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Habitat rural: La nouvelle formule d’El FassiPlans de restructuration des douars et zones d’équipement progressif

Habitat rural: La nouvelle formule d’El FassiPlans de restructuration des douars et zones d’équipement progressif

Plans de restructuration des douars et zones d’équipement progressif

Les crédits affectés aux agences urbaines pour réaliser les conventions au niveau régional

Délimitation de 348 espaces abritant des centres ruraux émergents

L’ancienne formule d’aide architecturale et technique accordée aux habitants des centres ruraux sera révisée en raison de ses limites. La nouvelle version «s’appuie sur une démarche participative et un financement commun avec les conseils de région et le soutien technique de l’Ordre national des architectes et celui des topographes», explique le ministre de l’Habitat, Abdelahed El Fassi (Ph. L’Economiste)

C'est une nouvelle vision de l'aménagement du territoire qu'a défendue le ministre de l’Habitat devant la Commission de l’Intérieur et des collectivités territoriales de la Chambre des représentants. Cette dernière l'a convoqué pour s’expliquer sur les contraintes de l’urbanisme dans le monde rural.

Si Abdelahed El Fassi a reconnu avoir signé des conventions avec des présidents de régions, il a néanmoins fait part de sa déception face à l’attitude de certains responsables des collectivités territoriales obnubilés par l’obtention de financements. Ces derniers prétendent être les seuls à connaître les besoins et les attentes. Et à ce titre, ils savent comment redistribuer ces fonds.

Le ministre ne partage pas cet avis. Il répète à qui veut l’entendre que son département n’était pas un bailleur de fonds. Ses moyens, limités, sont puisés dans le Fonds de solidarité d’habitat, alimenté notamment par une taxe sur les ventes de ciment.

«L’utilisation de cet argent doit avoir un effet plus important sur le développement économique et social», dit-il devant les députés. Surtout que dans le schéma arrêté par le ministre, «la volonté d’attirer d’autres partenaires pour que les investissements publics produisent plus d’effets sur le développement».

Selon le ministre, l’ancienne formule d’aide architecturale et technique accordée aux habitants des centres ruraux sera révisée en raison de ses limites. C’est pour cette raison qu’une nouvelle version a été mise en place. Elle se base sur l’élargissement de l’offre présentée  concernant l’intervention gratuite des architectes. Elle comprend aussi des plans pour la restructuration des douars et pour les zones d’équipement progressif.

A cela s’ajoutent les documents d’urbanisme et les études relatives à l’aspect préventif et d’anticipation. Il s’agit particulièrement d’éviter les risques liés aux tremblements de terre, aux inondations et aux éboulements de terrains. L’idée est aussi d’étendre la base des bénéficiaires du programme pour comprendre les espaces ruraux couverts par les documents d’urbanisme homologués.

«Cette nouvelle version s’appuie sur une démarche participative et un financement commun avec les conseils de région et le soutien technique de l’Ordre national des architectes et celui des topographes», a indiqué le ministre. Ce dernier a rappelé la signature récente de 5 conventions-cadres pour la mise en œuvre du programme au niveau régional. Il s’agit des régions de Fès-Meknès, Khénifra-Béni Mellal, Souss-Massa, Drâa Tafilalt et Dakhla Oued Eddahab. Toutefois, le ministre est catégorique sur la mise en œuvre de ces accords: les crédits seront affectés aux agences urbaines et non aux conseils régionaux.

Il est à signaler que les parlementaires ont pris l’habitude de malmener le ministre de tutelle sur le blocage des demandes des familles qui souhaitent construire ou agrandir la maison dans le monde rural. Cette fois-ci, Abdelahed El Fassi est venu avec des statistiques qui démontrent le contraire.

Ainsi, 82,7% des constructions autorisées concernent l’habitat individuel, loin devant les projets agricoles (5,2%) et industriels (2,7%). Globalement, sur les demandes d’autorisation de construire, 71% des dossiers ont été validés en 2018. Les dossiers ayant reçu le permis de construire sur une surface de moins de 1 hectare sont au nombre de 26.448. Pour celles supérieures à 1 ha, les autorités locales ont validé 5.961 dossiers. Sur le plan de la répartition géographique, c’est la région de Marrakech-Safi qui est arrivée en tête, avec 6.606 dossiers validés pour une surface de moins de 1 ha.

Le ministre a également annoncé la délimitation préliminaire des espaces abritant les centres ruraux émergents. Ainsi, il a fixé à 348 les espaces territoriaux répondant aux critères arrêtés. Ces espaces sont classés selon 5 grandes catégories en vigueur dans le monde rural.

Cela va des espaces ruraux pauvres à faible densité de population, à ceux des périphéries des grands axes de développement, en passant par les montagnes souffrant de l’exode rural et des espaces sahraouis. La répartition géographique fait apparaître que la plupart des provinces comptent des centres émergents.

    Incitations

    Le logement social dans le monde rural n’est pas en reste. L’une des dispositions de la loi de finances en vigueur a consisté à réduire le nombre de logements de 500 à 100 pour pouvoir bénéficier des avantages fiscaux dans le cadre de conventions signées entre les promoteurs et  l’Etat. «Nous avons allégé les conditions en vue d’inciter les promoteurs à aller vers les centres ruraux émergents», a martelé Abdelahed El Fassi. Ainsi, pour que le promoteur puisse bénéficier de ces incitations, il est tenu de construire au moins 100 logements sur une période de 5 ans, selon un cahier des charges répondant aux spécificités locales. «Il s’agit aussi de veiller à ne pas construire dans nos campagnes des immeubles à 4 ou 5 étages», note-t-il. Evidemment, le prix des logements sociaux dans le monde rural sera identique à celui pratiqué dans les villes (250.000 DH). Idem pour la surface située entre 50 et 80 mètres carrés. Une circulaire a été diffusée le 14 mars dernier aux agences urbaines pour élaborer les cahiers des charges locaux, en conformité avec les spécificités régionales et les diversités naturelles  dans le monde rural, a ajouté le ministre.

Le 17/06/2019

Source web Par L’économiste

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