour protéger la forêt

Sept pays amazoniens signent un « pacte » pour protéger la forêt

Le texte, qui prévoit peu de mesures concrètes, a déçu les défenseurs de l’environnement et les représentants de la communauté indigène.

Alors que l’Amazonie brûle encore, sept pays de la région se sont retrouvés, vendredi 6 septembre, dans la ville colombienne de Leticia pour parler coopération régionale. « La bonne volonté ne suffit plus pour sauver la forêt », a rappelé le président péruvien, Martin Vizcarra, en évoquant la nécessité de « mesures drastiques ». Signé à l’issue de la rencontre, le pacte de Leticia pour l’Amazonie prévoit de renforcer la coopération en matière de surveillance par satellite, de lutte contre la déforestation, de prévention des incendies et les échanges de données sur le climat. Mais le texte contient peu de mesures concrètes et les défenseurs de l’environnement avaient du mal, vendredi soir, à cacher leur déception.

Annoncé le 26 août, le sommet a été organisé en moins de quinze jours par le gouvernement colombien. Ses promoteurs entendaient profiter de l’émotion suscitée par la vague d’incendies au Brésil. « Les pays de la région ont beaucoup trop tardé à se réunir, s’indigne la chercheuse brésilienne Beatriz Miranda. Le problème, c’est que les Etats membres, incapables de mettre en œuvre des politiques publiques efficaces, sont en partie responsables de la crise actuelle. » Et de rappeler que le premier traité de coopération amazonienne date de 1978.

Outre le président colombien, Ivan Duque, et le Péruvien Martin Vizcarra, l’Equatorien Lenin Moreno et le Bolivien Evo Morales, étaient présents à Leticia. Le Surinam, le Guyana, le Brésil étaient représentés par des membres du gouvernement. Le Venezuela de Nicolas Maduro – qualifié de dictature par Bogota et Brasilia – n’avait pas été invité. La France non plus.

Craintes que rien ne change                                                            

« Le grand sommet pour l’Amazonie » a duré un peu moins de quatre heures. La rencontre s’est tenue sur le campus verdoyant et retiré de l’université nationale de Leticia. Pas de manifestants donc ni de badauds pour venir perturber les brefs débats. Les Indiens, venus accueillir les chefs d’Etat, étaient là pour le folklore et les photos, et n’ont pas été invités à s’exprimer. « C’est une bonne chose que les gouvernements s’inquiètent enfin de la protection de l’Amazonie, considère Nelly Kuiru, de la Commission nationale de communication indigène. Mais nous avons des raisons de craindre que rien ne va changer ».

Le président brésilien, Jair Bolsonaro, qui avait décliné l’invitation pour raisons de santé, a fait acte de présence par vidéoconférence. Il a réaffirmé ses thèses souverainistes : l’Amazonie appartient aux seuls pays qui la possèdent et qui ont le droit de la défendre comme ils l’entendent. Pas question de laisser la communauté internationale s’en mêler.

A l’autre extrémité de l’échiquier politique, Evo Morales a protesté contre l’exclusion du Venezuela. « La défense de la planète suppose de dépasser nos différends idéologiques », a déclaré le dernier allié de M. Maduro sur le continent. Pour le chef d’Etat bolivien, le système capitaliste et la consommation débridée sont responsables de la crise environnementale. Les gouvernements des pays amazoniens doivent se retrouver à l’occasion du prochain sommet des Nations unies.

Le 07 septembre 2019

Source web Par le monde

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