TOURISME LES OPÉRATEURS INQUIETS
L’ETAT INVITÉ À REVOIR SON CONTRAT-PROGRAMME AVEC LA RAM L’OBJECTIF EST D’AUGMENTER LES DESSERTES AÉRIENNES RÉGIONALISATION DES VACANCES, CHÈQUES CADEAUX,… Deux ans après son lancement, la Vision 2020 du tourisme est à la croisée des chemins. Zones touristiques inachevées, manque d’animation, transport aérien déficient… Le constat, dressé par la Fédération nationale du tourisme (FNT), est sans appel. Pour son président Ali Ghannam, le retard pris dans la réalisation des objectifs de la Vision est principalement lié au changement politique que le Royaume a connu, notamment l’arrivée d’un nouveau gouvernement. Un retard qui s’explique également par les effets de l’attentat d’Argana et par la crise économique. Pour relancer le secteur, la Fédération a présenté au ministre du Tourisme plusieurs recommandations vendredi dernier. La plus marquante concerne la régionalisation des vacances. Une mesure qui consiste à les répartir par période et par région. «Dans les pays où on l’a fait, la demande interne a beaucoup augmenté. Cela a permis de soulager les destinations touristiques. Avant, les clients qui affluaient avaient peu de chances de trouver où loger. La régionalisation leur a garanti la disponibilité des chambres d’hôtel», explique Ghannam. Concrètement, le dispositif proposé par la FNT permettra d’étaler les périodes de vacances. Elle propose également aux sociétés à la fois du privé et du public de faire bénéficier leurs employés de chèques cadeaux pour financer leurs congés. Cette mesure, si elle est prise en compte, nécessite l’appui de l’Etat. Car «ces chèques doivent être défiscalisés», explique Ali Ghannam. La promotion de la demande interne exige également le lancement de campagnes de communication. La FNT souhaite ainsi que le département de tutelle renforce le dispositif publicitaire. «Ce qui ne tardera pas à se faire», assure Ghannam. En fait, une campagne médias et hors-médias est prévue pour début janvier 2013. Les propositions de la FNT ne visent pas seulement la demande interne. En effet, si pour plusieurs opérateurs, le Maroc connaît une baisse de la performance du secteur touristique, c’est aussi, en grande partie, en raison d’une faible performance sur le plan aérien. C’est pourquoi la Fédération propose la révision du rôle de la RAM. Pour cela, le contrat-programme de la compagnie avec l’Etat doit être revu de manière à y introduire des dispositifs d’appui au secteur. «Cette mesure est nécessaire car le Royaume a enregistré une baisse de 22% de dessertes aériennes cette année. Le soutien de la RAM aura des retombées positives sur l’emploi et sur les réserves en devises, sachant que chaque touriste rapporte près de 800 euros», précise Ghannam. L’obtention du soutien de la compagnie ne sera pas facile. C’est pourquoi il demande au gouvernement de mettre en place un arbitrage entre la rentabilité de la RAM et l’équilibre d’un secteur qui représente 10% du PIB et 500.000 emplois directs. Côté ministère, on voit les choses autrement. La hausse des dessertes aériennes dépasse les capacités de la compagnie nationale. Il faudra donc faire appel à d’autres opérateurs aériens, notamment les low cost. Qualité des services C’est sur un autre registre que le ministre du Tourisme attend les professionnels. En effet, Lahcen Haddad veut que la Fédération mette en place des mécanismes permettant la motivation du personnel via notamment l’élaboration d’une convention qui donne plus de visibilité et d’attractivité aux métiers du tourisme. L’objectif est de rehausser la qualité des prestations et la compétitivité du produit marocain. SOURCE WEB Revue de presse