2e Assises de l'énergie
Le Maroc renforce sa position dans la production propre En vedette, la première expérience d'exportation de l'énergie solaire. Publié le : 29.05.2011 | 13h56 C'est demain mardi 31 mai qu'auront lieu à Oujda les 2e Assises de l'énergie, organisées par le ministère de l'Energie. Deux ans après la première édition qui s'est tenu en mars 2009 à Rabat, le temps est venu pour un nouvel arrêt sur image consacré aux évolutions constatées depuis lors. Le choix de la capitale de l'Oriental n'est pas anodin. En 2009, le coup d'envoi a été donné pour la construction d'une technopole dont la vocation est de fabriquer des équipements dédiés aux énergies renouvelables. A l'époque, l'objectif était de développer une offre Maroc spécifique aux activités liées au solaire, à l'éolien et à l'efficacité énergétique. Historiquement parlant, la région de l'Oriental s'érige en pôle énergétique avec un savoir-faire lié aux mines, notamment de Jerrada ainsi que la centrale thermo-solaire d'Aïn Ben Mathar. Aujourd'hui, cette agora dont le thème est «les énergies vertes, un élan pour le Maroc» tentera de jeter toute la lumière sur la stratégie énergétique du Maroc. Il s'agit d'en dresser l'état d'avancement et de définir les prochaines étapes de sa mise en œuvre. Pour rappel, la stratégie énergétique nationale se projette dans l'horizon 2030. Il s'agit d'une période moyennement longue pour avoir de la visibilité dont le manque représentait le principal écueil pour le développement de la filière. A l'horizon 2030, les énergies renouvelables devront permettre une économie en énergie fossile de 2,6 Mtep/an (tonne équivalent pétrole) et contribuer à la création de 25 000 emplois. Bien avant cette échéance, l'on ambitionne qu'en 2020, 42% de la capacité de production électrique installée du Maroc serait d'origine renouvelable. Cette propension pour les énergies propres qui va crescendo n'est pas un simple choix, mais une nécessité Si durant des décennies, le pétrole de l'Orient fait tourner les turbines des économies mondiales, c'est aujourd'hui autour des pays de l'Afrique et principalement du Maghreb de donner le ton pour l'avenir. Au World Economic Forum (WEF) sur la région MENA, qui s'est tenu en octobre 2010 à Marrakech, la question énergétique a pratiquement accaparé les débats. Le Maroc y a été donné en exemple dans la région, mais également dans le monde aussi pour son lancement du mégaprojet solaire doté d'un budget de 9MM$. C'est un signal fort qui consacre l'engagement du Royaume dans la voie de l'avenir où l'énergie propre est appelée à jouer un rôle majeur. C'est également un positionnement stratégique vis-à-vis des investisseurs étrangers et des accords de partenariats Le résultat ne s'est pas fait attendre. Pas plus tard que mercredi 11 mai à Monaco, Eric Besson, ministre français chargé de l'Industrie, de l'énergie et de l'économie numérique, a annoncé que le Maroc exportera à la France de l'électricité solaire dès l'automne 2011. Raison d'en être fier, il s'agit de la première expérimentation de transport de cette énergie du sud vers le nord de la Méditerranée. Sur ce créneau, le Maroc ne cesse de consolider sa pole-position notamment en étant présent dans les instances qui en constituent le véhicule.Dans cette veine, Besson a proposé la conclusion d'un «Pacte énergétique euro-méditerranéen», qui devait être officiellement soumis le 20 mai au secrétariat général de l'UPM. Un poste qui vient d'être occupé par le diplomate marocain Youssef Amrani qui est également secrétaire général du ministère des Affaires étrangère Peut-on désormais parler de diplomatie énergétique dans le sens où le Maroc devient plus qu'un partenaire de l'UE via le statut avancé, mais pratiquement un acteur dans la construction de l'espace méditerranéen ? Bien évidement l'énergie étant devenu un sujet majeur dans les relations Nord-Sud, il est aujourd'hui plus que jamais besoin d'améliorer son positionnement dans ce domaine. D'autant plus que le mégaprojet Desertec offre des opportunités énormes puisqu'il vise la mise en place d'un vaste réseau d'installations éoliennes et solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, devant produire à terme jusqu'à 15% de l'électricité consommée en Europe. L'ambition étant d'atteindre les objectifs climatiques et énergétiques européens par la réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre et l'augmentation de 20% des économies d'énergie d'ici 2020. Hub énergétique La stratégie énergétique marocaine se veut plus intégrante qu'une simple mise en réseau de projets d'appoint. Elle vise à moyen terme la mise en place d'une industrie locale, englobant toute la logistique en vue de pallier la cherté de l'énergie solaire. Dans ce cas de figure, l'énergie est appelée à devenir une compétence partagée dans la région méditerranéenne, avec toutefois l'obligation d'un changement des paramètres de partenariat entre le Nord et le Sud. Aujourd'hui, le Maroc est en position de devenir un hub énergétique. Il en donne le ton via des programmes qui cherchent la pérennisation des nouveaux modèles de développement d'une énergie propre. En effet, les projets intégrés d'énergie solaire et éolienne, lancés respectivement le 2 novembre 2009 et le 28 juin 2010 illustrent la priorité accordée au développement des énergies vertes. Repères Electricité propre Desertec vise la production à terme jusqu'à 15% de l'électricité consommée en Europe. En 2030, les énergies renouvelables devront permettre au Maroc une économie en énergie fossile de 2,6 Mtep/an. En 2020, 42% de la capacité de production électrique installée du Maroc sera d'origine renouvelable. SOURCE WEB Par Mostafa Bentak | LE MATIN