Industrialisation et infrastructures : Les priorités économiques de l’Afrique
La BAD lance son rapport annuel sur les perspectives
Les priorités énumérées par le département de Akinwumi A. Adesina sont d’ores et déjà appliquées au Maroc. Le Royaume a été cité en exemple par les représentants de la BAD lors de la conférence du lancement du Rapport. En effet, le Maroc a anticipé les changements en mettant sur les rails des stratégies sectorielles transversales qui apportent à ce jour les résultats probants.
L’industrialisation est désormais un impératif de la croissance africaine. Le continent regorge de ressources qui pourraient dynamiser son développement et accompagner les changements positifs qui s’opèrent au niveau local. En effet, un tiers d’investissements mondiaux est réalisé en Afrique qui affiche au titre de l’année 2017 un taux de croissance de 3,6% et une prévision de 4,1% en 2018 et 2019. Ces chiffres démontrent à quel point les économies africaines sont résilientes au moment où l’environnement international connaît beaucoup de chocs. La priorité étant donc de maintenir ce taux élevé et rendre la croissance des 54 pays de l’Afrique inclusive. C’est ce qu’a tenu à souligner Akinwumi A. Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement, en marge du lancement officiel du rapport relatif aux perspectives économiques en Afrique 2018. La publication créé un tapage médiatique dans la mesure où la première fois elle est annoncée en début d’année au lieu du mois de mai. De même, la BAD dévoile en avant-première ce rapport de son siège à Abidjan. Le document se veut en effet un baromètre des questions sociales et économiques en Afrique. Il est axé sur les évolutions macroéconomiques et changements structurels du continent en établissant un focus sur l’importance de l’investissement en infrastructures. La finalité étant d’exploiter le vaste potentiel de développement des infrastructures.
Infrastructures et agriculture : Les enjeux
Le déficit en infrastructures en Afrique est estimé annuellement à près de 170 milliards de dollars. Un manque à pallier d’urgence pour atteindre une croissance inclusive et des rendements économiques et sociaux élevés. «Les projets d’infrastructures sont parmi les investissements les plus profitables qu’une société puisse effectuer. Quand ils sont productifs, ils contribuent à la croissance économique du pays et la soutiennent. Ils fournissent donc les ressources financières nécessaires pour réaliser d’autres objectifs», souligne à cet effet le président de la BAD. Akinwumi A. Adesina a par ailleurs plaidé pour la diversification économique en Afrique. Un objectif qui outre l’investissement dans les infrastructures passe également par la transformation des produits de base. Ainsi l’un des défis qui devrait être relevé au niveau continental est la mise en œuvre d’une agriculture moderne. «Les stratégies de transformations structurelles sont susceptibles de créer plus d’emplois et de réduire la pauvreté. Celles-ci doivent impérativement renforcer l’investissement dans l’agriculture et y développer des chaînes de valeur qui permettront de dynamiser le secteur manufacturier moderne et les services», apprend-on de la BAD. Les autres priorités à tenir en compte résident également dans l’adoption des stratégies de croissance visant à aborder la main-d’œuvre. Pour assurer la transition vers des secteurs modernes à haute productivité, l’Afrique est appelée à investir dans le capital humain en développant les compétences entrepreneuriales des jeunes. La BAD recommande également la mise en œuvre de politiques macroéconomiques prudentes et soutenues. Elles permettront à cet effet de créer les incitations et l’environnement des affaires. L’objectif étant d’assurer la compétitivité extérieure qui par conséquent éviterait la surévaluation des taux de change réels et tirer pleinement avantage du commerce.
Diversification économique : Le Maroc pionnier
Les priorités énumérées par le département de Akinwumi A. Adesina sont d’ores et déjà appliquées au Maroc. Le Royaume a été cité en exemple par les représentants de la BAD lors de la conférence du lancement du Rapport. En effet, le Maroc a anticipé les changements en mettant sur les rails des stratégies sectorielles transversales qui apportent à ce jour les résultats probants. Grâce à ces visions engagées vers la fin des années 2000, le Maroc a amorcé sa transformation économique et a renforcé sa résilience.
