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Festival Chbika à Tan Tan Pour le développement de la région

 Festival Chbika à Tan Tan   Pour le développement de la région

Les 15 et 16 septembre, la commune rurale de Chbika a abrité la 8e édition de son festival qui avait pour invité d’honneur Les îles Canaries. Durant deux jours, la petite ville s’est parée de ses plus beaux habits pour séduire ses partenaires espagnols et les décider à investir plus dans la région. Pour leur ouvrir l’appétit, un menu artistique et culturel leur a été concocté, avec au cœur, les traditions séculaires de la région. Les rythmes de la Guedra ont transporté le public dans une véritable transe. En plein désert, entre mer, terre et montagne, se niche la magnifique commune de Chbika. Au beau milieu de ce paysage de rêve se déroule depuis huit ans un festival dédié à la culture de la région. Une fête qui célèbre les traditions sahraouies en rendant hommage à un legs des plus vieux. Au cœur de cet événement les courses de dromadaires qui revêtent une importance particulière pour la population de la région. «La place qu’occupe le chameau dans cette région est à chercher dans la symbolique de cet animal. Il est en fait synonyme de générosité, un signe de richesse et une icône de la beauté pour les gens du Sud», précise le directeur du festival. Chbika, miroir de la région Mais le Festival de Chbika ne se réduit pas tout simplement à une compétition de dromadaires. Tout un programme a été conçu pour faire connaître le patrimoine séculaire de la région. Dans un décor naturel rehaussé par un coucher du soleil, des plus beaux du monde, des tentes typiques du désert ont été érigées pour abriter des stands de produits du terroir de la région de Tan Tan et de son artisanat. Dahba Nouaman qui expose des tapis en laine y participe dans l’espoir de mieux faire connaître les produits de la coopérative qu’elle représente et qui rentre dans le programme d’appui aux actions de réparation en faveur des régions touchées par la violation des droits de l’homme. Son objectif étant d’améliorer les conditions des femmes adhérentes à ce projet et de contribuer au développement durable de la région. «Nous participons à différents festivals à travers le Maroc en vue de faire de la promotion à notre coopérative. Chaque participation est un acquis pour nous», assure la jeune dame en précisant que ses produits locaux et artisanaux trouvent plus d’acquéreurs auprès des touristes étrangers et de certaines grandes institutions. Non loin, des sacs et autres objets en cuir décorés de motifs de la région s’offrent aux visiteurs en donnant toute la dimension du savoir-faire des artisans du Sud. Près de sa tente érigée en galerie le temps d’un festival, Salek Barkouz, artiste peintre de Tan Tan, reçoit, en tenue traditionnelle, ses visiteurs pour leur expliquer sa démarche artistique. Sur ses toiles, des personnages qui s’intègrent parfaitement dans le décor, représentent la culture sahraouie. Des portraits de femmes et d’hommes avec leurs habits locaux ou encore des scènes de la vie sociale de cette partie du Maroc marquent son attachement à sa culture. Il s’est même approprié la Joconde qu’il a parée de bijoux locaux et coiffée de tresses des femmes sahraouies. «Je ne vais pas jusqu’à travestir les traits de cette célèbre dame, comme l’ont fait Dali et bien d’autres artistes. Je me contente de lui ajouter cette touche sahraouie qui me tient à cœur», précise-t-il. Autre richesse de la région, cette fois-ci naturelle, les produits des oasis et ceux du terroir du Maroc saharien. Un patrimoine que tente de sauvegarder le programme de développement territorial durable des provinces du Sud, Guelmim, Assa-Zag-Tata, Tan Tan et Tarfaya. Une action pour laquelle milite également le Cluser des Oasis du Sahara (COS). Dattes, miel, huiles, céréales, produits laitiers… sont ainsi exposés pour donner aux visiteurs un avant-goût de ce trésor d’une valeur inestimable. Le culturel au service de l’économique De plus en plus, les différents événements organisés dans diverses parties du Maroc, confirment le rôle primordial que peut jouer la culture dans le développement économique et social du pays. L’édition 2012 du Festival Chbika, qui rêve d’un rayonnement plus important, a été placée sous le signe «Partenariat et coopération pour le développement de Chbika». Les partenaires en question ne sont autres que nos voisins des Iles Canaris, dont une délégation a fait le déplacement au Maroc pour étudier les moyens de consolider les rapports privilégiés qui les lient à notre pays. «Nous avons d’importantes relations dans le domaine du transport, mais nous ambitionnons de les élargir à d’autres domaines d’investissement vu nos rapports caractérisés par le bon voisinage. Nous serons, donc, heureux de recevoir une délégation d’hommes d’affaires marocains chez nous pour concrétiser ces projets», avait souligné un responsable canarien. C’est dire que les objectifs du festival de Chbika vont bien au-delà de la volonté de créer de l’animation dans cette partie du Maroc. Présenter le produit Maroc dans un bel emballage artistique revient à le rendre plus attrayant en mettant en valeur les atouts de la région. Et il faut dire que des atouts Tan Tan en a de plusieurs ordres : industriels, économiques et culturels. Le port de la ville est, en effet, l’un des plus importants du Maroc et les unités industrielles de la région sont non négligeables. Sans oublier sa richesse en terme de sites archéologiques et ses atouts touristiques qu’il s’agisse de son littoral (rien que pour Chbika, il s’étend sur 70 km), de ses oasis, de son artisanat, de sa richesse écologique… Le tout agrémenté par une accessibilité assez importante grâce à une liaison aérienne assurée par quatre aéroports. À ce propos, les responsables de la région ont profité de l’occasion pour demander la réouverture de la ligne directe Casablanca Tan Tan qui a été suspendue dernièrement. Une décision qui faciliterait l’accès à la région.________________________________________ Programmation artistique et culturelle Durant le Festival Chbika, les visiteurs ont pu découvrir les différentes facettes de la culture sahraouie. Les rythmes de la Guedra ont transporté le public dans une véritable transe où les instruments traditionnels et les voix exceptionnelles des artistes ont laissé sans voix les amateurs de cette musique. Le public a également savouré le jeu des mots et des rimes auquel se sont prêtés les poètes de la région. La poésie hassanie s’est présentée sous ses plus beaux aspects. Vivement la 9e édition. Publié le : 17 Septembre 2012 – Tan Tan – SOURCE WEB Par Kenza Alaoui, LE MATIN