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La Banque mondiale met au point un nouvel indice du capital humain Mesurer les pertes de productivité économique subies par les pays qui sous-investissent dans leur population

La Banque mondiale met au point un nouvel indice du capital humain Mesurer les pertes de productivité économique subies par les pays qui sous-investissent dans leur population

Le capital humain, à savoir l'ensemble des connaissances, des compétences et des conditions de santé que les personnes acquièrent au cours de leur vie, est un des facteurs essentiels à l’origine de la croissance économique soutenue et de la réduction de la pauvreté observées dans beaucoup de pays au cours du XXe siècle, a indiqué la Banque Mondiale.

Pour s’en convaincre, l’institution internationale a mis au point récemment un nouvel indice du capital humain qui permet de mesurer les pertes de productivité économique subies par les pays qui sous-investissent dans leur population, explique-t-elle.

Selon l’institution de Bretton Woods, les travaux de recherche qu’elle a récemment publiés « fournissent aux responsables publics une preuve incontestable des effets bénéfiques durables que peut apporter une amélioration de la santé et de l'éducation des enfants sur le revenu des populations et des pays».

En effet, le nouvel indice du capital humain «montre que 56% des enfants nés aujourd'hui dans le monde seront privés de plus de la moitié de leurs revenus potentiels à l’âge adulte parce que les Etats ne font pas les investissements nécessaires pour produire une population éduquée, résiliente et bien portante, prête pour le monde du travail de demain».

Autrement dit, si les pays agissent maintenant, les enfants nés aujourd'hui pourraient être en meilleure santé, plus riches et plus productifs à l’âge adulte, soutient la BM.

Dans un communiqué, l’institution rappelle que l’indice du capital humain mesure le niveau de capital humain qu’un enfant né aujourd’hui est susceptible d’atteindre d’ici ses 18 ans, compte tenu des services de santé et d'éducation dans son pays.

D’après la Banque mondiale, «il mesure la distance qui sépare un pays d’une situation optimale de scolarisation et de santé». Une mesure intègre trois facteurs.

Il s’agit de la «Survie» (un enfant né aujourd’hui atteindra-t-il l’âge d’aller à l’école ?), de la «Scolarité» (quelle sera la durée de sa scolarité et quels seront ses acquis ?) et de la «Santé» (cet enfant sortira-t-il du système scolaire en bonne santé, prêt à poursuivre ses études ou à entrer sur le marché du travail à l'âge adulte ?).

«Le nouvel indice fait partie intégrante d’une vaste initiative du Groupe de la Banque mondiale qui reconnaît le rôle du capital humain comme moteur de la croissance inclusive», souligne la Banque Mondiale soulignant qu’outre celui-ci, le «Projet sur le capital humain» comprend un programme de renforcement de la recherche et des évaluations, ainsi qu'une aide pour aider les pays à accélérer leurs progrès.

Seul capital des personnes les plus pauvres, le capital humain «c'est un des facteurs essentiels d'une croissance économique durable et inclusive. Pourtant, les investissements dans la santé et l'éducation n'ont pas reçu l'attention qu'ils méritent», estime le président du Groupe de la BM, Jim Yong Kim.

Il explique que «cet indice établit un lien direct entre l’amélioration de la santé et l'éducation des populations, la productivité et la croissance économique. J’espère qu’il encouragera les pays à prendre des mesures urgentes et à investir plus et mieux dans leur population».

Ainsi, estime-t-il, «tous les pays, peu importe leurs niveaux de revenus, doivent développer leur capital humain pour pouvoir soutenir la concurrence dans l'économie du futur».

D’après le communiqué de la BM, 28 pays dans l’ensemble du monde et diverses catégories de revenu ont fait part de leur intérêt à participer au projet et ont déjà désigné des points focaux nationaux au sein de leurs administrations publiques pour collaborer avec le Groupe de la Banque mondiale.

Outre le Maroc, on compte l'Arabie saoudite, l'Arménie, le Bhoutan, le Costa Rica, l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Ethiopie, la Géorgie, l'Indonésie, l'Irak, la Jordanie, le Kenya, le Koweït, le Lesotho, le Liban, le Malawi, l'Ouzbékistan, le Pakistan, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Pérou, les Philippines, la Pologne, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, la Tunisie et l’Ukraine.

Le 12/10/2018

Source web par: libération

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