Mettre les TIC au service des TPE (et des simples citoyens)
Dans un intéressant article paru sur Médias24 intitulé“Le digital, une opportunité pour les TPE marocaines”, M. Badr Bouslikhane, Directeur commercial d'Avito, met en lumière les avantages que peuvent tirer les TPE d’une meilleure exploitation du web qui dit-il, “représente en effet un formidable potentiel de développement”.
M. Bouslikhane a tout à fait raison, à condition cependant que les TPE arrivent à offrir, sur la durée, des produits et services de qualité. Pour ce faire, il faudrait qu’elles puissent s’inscrire dans des visions stratégiques réfléchies, former leur personnel, améliorer leur gestion pour booster leur productivité, bref, pour beaucoup d’entre elles passer d’un mode de management “au jour le jour” à un fonctionnement plus structuré et par là même plus susceptible de garantir leur croissance et donc leur survie.
C’est là où internet pourrait à nouveau démontrer sa puissance et son utilité. En effet, une façon pour les TPE (mais aussi pour les petites organisations de la société civile et les simples citoyens) de “changer de braquet” serait de leur rendre accessibles gratuitement, via internet (et donc aussi via les smartphones), des modes opératoireséprouvés (best practices) pouvant intéresser tout un ensemble d’activités professionnelles, sportives, culturelles et même civiques.
Cescontenus de e-learningseraient confectionnés par tous ceux qui possèdent la maîtrise d’une activité donnée (associations professionnelles, chambres de commerce, universités, ministères, organismes publics, grandes associations, fédérations sportives, experts individuels etc.) et qui voudraient partager leur savoir-faire.
Cet effort de confection de contenus gagnerait à être porté au départ par une alliance d’organisations d’envergure nationale (à titre d’exemple: AFAK, OCP Policy Center, École Mohammedia d’ingénieurs, INDH, Université Mohammed V, CGEM, Ministère de l’industrie etc.) qui pourraient s’accorder sur des règles de base concernant des prototypes de présentation et d’agencement de ces modules de e-learning, lesquels seraient logés dans une “banque numérique de savoir-faire” accessible à tous.
Nous pensons que le ministère de l’industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique (initiateur et coordinateur du plan “Maroc Digital 2020”) ainsi que l’ANRT (dont l’une des missions consiste à favoriser l’insertion du “Maroc dans l’économie mondiale du Savoir”) pourraient être sollicités pour initier la gestation de cette banque numérique et l’accompagner dans sa réalisation.
Quelques exemples de champs d’action possibles: l’idée de modules de gestion véhiculant des best practices peut s’appliquer par exemple à la façon d’organiser un atelier de réparation mécanique, une coopérative de tissage, une maison d’hôtes, un petit restaurant, une huilerie artisanale, un syndicat d’immeuble, un club de sport de quartier, une bibliothèque municipale, un club de photo de lycée, des toilettes de mosquée etc.
À un étage communal, on peut songer à des modules de gestion de souks ruraux, de moussems, de campagnes de sensibilisation à la protection de l’environnement ou au respect du code de la route, à la gestion d’une troupe musicale folklorique, à la promotion touristique d’une petite localité etc.
En réalité, les applications possibles de cette approche sont quasi-infinies, vu l’état déplorable de la gestion de beaucoup de TPE et autres structures organisationnelles marocaines.
Nous avons tous en tête des exemples de très bonnes idées (je songe par exemple à ce café-restaurant situé dans un site magnifique non loin du col du Tichka) tuées par le manque de savoir-faire de leurs promoteurs.
Il est évident à nos yeux que l’agrégation de pratiques modernes, adoptées par des très petites organisations marocaines, véhiculant, par le biais d’internet des savoir-faire expérimentés, aurait un impact certain sur le niveau de gouvernance du Maroc et partant sur sa productivité globale et son taux de croissance.
La tâche peut sembler irréalisable au regard de l’ampleur des problèmes et des retards accumulés. Mais ayons confiance en notre pays et plus particulièrement en notre jeunesse! Car beaucoup de citoyens ne demandent qu’à apprendre.
Et car même si ces savoir-faire normalisés ne seront pas suivis par tous, un noyau initial finira immanquablement (par “effet de démonstration”) par faire tache d’huile.
Le 12 Novembre 2017
Source Web : Médias 24
Les tags en relation
Les articles en relation
Tourisme : Le Maroc compte 750 000 emplois directs
Le Maroc, en tant que grande destination offrant une importante diversité d’expériences de voyage, a su “malgré les insuffisances”, prendre sa part de ...
Au Salon Mondial du Tourisme 2019, des pistes de réflexion pour repenser la filière
Du 14 au 17 mars, tous les acteurs du tourisme se donnent rendez-vous au parc des Expositions de Paris pour réfléchir à l’avenir de la filière, notamment ...
Hôtellerie: Comment sortir de la dépendance des voyagistes en ligne
Construire une véritable stratégie digitale Investir dans ses propres sites et dans la communication pour l’acquisition de clients Les agents de voyag...
Tourisme: quelles priorités pour l'ONMT en 2019?
L’Office national du tourisme liste ses priorités pour cette année. Il est résolu à accélérer les projets de développement. Parmi les chantiers priorit...
Le tourisme durable en hausse de 46% par rapport à janvier 2016
Diegem 29 mai 2017 — Selon le rapport Adobe Digital Insights (ADI) 2017 Online Travel Trends publié ce jour, le montant consacré aux voyages d’été devra...
Tourisme interne : les Marocains boudent les hôtels
Cet été, les touristes marocains ont choisi des appartements privés plutôt que des hôtels jugés trop coûteux malgré les offres mises en place dans le ca...
Exclusif. Le projet de taxation des locations touristiques sur Airbnb finalisé au 2e semestre 2019
Le Maroc s’achemine vers la mise en place d’une plateforme destinée à encadrer les opérations de location touristique entre particuliers de type Airbnb. ...
Innovation digitale Le Maroc participe à deux événements majeurs de l’Innovation
Le Maroc participe, du 15 au 18 mai à Paris, à deux événements majeurs de l’Innovation : Viva Technology, le plus grand Salon d’Europe consacré à l’...
Moulay Hafid Elalamy: « L’Etat doit prendre le virage du Big Data »
« Les différentes stratégies nationales pour le développement de la société de l’information et de l’économie numérique ont créé une véritable dy...
Salon Bourse de Tourisme de Lisbonne : présence en force des professionnels marocains
Aménagé sur une superficie de 108 m2, le stand marocain comprend des comptoirs des exposants, ainsi que des espaces pour un faiseur de thé, une tatoueuse du ...
Mohamed Ben Abdelkader : «Le projet de loi sur l’administration numérique et les échanges numé
Entretien avec Mohamed Ben Abdelkader, ministre délégué chargé de la réforme de l’administration et de la fonction publique Légalisation des papiers ...
GAFA: le Maroc veut taxer les géants du web
Le gouvernement Marocain a enfin décidé de répondre favorablement aux demandes des éditeurs marocains du digital. Souffrant de la concurrence déloyale des ...