Révolution égyptienne Affrontements au Caire entre policiers et manifestants
«J'invite le peuple égyptien à célébrer l'anniversaire de la révolution de manière pacifique et civilisée», a déclaré Morsi dans un discours à l'occasion de la commémoration de la naissance du Prophète de l'islam. Des affrontements ont éclaté au centre Caire entre les forces de l'ordre et des manifestants à la veille du deuxième anniversaire de la révolution, qui a chassé le président Hosni Moubarak du pouvoir. (Photo : AFP) Des affrontements ont éclaté au centre Caire entre les forces de l'ordre et des manifestants à la veille du deuxième anniversaire de la révolution, qui a chassé le président Hosni Moubarak du pouvoir. Après des tentatives de démolir un mur de blocs en béton érigé devant le Conseil de la Choura (près la place Tahrir), la police a tiré des gaz lacrymogène pour contrôler des dizaines de manifestants lançant des pierres et des cocktails Molotov. Des murs ont été érigés l'an dernier dans certaines rues proches de la place Tahrir, près de laquelle se trouvent de nombreux bâtiments du gouvernement et des services de sécurité, après une série d'affrontements avec des manifestants. Les manifestants scandaient des slogans appelant à davantage de libertés et dénonçant la politique des Frères musulmans et leur ingérence dans la vie politique. Le ministère égyptien de l'Intérieur avait annoncé un plan sécuritaire et l'état d'alerte à son niveau maximum pour prévenir d'éventuels actes de violence étant donné que la célébration de cet anniversaire coïncide avec l'annonce du verdict dans l'affaire du massacre du stade de Port-Saïd prévue le 26 janvier et en raison de la crise politique que vit le pays. Le Front du salut national (FSN), une coalition des principaux mouvements d'opposition, a appelé les Egyptiens à des manifestations massives vendredi prochain, journée qui coïncide avec le deuxième anniversaire de la révolution. Selon le FSN, cette manifestation, initiée sous le signe «Pour la récupération de la révolution et la défense de ses objectifs», intervient pour réclamer l'élaboration d'une constitution représentative de tous les Egyptiens et un mode de gouvernance démocratique au sein d'un Etat civil. Dans un communiqué, le Front, présidé par le prix Nobel de la paix et ancien directeur général de l'agence internationale de l'énergie atomique, Mohamed El Bardei, a appelé aussi à poursuivre en justice les responsables du meurtre de manifestants lors de la révolution du 25 janvier 2011. Tout en déplorant «l'incapacité du régime» et ses «erreurs» qui ont «conduit à une détérioration de l'économie et de la situation sécuritaire dans le pays, ainsi qu'à l'aggravation des souffrances de millions d'Egyptiens», le FSN souligne l'impératif de barrer la route aux tentatives visant l'«islamisation de l'Etat». Morsi appelle à des célébrations pacifiques Le président Mohamed Morsi a appelé jeudi soir les Egyptiens à célébrer «de manière pacifique et civilisée» le deuxième anniversaire de la révolte populaire qui a renversé Hosni Moubarak, alors que des heurts ont eu lieu au Caire entre manifestants et forces de l'ordre. Ces propos interviennent alors que la police a fait usage dans la journée de gaz lacrymogènes pour tenter de disperser des manifestants non loin de la place Tahrir au Caire, selon un journaliste de l'AFP sur place. Des dizaines de jeunes Egyptiens tentaient de démonter un mur de blocs de béton bloquant une rue menant à la place emblématique du soulèvement de janvier-février 2011 dans le but, selon l'un d'eux, de permettre aux manifestants de circuler librement le lendemain. Des murs ont été érigés l'an dernier dans certaines rues proches de la place Tahrir, près de laquelle se trouvent de nombreux bâtiments du gouvernement et des services de sécurité, après une série d'affrontements avec des manifestants. «A bas (le président islamiste) Mohamed Morsi! A bas le pouvoir du Guide» suprême des Frères musulmans, dont le chef de l'Etat est issu, scandaient les protestataires. Certains ont lancé des pierres sur les policiers anti-émeutes rassemblés à quelques dizaines de mètres de là, qui ont à leur tour fait usage de grenades de gaz lacrymogène. Cinq policiers ont été blessés «au visage et à diverses parties du corps, par des balles» utilisées pour les fusils de chasse et tirées par les manifestants, a affirmé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. «Les appareils de sécurité agissent toujours face à ce genre d'atteinte avec la plus grande maîtrise de soi» a ajouté le ministère, appelant les manifestants «à éviter les frictions avec les forces» de l'ordre et à ne pas «s'attaquer aux barrières de sécurité dont l'objectif est de sécuriser les bâtiments publics et privés». L'Egypte se prépare à de nouvelles manifestations vendredi à l'occasion du deuxième anniversaire du début du soulèvement populaire qui contraignit Hosni Moubarak à la démission début 2011, à l'appel de l'opposition et de groupes ayant participé à la Révolution du 25-Janvier. Publié le : 25.01.2013 - 10h51 – SOURCE WEB Par MAP-AFP