Zones humides Les oiseaux migrateurs effrayés pour une vulgarisation des expérien
Publié le : 22.05.2011 | 10h23 Les projets de développement doivent prendre en considération la conservation de ces espèces. Célébrée partout dans le monde les 14 et 15 mai, la Journée mondiale des oiseaux migrateurs (JMOM) a été initiée cette année autour du thème : «Les changements d'utilisation des sols, vue à vol d'oiseau» La migration annuelle de quelque 50 milliards d'oiseaux, représentant environ 19 % des 10.000 espèces de la planète, est l'une des plus grandes merveilles de la nature. Pourtant, de plus en plus de sites dont dépendent ces espèces pendant leurs voyages sont réduits ou anéantis. «Chaque année des habitats naturels disparaissent à cause de la déforestation, l'urbanisation, l'agriculture intensive, l'extraction minière et l'installation d'éoliennes», a souligné Abdeljabar Qninba, professeur à l'Institut scientifique de Rabat, lors de la célébration de la JMOM, à la réserve biologique de Sidi Boughaba. Pour Hayat Mesbah du Haut commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification (HCEFLD), selon des études, ces changements d'habitats représentent la principale menace pour ces espèces. Le Maroc qui se trouve sur l'un des couloirs principaux de l'immigration des oiseaux dans le monde, à savoir la «Voie-est atlantique», et qui a adhéré à des conventions internationales de conservation de la biodiversité devrait honorer ses engagements. Les pouvoirs publics devront donc veiller sur la conformité des projets développement urbanistique, touristique et énergétique (éoliennes) aux normes internationales. «En Espagne, 10% des éoliennes sont à l'origine de 40 à 60% de la mortalité chez les oiseaux», a indiqué Imad Cherkaoui de BirdLife. Le site écologique de Sidi Boughaba est une escale pour les oiseaux migrateurs. Les environs de ce grand réservoir de la biodiversité, qui abrite plus de 200 espèces et reçoit quelque 100.000 visiteurs par an, est convoité par des promoteurs immobiliers. Vu l'intérêt mondial qu'il représente pour les oiseaux migrateurs et son classement dans la liste de la convention de RAMSAR, relative aux zones humides, ce site hautement écologique devra faire l'objet d'un grand suivi et d'un contrôle en matière d'aménagement urbanistique. «Aujourd'hui, ce que nous constatons, c'est que des lotissements sans espaces verts sont en train d'être construits et risquent d'encercler ce site protégé», a lancé un participant à cette rencontre. Devant les enjeux économiques et écologiques, certains participants ont appelé à rendre désormais public les études d'impact. «Parfois, lors de l'examen de projets de développement, nous tombons sur des études d'impact fabriquées de toute pièce», a noté Samira Ouhabi, chargée du dossier études d'impact au HCEFLD. Pour Said Lahrouz, professeur et membre de l'Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre (AESVT), la zone humide ne se limite pas seulement au lac, elle s'étend aussi jusqu'au port de Mehdia, où s'effectue un dragage de sable menaçant la biodiversité sous-marine. Le site historique de la Kasbah est aussi visé. «Dans la convention de Ramsar, il existe trois aspects : bioécologique, social (récréatif) et culturel. Sur ce dernier registre, il faut souligner que le site historique de la kasbah est menacé par un projet urbanistique», a-t-il ajouté. Pour se prémunir contre les dérives de projets d'aménagement non maîtrisés, la société civile a son mot à dire via l'enquête publique devenue actuellement obligatoire. Ainsi, pour entamer un plaidoyer dans ce sens, il a été décidé de créer un groupe composé au début par l'Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre (AESVT) et l'association Enviart «Notre objectif est de sensibiliser les jeunes à la protection de la nature. Dans ce sens, nous allons inviter d'autres acteurs, tels que les clubs de l'environnement des écoles, à s'associer à nous pour lancer une mobilisation à travers les nouvelles technologies de l'information : réseaux sociaux, forums, Facebook et Twitter», a expliqué Fatima Kalyati, chargée de la communication à Enviart Vie sauvage La Journée mondiale des oiseaux migrateurs (JMOM) est organisée chaque année les 14 et 15 mai, par la Convention sur les espèces migratrices (CMS) et l'Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA), deux traités intergouvernementaux en faveur de la vie sauvage, administrés par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). D'importants partenaires de cette campagne mondiale sont également BirdLife International, Wetlands International et le Secrétariat du Partenariat pour la voie de migration Asie de l'Est–Australasie (EAAFP) La Journée mondiale des oiseaux migrateurs au Maroc a été célébrée à la réserve de Sidi Boughaba en collaboration avec le Haut commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, l'Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA), la Société protectrice des animaux et de la nature («SPANA du Maroc»), le Groupe de recherche pour la protection des oiseaux (GREPOM) et BirdLife. Repères Campagne Initiée en 2006, la Journée mondiale des oiseaux migrateurs (JMOM) est une campagne annuelle soutenue par les Nations unies qui se consacre à la célébration des oiseaux migrateurs. Inventaire Un inventaire national des zones humides est en train d'être réalisé, sa liste devrait être rendue publique avant la fin de cette année. Sites Le Maroc a ratifié la Convention de Ramsar relative à la sauvegarde des zones humides en 1980. Aujourd'hui, 24 sites nationaux se trouvent sur la liste Ramsar. SOURCE WEB Par Rachid Tarik | LE MATIN