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Démocratie participative : Le temps de l’apprentissage

Démocratie participative : Le temps de l’apprentissage

Une rencontre organisée à Larache par l’Espace associatif, Oxfam et le Mouvement pour la paix

Réussir le challenge  de la démocratie participative au Maroc demande du temps, de la volonté et de l’engagement de la part des différents intervenants. Il y a lieu de respecter ainsi la logique du processus où l’apprentissage et la formation nécessitent du temps. C’est en gros la conclusion majeure qui s’est dégagée de la rencontre tenue récemment à Larache. Plus de trente instances de parité, de l’égalité des chances et de l’approche genre appartenant à trois provinces, à savoir Larache, Oujda et El Hoceima se sont, en effet, donné rendez-vous dans le cadre du projet relatif au «Soutien du processus de participation démocratique au Maroc» pour faire le point sur leurs différentes expériences et procéder ainsi à l’échange et à la confrontation des nombreux résultats obtenus.

Initié par l’Espace associatif, Oxfam, le Mouvement pour la paix (MPDL), ce projet a assuré aux différentes instances susmentionnées une formation de base, mais aussi un accompagnement pour leur permettre  d’honorer les engagements pris dans le cadre de cette participation démocratique citoyenne. Bien évidemment, le débat a fait état d’un bilan mitigé, dans la mesure où certaines expériences et pratiques sont déjà avancées et creusent bon an mal an leur bonhomme de chemin par la présentation d’avis consultatifs, alors que d’autres restent à la traîne et nécessitent un rebond de qualité, pour rejoindre le peloton de tête.

« Nous accompagnons ces instances composées de bénévoles dans leurs parcours, afin qu’ils puissent assimiler aussi bien les lois régissant cette action relevant de la participation démocratique garantie par la Constitution de 2011, que les techniques utilisées pour accomplir leurs tâches », a confié Ghazi Abdelouahed, coordinateur national de ce projet et financé par l’Agence espagnole pour la coopération internationale et de développement (AECID). Selon lui, il s’agit d’une première expérience et que les membres actuels de ces instances ont le droit à l’erreur puisqu’ils doivent effectuer leurs tâches dans un sens de graduation et d’apprentissage.

Toutefois, les participants à cette rencontre qui s’est étalée sur deux jours, appellent les conseils à  respecter leurs actions et leurs contributions, afin qu’il y ait une complémentarité au niveau des rôles et une coopération dans les actions, le tout pour une bonne gestion de la chose publique où toutes les parties assument leurs responsabilités respectives.

Mais pour cela, il y a lieu, soulignent les participants, d’aider ces instances à s’approprier les moyens et logistiques essentiels pour s’acquitter de leurs fonctions tels qu’un local, un budget annuel propre, des archives, du matériel, ainsi qu’un secrétariat permanent, pour structurer et organiser leur travail. Ceci dit, les participants appellent également leurs homologues dans ces instances à assumer leurs responsabilités en se présentant activement aux travaux et sessions des instances et à diversifier leurs avis consultatifs de telle sorte à ne pas se disputer les rôles des collectivités locales et à les aider, au contraire, à respecter la présence des termes du genre social, de la parité et de l’égalité des chances dans leurs programmes et projets d’avenir.

Sur le plan de la loi organique, l’Espace associatif a été interpellé par les participants pour qu’il prenne en considération leurs doléances, à savoir mener un plaidoyer à l’échelle nationale, pour modifier la loi organique relative aux collectivités territoriales, pour y insérer une disposition leur notifiant la nécessité de mettre un budget et des ressources humaines et matérielles à la disposition des instances, pour qu’elles assument leurs responsabilités. Dans la même optique, les présidents des collectivités ont été appelés à revoir le nombre des membres des instances, dans le sens de le réduire et assurer par là une efficience dans leurs actions. Enfin, les participants, et après une évaluation détaillée des résultats de cette nouvelle expérience, ont demandé aux associations locales de présenter pour la candidature des instances des éléments ayant accumulé des expériences en matière de gestion, du genre, d’égalité, afin de garantir une productivité qualitative.

Le 25 novembre 2018

Source Web Par Libération

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