Offshoring Les informaticiens français dénoncent le partenariat avec le Maroc
Le débat sur le patriotisme économique et le rapatriement des unités délocalisées vient de refaire surface au sein de l’Hexagone. La principale association professionnelle des informaticiens français, le Munci, vient, en effet, de dénoncer un prêt accordé par l’Agence française de développement, d’un montant de 100 millions d’euros, destiné au refinancement des activités offshoring développées par la société Casanearshore, filiale à 100% de MEDZ. En effet, le Munci s’est élevé, dans un communiqué publié sur son portail officiel mercredi, contre ce prêt entrant dans le cadre d’une convention signée le 12 décembre à l’occasion du Forum économique franco-marocain tenu en marge de la visite du Premier ministre Jean-Marc Ayrault au Maroc. Le Munci dénonce en fait l’absence d’intérêt économique et de retour gagnant pour la France sur le plan de l’emploi. « Il n’y a aucun intérêt économique et aucun retour gagnant pour la France sur le plan de l’emploi à vouloir favoriser l’offshoring dans le monde», indique son communiqué. Une position de laquelle on peut déduire que le Munci n’a pas encore digéré le principe de « partage de la valeur ajoutée » qui vient d’entrer dans la terminologie des relations maroco-françaises, et que le Premier ministre français a qualifié de «partenariat gagnant-gagnant» en parlant de «colocalisation» et non de « délocalisation ». L’action du Munci a fait couler beaucoup d’encre ces deux derniers jours. La presse française a qualifié Casablanca de « Bangalore de la Méditerranée », du fait que Casanearshore héberge un grand nombre de sociétés de services en ingénierie informatique (SSII) et de centres d’appels profitant d’une main d’œuvre locale bon marché. Pour le Munci, « s’il ne s’agit pas de diaboliser excessivement ces emplois qualifiés, qui participent à la croissance des pays en voie de développement, l’offshore doit néanmoins être découragé par les pouvoirs publics. Ces externalisations d’emplois dans les pays à bas coûts, le plus souvent des emplois qualifiés, ne créent strictement aucune richesse et aucun emploi en France». Certes, dans le monde de l’économie, les intérêts priment et tout un chacun a le droit de défendre les siens. Mais force est de rappeler qu’il s’agit d’un simple prêt dont le Maroc paiera naturellement les intérêts et qu’en termes d’emploi, le Royaume offre un rapport qualité/prix exceptionnellement compétitif dont les entreprises françaises sont les premières à bénéficier. En outre, la compétence, la productivité et la flexibilité des ingénieurs marocains ne sont nullement une vue de l’esprit. Loin s’en faut. Vendredi 21 Décembre 2012 SOURCE WEB Par Mohammed Taleb Libération