REVOIR L’AERIEN… C’EST IMPERATIF
E tourisme c’est une chaîne avec plusieurs maillons. L’aérien en est l’une des plus importantes. Depuis la signature de l’open sky en 2006, le nombre de sièges offerts sur le Maroc a sensiblement augmenté. Les low cost par exemple, à elles seules, ont porté leur capacité sur le pays de 200.000 sièges en 2004 à 8 millions en 2011. C’est ce qui a permis d’atteindre les 10 millions de touristes ciblés par le plan Azur. Le défi aujourd’hui est de redéfinir le rôle de Royal Air Maroc. Des compagnies comme Turkish Airlines, qui a fait passer sa flotte de 30 à 100 avions sur les 8 dernières années, Malaysia Airlines, Emirates, ou encore Air France et Spanair ont joué un rôle crucial dans le développement du tourisme de leur pays. Au Maroc, RAM, qui ne compte qu’une quarantaine d’avions, se concentre surtout sur l’assainissement de sa situation financière. Ces dernières années, la compagnie aérienne a supprimé plusieurs lignes «stratégiques» aux yeux des professionnels, pour les remplacer par des lignes plus rentables, surtout en Afrique. C’est le cas, par exemple, du vol Marrakech-Londres. Selon l’ONMT, cette ligne arrêtée il y a un an aurait pu rapporter 900 millions à 1 milliard de DH de recettes touristiques, un manque à gagner considérable! Mais pas question de jeter l’anathème sur RAM. «Il faut arrêter de dire que RAM ne joue pas son rôle, elle ne fait qu’appliquer la stratégie qu’on lui dicte. Pour le moment, on lui demande d’être rentable», tient à préciser Addou. «Aucune destination au monde n’a pu se développer sans une compagnie nationale forte. Normalement, RAM doit être avant tout au service du tourisme national», soutient le patron de l’ONMT. Pour sauver la mise, l’Office essaie de démarcher les compagnies régulières qui ont cédé la place aux low cost ces dernières années. Après un an et demi de négociations, l’Office a décroché le retour de British Airways au Maroc après 6 ans d’absence, avec des vols entre Marrakech et Londres qui ont démarré en avril dernier. Air France aussi a lancé plusieurs vols vers Marrakech, à partir de villes comme Nantes, Marseille et Lyon. Lufthansa, pour sa part, a annoncé Düsseldorf-Agadir, Düsseldorf-Marrakech et Munich-Agadir. Mais il faudrait encore plus d’efforts sur les longs courriers et les charters afin de drainer plus de touristes d’Amérique du Nord et d’Asie, où le potentiel est encore sous exploité. Aux Etats-Unis par exemple, l’on ne réalise que 250.000 touristes par an à cause de la faiblesse des fréquences sur le pays. SOURCE WEB Par A. NA L’ ECONOMISTE