LE TEXTE DE LOI DES ADT PRESENTE A LA PROCHAINE LEGISLATURE MARRAKECH ET AGADIR LANCEES EN 201
HAMID ADDOU AU CLUB DE L’ECONOMISTE LE MIX TOURISTIQUE A PEAUFINER! Selon Hamid Addou, la prérogative de RAM devrait être le développement du tourisme national et non la rentabilité. La fermeture de la ligne Marrakech-Londres il y a un an, jugée trop coûteuse, a par exemple fait perdre au Maroc près de 1 milliard de DH de recettes touristiques Plus que deux semaines avant les tant attendues Assises du tourisme. C’est au cours de cette grand-messe du secteur que sera donné le véritable coup d’envoi de la Vision 2020. Une vision qui a tout de même pris deux ans de retard suite au printemps arabe, aux élections législatives, à la Constitution. Pour cette édition, l’évènement phare sera la signature des contrats-programmes des huit régions touristiques définies dans la vision, et qui instaureront la nouvelle gouvernance du secteur. Chaque région aura droit à son propre programme précisant le type de produits à offrir, les capacités à mettre en place et les budgets promotionnels à déployer pour les huit années à venir. «Nous avons mené des tournées dans les différentes régions pour leur présenter les plans marketing par territoire entre 2013 et 2020. Nous sommes vraiment allés sur des détails chirurgicaux!», précise Hamid Addou, directeur général de l’Office national marocain du tourisme (ONMT). Autre priorité des Assises de Skhirate, la création des Agences de développement touristique (ADT), l’outil d’exécution de la vision qui prendra le relais des Centres régionaux du tourisme (CRT) et des délégations régionales du tourisme, censés disparaître. «Le texte de loi relatif aux ADT est fin prêt, il sera présenté lors de la prochaine législature», annonce Addou. L’ONMT espère l’adoption du projet de loi vers mi-2013, ce qui permettra le lancement d’au moins deux ADT, les plus matures, celles de Marrakech et d’Agadir. Un optimisme que tout le monde ne partage pas, même du côté des CRT des régions concernées. Certains pensent qu’il faudrait attendre 2014 pour voir le projet aboutir, vu la complexité des procédures à mener. Le chantier est en tout cas titanesque, car au-delà de la gouvernance, la capacité globale devrait être renforcée de 200.000 nouveaux lits d’ici 2020. Ce qui permettrait de répondre à la demande de plusieurs segments pour lesquels le Maroc n’a pas encore d’offre adéquate. Le Maroc tente de se positionner en tant que destination à la fois culturelle et balnéaire, à l’instar de la Turquie. Ce qui permettra au secteur d’éliminer carrément la saisonnalité et de fonctionner tout au long de l’année. Mais encore faut-il réussir à construire les capacités nécessaires et à drainer les touristes. Cela dit, il ne suffit pas de construire de la capacité et de mener des campagnes de communication, aussi agressives soient-elles. Besoin de TO marocains! Si certains pays concurrents font mieux que nous, à l’instar de la Turquie ou de l’Egypte, c’est aussi parce qu’ils disposent de tour-opérateurs nationaux. Chose qui nous fait cruellement défaut. Des TO qui se sont implantés dans plusieurs pays cibles et qui ont pu drainer des masses considérables de touristes. «Sur les 5 premiers TO russes, 4 sont turcs, et c’est ce qui permet à la Turquie d’attirer 4 à 5 millions de touristes russes», fait remarquer Hamid Addou. En Allemagne aussi, dans le top ten des TO figurent quelque 5 turcs, 2 égyptiens et 2 tunisiens. Ces nationalités sont également présentes dans les managements et les conseils d’administration des grands opérateurs. Au Maroc, il existe quelques agences de voyages fortes, mais elles sont encore loin de jouer le rôle de vrais tour-opérateurs. Pourtant, il n’existe aucun obstacle réglementaire. «Question de flair et de sens de l’entrepreneuriat», estime Hamid Addou. En attendant les stations Biladi… L’ONMT ne compte passer à la vitesse supérieure en termes de promotion du tourisme interne qu’après la finalisation des stations Biladi. Dans ce cas, des structures spéciales de commercialisation seraient mises en place. L’Office pense même à passer par la grande distribution pour offrir des packages dédiés aux nationaux. En attendant, l’on se contente d’actions promotionnelles sur trois périodes de l’année, c'est-à-dire avant les vacances scolaires (printemps, été, et fin d’année). Des actions qui, pour l’heure, ne produisent pas l’effet escompté. SOURCE WEB Par Ahlam NAZIH