TOURISME INTERNE LA TUTELLE RATISSE PLUS LARGE LAHCEN HADDAD AU CLUB DE L’ECONOMISTE
UNE OFFRE SUR MESURE POUR LES COUCHES DEFAVORISEES! KOUNOUZ BILADI: BIENTOT UNE NOUVELLE VERSION LA STATION D’IMI OUADDAR ET LA 1E TRANCHE DE MEHDIA POUR 2013 Quelque 8 stations Biladi sont prévues, mais le nombre pourrait monter à 10. Actuellement, seule la station d’Ifrane est opérationnelle. Celle d’Imi Ouaddar le sera fin 2013. Pour certaines, l’on n’a même pas encore identifié le site exact, ni le montant de l’investissement. Le ministère prévoit également le lancement de «Clubs Biladi», un peu plus haut de gamme, avec des prix allant de 400 à 700 DH, contre 100 à 500 DH pour les stations LES touristes nationaux, longtemps négligés même s’ils frisent les 30% des nuitées dans les hôtels, ne seront plus en reste de la stratégie touristique. La Vision 2020 prévoit de tripler le nombre de voyageurs au terme des huit prochaines années, et tout sera fait pour accélérer les différents chantiers, selon le ministre du Tourisme Lahcen Haddad, reçu au Club de L’Economiste. Concernant le plan Kounouz Biladi qui a eu du mal à prendre ces dernières années, une nouvelle version est en cours d’étude. Tutelle et professionnels du tourisme devraient bientôt se réunir pour en discuter. La dernière campagne a été marquée par le lancement d’un site électronique de réservation contenant près de 200 offres, ainsi que par la participation des agences de voyages, pour la première fois depuis 6 ans. Mais le programme n’a pas vraiment produit les résultats escomptés, selon les professionnels. Pour sa part, Lahcen Haddad estime que l’opération a été, malgré tout, «réussie». Actuellement, l’on parie sur la mise en place de quelque 3 zones de vacances afin de permettre aux hôteliers de travailler toute l’année. L’accord de principe du ministre de l’Education nationale, Mohamed Louafa, serait acquis, mais encore faut-il convaincre toutes les parties prenantes, notamment les syndicats. L’on mettra également le turbo sur les huit stations du plan Biladi. L’objectif étant d’offrir aux nationaux du balnéaire avec des produits diversifiés (résidentiel, apparts-hôtels, camping,…), et surtout à prix réduit. Les tarifs varient entre 100 et 500 DH la nuitée. Actuellement, seule la très prisée station d’Ifrane est opérationnelle. Celle de Imi Ouaddar (Agadir) sera finalisée d’ici fin 2013. La 3e station Biladi à voir le jour sera celle de Mehdia (Kénitra). Les travaux commenceront incessamment, selon Haddad. L’aquaparc et le camping seront prêts d’ici l’été. Quelque 5 autres sites sont programmés (voir la carte ci-contre). Des «clubs» Biladi sont également prévus. Formés essentiellement de chalets, ils s’adresseront à une clientèle un peu plus haut de gamme. Les prix varieront entre 400 et 700 DH. Trois premières régions ont été identifiées, à savoir Moulay Bousselhame (Kénitra), Azilal et Chaouen. L’on réfléchit, en outre, à une formule pour les couches défavorisées, à travers la création de sites dans des destinations populaires, telles que Moulay Yacoub, Sidi Harazem ou encore Ras El Ma. L’offre pourrait capter les voyageurs ayant de petits budgets et qui se déplacent pour des moussems ou encore pour visiter des sanctuaires. Et ce n’est pas tout, le ministère du Tourisme prépare aussi un nouveau programme baptisé «Mdinti», à l’intention, à la fois, des touristes nationaux et étrangers. Un projet structurant sur lequel travaillent également les ministères de l’Habitat, de l’Intérieur et de la Culture, et qui vise à revaloriser les médinas dans près de 31 villes. Tout un dispositif qui nécessitera la mise à niveau des infrastructures urbaines et la diversification de l’offre en matière de restauration, hébergement, animation, … Le budget qui sera alloué aux «Médinas touristiques» est en cours de finalisation. Tour-opérateurs: En quête de champions nationaux Lahcen Haddad est sur tous les fronts. Le ministre planche également avec ses équipes sur l’émergence de Tours-opérateurs nationaux, à même de composer et de distribuer des packages alléchants, y compris pour les touristes nationaux. «Auparavant, nous n’étions pas assez matures pour entreprendre ce genre de projet. Une étude est en cours sur le sujet. Elle sera partagée avec les professionnels d’ici fin 2013», annonce Haddad. Mais encore faut-il développer une taille critique en termes de capacités litières. «L’offre balnéaire n’est pas encore suffisante. Nous sommes à 40.000 lits aujourd’hui, or, il faudrait entre 100.000 et 120.000 lits pour développer le tour operating», précise Haddad. Toutefois, le balnéaire ne devrait pas dépasser, à terme, 35% de l’offre Maroc. «Nous tenons à être d’abord une destination culturelle. Cela nous permettra d’être moins dépendants des fluctuations conjoncturelles du marché, comme c’est le cas de la Tunisie qui a beaucoup souffert de la crise», insiste le ministre. La liste des chantiers est encore longue. Le département du Tourisme planche également sur l’amélioration de tous les indicateurs qui portent préjudice à l’image de la destination Maroc. A commencer par l’accueil à l’aéroport ou quelque 7 intervenants entrent en jeu (Police, Douane, taxis,…). Une charte de l’accueil à l’aéroport est en cours d’élaboration avec l’ONDA. L’on veillera aussi à faire jouer la concurrence en vue de pousser les taxis à se mettre à niveau et à revoir leurs politiques de prix. Le ministère travaille aussi sur la labellisation des bazars. Autre maillon de la chaîne: les guides touristiques, une loi encadrant le métier a vu le jour, les décrets d’application sont en cours d’adoption. Après une période de transition, les faux guides, épinglés par la police touristique seront sanctionnés. Avec les villes, la collaboration porte plus sur l’amélioration de la qualité du mobilier urbain, l’hygiène, les signalisations, … Sur le registre RH, les écoles de tourisme seront repositionnées afin de répondre aux besoins de chaque territoire, dans le cadre de partenariats public-privé. Les professionnels, de leur côté, devront offrir des avantages plus alléchants afin d’attirer plus de compétences. Haddad insiste sur les «4 Q» : Qualité de l’accueil, qualité de l’hébergement, qualité des RH et qualité des villes. Selon lui, il s’agit là du mix gagnant. La traque à l’informel IL existe deux types d’offres informelles: Les établissements non classés (hôtels et ryads) ne disposant pas d’une autorisation d’exploitation du ministère du Tourisme, et les logements de particuliers. Si les premiers, estimés à 20.000 lits, sont plus ou moins faciles à appréhender, les seconds échappent à tout contrôle. D’autant plus qu’il n’y a pas de loi spécifique à la gestion de l’immobilier privé. Toutefois, pour Marrakech, le ministère a démarré une étude sur Internet permettant de faire l’inventaire des appartenant offerts en location. Un benchmark avec la France et l’Espagne a aussi été lancé. La réflexion est également en cours concernant l’hébergement chez l’habitant. «Il faudra trouver une formule pas trop pénalisante sur le plan fiscal pour les familles qui en tirent leur revenu, afin de les encourager à rentrer dans le circuit formel», insiste Haddad. SOURCE WEB Par Ahlam NAZIH L’ECONMISTE.