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L’hôpital de Tan Tan une grande structure et une triste réalité

L’hôpital de Tan Tan   une grande structure et une triste réalité

Un médecin de permanence injoignable et une absence de chirurgiens Ce n’est un secret pour personne que le ministère de la Santé est l’un des départements qui ont le plus besoin de restructuration. C’est le cas de l’hôpital Hassan II de Tan Tan que d’aucuns qualifient de mouroir par excellence du Royaume. Cette triste réalité, un acteur syndicaliste de la ville l’a vécue en y amenant d’urgence, son épouse sur le point d’accoucher. Sur place, notre syndicaliste eut la désagréable surprise de constater l’absence du médecin de garde. Il s’adressa, alors au délégué provincial, patron de tous les médecins. Lequel lui répondit que le médecin en question avait éteint son téléphone et qu’elle était injoignable. Au moment de sa venue au monde, le bébé était mal positionné, ce qui nécessitait une intervention que ne pouvaient pratiquer les deux infirmières devenues sages-femmes par la force des choses. Face à cette situation dramatique, la femme en couches dut attendre 15 heures avant que la doctoresse ne montrât le bout du nez. La conscience professionnelle, le serment d’Hippocrate, l’aide à personne en danger, tout cela n’avait pas pu l’empêcher d’éteindre son téléphone pour ne pas être dérangée. Imperturbable, elle prit même la route, le lendemain de ce drame, pour fuir la ville où c’est une kinésithérapeute qui s’est occupée de faire accoucher la maman en l’absence du médecin de permanence. Le cas de cette femme n’est pas exceptionnel à l’hôpital Hassan II où des dizaines de malades attendent le retour de l’unique chirurgien qui, après avoir travaillé 15 jours, 24 sur 24 est parti pour 15 jours de récupération. 15 jours durant lesquels, il n’y avait pas de chirurgien dans cet hôpital. Comment peut-on imaginer cela? C’est pourtant l’amère réalité à laquelle les habitants de Tan Tan se sont habitués depuis belle lurette. Mardi 22 Janvier 2013 SOURCE WEB Par Ahmadou El-Katab Libération