Parmi les points forts du Maroc qui ont été relevés par la BAD on cite la mise en œuvre de la décentralisation fiscale, la réforme complète de la fonction publique, le contrôle renforcé des entreprises publiques et la protection des couches vulnérables de la population à travers le meilleur ciblage des dépenses sociales. S’agissant de la diversification économique, la BAD souligne la réussite du Plan Maroc Vert qui a augmenté la productivité agricole et a renforcé la résilience du PIB agricole. De même, la nouvelle charte d’investissement qui se met en place est un bon exemple des efforts engagés pour le Maroc pour mener à bien son projet d’accélération industrielle. Un secteur porté actuellement par la bonne performance de la branche économique. Une dynamique tirée par l’attraction de l’investissement direct étranger et l’intégration industrielle locale qui cartonne également dans le secteur des énergies renouvelables. En dépit des avancées enregistrées par le Maroc, la BAD recommande au Royaume des pistes d’amélioration. L’accent devrait être mis, entre autres, sur l’accès des petites et moyennes entreprises au financement et la qualité de l’enseignement supérieur. D’après la BAD, la diversification économique du Maroc dépendra en grande partie de la capacité de l’État à mettre en œuvre des politiques économiques assurant la compétitivité extérieure.
Le 19 Janvier 2018
Source Web : Aujourd'hui le Maroc
Les tags en relation
Les articles en relation
La Zone de libre-échange continentale africaine s’invite au cœur des débats
La Zone de libre-échange continentale africaine a été un sujet récurrent lors des débats organisés depuis mercredi à Tanger dans le cadre du Forum MEDays...
L’activité industrielle stagnerait en ce début d’année
Le début de la nouvelle année ne s’annonce globalement pas porteur pour l’activité industrielle. Le dernier sondage réalisé par Bank Al-Maghrib (BAM) a...
Le Maroc, un investisseur panafricain de poids (BAD)
Le Maroc s'est imposé comme un investisseur de poids en Afrique subsaharienne, en accélérant ses efforts dans ce sens ces quinze derrières années, a in...
Le fonds Africa 50 veut mobiliser à terme 100 MM$ pour l'infrastructure en Afrique
Le Fonds d’investissement créé par la Banque africaine de développement (BAD), a tenu sa 2e assemblée générale avant de présenter ses projets de modern...
Maroc : l’emploi agricole en milieu rural au cœur de la 14e édition du Salon de l’agriculture
La 14e édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM 2019) se déroulera du 16 au 21 avril à Meknès sous le thème, «l’agriculture, lev...
Industrie: comment le Maroc réussit à s'imposer dans l'aéronautique
Dans un contexte où les commandes pleuvent sur les principaux constructeurs mondiaux, le Maroc s'impose plus que jamais dans l'industrie aéronautique,...
Industrie: 17 conventions d'investissement pour un montant de 2,4 milliards de DH
Les projets d’investissement d’un montant global de 2,4 milliards de DH participertont à la création de 14.230 emplois et génèreront un chiffre d’affa...
Amina Benkhadra : « Le Gazoduc Nigeria-Maroc, un véritable outil puissant de développement et d�
Le projet de Gazoduc Nigeria-Maroc est un véritable outil puissant de développement et d’intégration régionale, a souligné, mercredi à Abidjan, la Direc...
Perspectives Économiques du Maroc : Une Croissance Soutenue par l’Investissement
La croissance du produit intérieur brut (PIB) au Maroc devrait augmenter pour atteindre 3,5 % en 2024 et se renforcer à 3,8 % en 2025, selon le rapport « Per...
Haute Sollicitude Royale en faveur de l'Investissement S.M. le Roi préside à Casablanca la cérém
Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a présidé, lundi au Palais Royal de Casablanca, la cérémonie de lancement de 26 investissements indust...
Maroc-BAD: trois accords de financement pour un montant global de trois milliards de dirhams
Le Maroc et la Banque africaine de développement (BAD) ont signé, ce mardi 24 octobre, trois accords de financement d’une valeur totale d’environ 3 millia...