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Déluge damendes pour les compagnies maritimes

Déluge damendes pour les compagnies maritimes

4 Marocaines 2 espagnoles Le gendarme espagnol de la concurrence réclame un milliard de DH Six compagnies maritimes, dont les 4 grandes marocaines, sanctionnées Paiement avant recours, si elles veulent continuer leur activité sur les ports espagnols Si les 6 compagnies maritimes sanctionnées par le gendarme espagnol de la concurrence étaient dans l’incapacité d’honorer leurs dettes et venaient à être immobilisées, cela créerait un véritable chaos dans le trafic des camions de TIR, autant que dans celui des passagers L’AUTORITÉ espagnole s’est littéralement «lâchée» contre six compagnies maritimes opérant sur le détroit. C’est une véritable pluie d’amendes dont le Conseil national de la concurrence, gendarme espagnol des bonnes pratiques de marché, a arrosé les transporteurs avec près d’un milliard de DH d’amendes. Il leur reproche de s’être entendus sur les prix et d’avoir eu un comportement digne d’un véritable cartel entre les années 2002 et 2010. Et pour la première fois dans l’histoire, ce sont les compagnies marocaines qui devront décaisser la plus grosse part des 88,5 millions d’euros que réclame l’Etat espagnol, soit quelque 70 millions d’euros (autour de 800 millions de DH). Parmi les transporteurs maritimes nationaux, le groupe Comarit a reçu la plus grosse amende avec 27,8 millions d’euros, soit un peu plus de 330 millions de DH. Le groupe est actuellement dans un coma financier sans précédent et il est peu probable qu’il puisse payer une telle somme, si toutefois il voulait ou pouvait reprendre du service. La procédure de redressement judiciaire lancée par le groupe en juillet dernier pourrait le protéger temporairement, mais cette dernière traîne et l’amende espagnole signifierait ainsi le coup de grâce. L’autre transporteur marocain qui pourrait lourdement souffrir de ces amendes est IMTC. Son état de santé financière n’est pas non plus rassurant, selon plusieurs sources, et il aura certainement de grosses difficultés à supporter, lui aussi, la nouvelle charge de 8,2 millions d’euros de l’amende espagnole, soit un peu plus de 96 millions de DH. Un autre transporteur à devoir mettre la main à la poche est FRS Maroc. Ce dernier devra payer, en solidarité avec FRS Iberica, un total de 11 millions d’euros, soit 130 millions de DH. La CMA-CGM n’est pas non plus épargnée. En sa qualité d’actionnaire antérieur de la Comanav, elle est également obligée de payer une amende de 11 millions d’euros, soit un montant avoisinant les 130 millions de DH. La Comanav Ferry ferme le bal des pénalités pour les compagnies marocaines. Etant membre du groupe Comarit, la Comanav Ferry est solidaire de son amende à hauteur de près de 11 millions d’euros. Elle est aussi solidaire dans le paiement de la dette de la CMA-CGM à hauteur de près de 3 millions d’euros. Les Espagnols n’ont pas été tendres avec leur compagnie historique, Trasmediterranea. Cette dernière devra payer pas moins de 25 millions d’euros. Balearia, pour sa part, ne devrait verser que 1,3 million d’euros, les autorités espagnoles ayant pris en compte sa collaboration dans l’enquête du gendarme espagnol de la concurrence. Les actions juridiques ont été entamées par les autorités espagnoles en mars 2011. C’était la première fois que des compagnies maritimes marocaines étaient visées, les compagnies espagnoles ayant été à maintes fois sanctionnées. L’objectif était d’enquêter sur les pratiques avérées de concertation sur les prix au cours de la période s’étalant de 2002 à 2010, selon une note du Conseil de la concurrence espagnol. Le montant total des amendes a d’ailleurs été fixé à environ 15% du total du chiffre d’affaires réalisé lors de ces neuf années. Selon un opérateur maritime, la possibilité de recours existe bel et bien, mais les compagnies devront d’abord cautionner les montants auprès de l’autorité espagnole avant de pouvoir continuer à exercer leur activité. Des pratiques de cartel bien ancrées dans le détroit Si c’est bien la première fois que les entreprises marocaines sont inquiétées, ce n’est, en revanche, pas la première fois que les autorités espagnoles sévissent sur le Détroit. En 2003, ce sont Trasmediterranea, Euroferrys et Buquebus, opérant sur le détroit entre Algésiras et Sebta, qui ont été obligées de payer solidairement une amende de 600.000 euros. Rebelote en 2009 où des actions juridiques sont entreprises envers les trois principaux transporteurs sur Sebta. Ces derniers s’étaient accordés pour pratiquer des prix similaires, empêchant du coup toute concurrence. Les sanctions ont atteint un record qui se voulait sans doute dissuasif: Trasmediterranea et Europa Ferrys ont écopé de la plus grosse amende, 2 millions d’euros. L’armateur Balearia a essuyé une amende de 1,3 million d’euros. Enfin, FRS Iberia a été obligée de s’acquitter d’un montant de 500.000 euros. SOURCE WEB Par Ali ABJIOU L’ECONOMISTE