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Une femme bâtonnier? Repassez un autre jour!

Une femme bâtonnier? Repassez un autre jour!

A Oujda, l’une des meilleures candidatures féminines échoue à ce poste

Sur les 60 avocates de la région, Salima Faraji n’a pu obtenir que 10 voix

Faut-il recourir au quota pour imposer la parité?

Le combat pour la parité nécessite persévérance et implication effective des femmes dans les différents secteurs d’activité, souligne Salima Faraji  (Ph A.K)

Il ne suffit pas d’avoir les qualités professionnelles et humaines requises pour assumer la responsabilité de bâtonnier. Ni  d’avoir au minimum quinze ans d’expérience et siéger au Conseil de l’Ordre. D’autres facteurs conditionnent les alliances, tels les secteurs d’activité, affinités politiques, provinciales, etc. Il semble également que cette responsabilité est taillée sur mesure pour le genre masculin.

De mémoire, aucune avocate n’a pu obtenir ce poste de bâtonnière depuis l’indépendance. Ce n’est pas par faute de candidature car Nezha Alami, à Kénitra, a tenté le coup à trois reprises. En vain! C’est le même sort qu’a connu l’avocate Salima Faraji, vendredi dernier, lors de l’élection du bâtonnier de l’Oriental. Cette avocate, membre du Conseil de l’Ordre, est réputée sur le plan national comme parlementaire qui a contribué à l’élaboration de plusieurs lois et amendements.

Elle est également membre actif dans plusieurs organismes nationaux et internationaux et l’une des rares avocats à avoir construit et géré l’un des plus grands centres socioéducatifs au niveau de l’Oriental. Toutefois, malgré cette large expérience et contribution à l’ancrage des principes de parité, elle n’a pu casser l’hégémonie du genre masculin. «Plusieurs raisons se cachent derrière cette mentalité machiste», explique-t-elle à L’Economiste.

«Les mentalités rétrogrades et aussi la réticence des femmes avocates à l’égard de toute candidature féminine à un poste de responsabilité». «Sur les soixante avocates de la région, je n’ai obtenu qu’une dizaine de voix», précise-t-elle amèrement. Et d’ajouter, «je n’arrive pas à comprendre pourquoi les avocats, premiers à défendre le droit de la femme à assumer de hautes responsabilités, ne le font pas pour leur propre profession.

La parité, un souhait pieux des forces avant-gardistes et du ministère de la Justice, ne peut se concrétiser sans l’instauration d’un quota pour aider la profession à dépasser ses clivages et permettre aux compétences féminines d’étaler leurs savoir-faire».

Dans son programme électoral, Faraji a proposé des alternatives pour répondre aux préoccupations des hommes et femmes à la robe noire et les représenter auprès du Conseil suprême de la magistrature, le Parquet et le ministère public. Comme elle a détaillé sa contribution dans les nouveaux amendements de lois.

C’est le cas pour la réforme de la profession et les différentes propositions présentées au ministère pour la modification de la loi 28-08. Sur le plan social, elle a exposé sa vision pour la réalisation d’un club sportif et d’un espace culturel, les démarches à entreprendre pour assurer une couverture sociale et une retraite convenable, au lieu des 1.000 DH/mois que touchent certains avocats.

Le 20 Décembre 2017

Source Web : L’économiste

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