Benkirane au Parlement Aucune augmentation des prix des produits de base en vue
Interpellé lundi par les députés sur la hausse du coût de la vie, le chef du gouvernement se veut rassurant. L’indice des prix a augmenté de seulement 1,3% en 2012, selon lui, malgré la conjoncture difficile. Le chef du gouvernement a rejeté les accusations ayant trait à l’érosion du pouvoir d’achat des citoyens. Le chef du gouvernement ne partage pas l’avis des parlementaires concernant le renchérissement du coût de la vie. Alors que les députés aussi bien de l’opposition que de la majorité ont tiré la sonnette d’alarme quant à l’érosion du pouvoir d’achat des citoyens à cause de l’augmentation des prix des produits alimentaires et des services, Benkirane a tenu à tempérer la situation. Il a souligné que quelques produits seulement avaient connu une hausse en 2012 notamment les tomates et les produits avicoles à cause des perturbations climatiques et de la hausse des prix des aliments de bétail sur le marché international. Il a pointé du doigt les rumeurs qui ont récemment circulé sur l’augmentation des prix des matières subventionnées dans le cadre de la compensation. Pour lui, «certaines parties» cherchent à semer la zizanie en colportant de fausses informations. «Comment les Marocains peuvent-ils croire à de telles rumeurs ? Les prix des produits de base comme le gaz butane, le sucre, l’huile, la farine et le pain sont restés inchangés. Les prix d’autres produits notamment les oignons, les pommes de terre et les fruits ont même baissé», a-t-il martelé. Tout au long de son intervention, Benkirane a tenu à rassurer l’Opinion publique en brandissant certains arguments notamment l’indice des prix qui a augmenté de «seulement» 1,3% par rapport à 2011. Et ce, «malgré une année 2012 extrêmement difficile tant sur le plan national qu’international». Il n’a pas manqué de rappeler les mesures prises par l’équipe gouvernementale pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens : la mise en œuvre des engagements du dialogue social, le lancement du RAMED, le maintien de la caisse de compensation, la création de plus de 55 000 postes budgétaires malgré la crise financière, la hausse des pensions minimales de retraite à 1000 dirhams, la revalorisation des bourses des étudiants (500 millions de dirhams), la subvention du blé tendre et dur… Pour Benkirane, le gouvernement n’a ménagé aucun effort pour éviter la hausse du coût de la vie. «Si rien n’était fait, les prix auraient pu atteindre des niveaux records en raison des conditions climatiques et de la conjoncture économique internationale, notamment les fluctuations du cours du dollar. La variation du dollar de 10 centimes par rapport au dirham en 2012 a coûté à la caisse de compensation quelque 4 milliards de dirhams», a-t-il relevé. Le chef du gouvernement a rejeté les accusations ayant trait à l’effritement du pouvoir d’achat des citoyens. Les efforts «exceptionnels» déployés par le gouvernement pour assurer la stabilité des prix et développer les revenus des familles marocaines ont permis, selon lui, non seulement de préserver le pouvoir d’achat, mais aussi de l’améliorer et de l’augmenter. En témoignent, d’après lui, bon nombre d’indicateurs notamment la hausse des crédits à la consommation et des recettes de l’IR ainsi que l’augmentation de la masse salariale de 8,2%. Mais les explications du chef du gouvernement ne semblent pas avoir convaincu les députés de l’opposition. «On n’a pas besoin d’enquête ou d’indicateurs pour mesurer le coût de la vie qui ne cesse de grimper. La réalité des prix parle d’elle-même», souligne un parlementaire. L’opposition accuse le gouvernement de manquer de vision économique claire pour faire face aux défis sociaux. Le chef du groupe parlementaire de l’Union constitutionnelle Chaoui Belassel estime qu’il faut élaborer une vision à moyen et long terme : «la solution réside dans la création de la richesse, l’encouragement des investissements, la création de l’emploi, la généralisation de la protection sociale…» La caisse de compensation Les députés ont saisi l’occasion de la séance consacrée à la politique générale pour appeler encore une fois le gouvernement à une «réforme concertée» de la caisse de compensation. Le dossier est de la plus haute importance et nécessite, selon eux, une approche participative loin des surenchères politiciennes. Ils estiment que la solution devra être plutôt politique que technique. En attendant la réforme tant escomptée, le gouvernement rassure en soulignant qu’il ne compte pas appliquer dans l’immédiat la vérité des prix. Repères • Les députés mettent en garde le gouvernement contre les effets de la hausse du coût de la vie. • Benkirane estime que les efforts du gouvernement ont permis de préserver • le pouvoir d’achat et même de l’améliorer. • L’opposition n’est pas convaincue des réponses avancées par le chef du gouvernement. Publié le : 12 Février 2013 – SOURCE WEB Par J.G. , LE MATIN