Décision de retrait de l’Istiqlal du gouvernement Les sept principaux partis réagisse
Hormis Benkirane, les ténors du PJD ne sont pas autorisés à s’exprimer sur le retrait du Parti de l’Istiqlal du gouvernement. Officiellement, rien ne filtre de la réunion du secrétariat général du parti de la lampe tenue lundi soir. L’attente est empreinte pour le MP d’espérance et pour le PPS d’appréhension.
Ce remous politique constitue une épreuve majeure pour Abdelilah Benkirane (à droite). Ph Kartouch
L’échiquier politique est dans l’expectative. La majorité est sur des charbons ardents. Le parti de la Justice et du développement a tenu une réunion de son secrétariat général lundi soir. Jusqu’à l’heure où nous mettions sous presse, rien ne filtrait officiellement. «Seul Benkirane est habilité à se prononcer sur cette question compte tenu de la sensibilité du dossier», précise au Matin un membre de cette instance.
Mais officieusement, le PJD critique le recours à l’article 42 de la Constitution. Le scénario des élections anticipées ne serait pas à l’ordre du jour. On estime également au sein du PJD que la patience est de mise vu que la décision de l’Istiqlal n’a pas été transmise officiellement au chef du gouvernement. Celui-ci préfère, pour le moment, la politique du silence malgré les critiques acerbes des Istiqlaliens à son égard.
Le silence est susceptible de calmer les esprits, d’après Mhamed Grine, membre du conseil de présidence du Parti du progrès et du socialisme : «Pour calmer le jeu, le silence assourdissant permet aux uns et aux autres de réfléchir. Il faut dire que les esprits se sont un peu calmés.» Officiellement, aucune réunion officielle des instances dirigeantes n’a encore eu lieu entre les progressistes pour débattre de la question et analyser l’impact des différents scénarios sur le parti du livre.
Pour le PPS, il s’agit d’attendre avant d’agir
Les camarades de Nabil Benabdellah ne craignent-ils pas de sortir perdants quelle que soit la solution retenue ? Pour le moment, ils attendent que ce soit tranché avant d’agir. Le travail du PPS ne commencera qu’une fois le scénario final sera arrêté.
Certains penchent plutôt pour l’option du remaniement ministériel avec l’Istiqlal pour mettre fin à la crise tout en espérant, non sans appréhension, qu’un tel choix n’aura pas d’incidence sur la position du parti au sein du gouvernement. En tout cas, le nombre des portefeuilles ministériels accordé au PPS ne s’est pas fait au détriment des autres composantes de la majorité, mais c’est le PJD qui a concédé à cette formation progressiste deux départements ministériels supplémentaires. «La participation du PPS dans le gouvernement ne rentre pas dans une logique arithmétique, mais plutôt politique.», tient à relever Mhamed Grine.
Le scénario du remaniement ministériel avec la présence du parti de l’Istiqlal est privilégié par plusieurs membres de la majorité, à condition de sauvegarder les intérêts des uns et des autres. Pour le président du groupe parlementaire de la mouvance à la Chambre des représentants Mohamed Moubdiâ, il serait judicieux d’explorer cette voie. Il estime que les circonstances nécessitent plus qu’un remaniement ministériel portant sur des personnes, mais la conjoncture exige plutôt une reconfiguration de l’architecture gouvernementale.
Il pense que «l’idée d’élargir le gouvernement» devrait être discutée. D’après ce haraki, le Mouvement populaire n’a pas été exigeant lors des tractations pour la formation du gouvernement en 2011. «Nous sommes les grands perdants. Nous avons quatre postes ministériels à égalité avec le PPS alors que nous avons 33 sièges parlementaires à la Chambre des représentants. En outre, la nature des départements ministériels attribuée au MP est à discuter. Seul le ministère de la Jeunesse et des sports représente un atout pour le parti», dit-il. Il estime qu’une réunion entre les quatre composantes de la majorité s’impose pour débattre des derniers développements. Le bureau politique du parti de l’épi devait se réunir hier après-midi pour discuter notamment ce point.
Du côté du parti de l’Istiqlal, on tient à souligner que la décision du Conseil national est maintenue pour le moment.
Une décision fustigée par le camp de Abdelwahed El Fassi qui a multiplié les critiques quant au déroulement de la session de cette instance, lors d’un point de presse tenu lundi. Une position fortement critiquée par bon nombre de militants de l’Istiqlal qui ont dénoncé, dans un communiqué, la position de Abdelwahed El Fassi.
Repères
- Ils sont nombreux à souligner que la solution de compromis s’impose entre les alliés gouvernementaux pour sortir de l’impasse et éviter le recours aux élections anticipées. Celles-ci auront, en effet, un coût très cher sur le plan économique. Et même au niveau politique, il serait judicieux, selon Mhamed Grine, de réussir cette première expérience dans le cadre de la nouvelle Constitution. «Si le PJD réussit, c’est tant mieux, sinon il y aura alternance», dit-il
Publié le : 14 Mai 2013 –
SOURCE WEB Par Jihane Gattioui, LE MATIN
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